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L'élection de l'Arabie saoudite à la Commission de la condition de la femme à l'ONU

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 116 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 17/05/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Un membre supplémentaire a rejoint la Commission de la condition de la femme à l'ONU (CSW), organe intergouvernemental mondial destiné exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

    Et ce membre supplémentaire n’est autre que l’Arabie saoudite. Cela est largement annoncé par la presse.

    Et quel mauvais exemple, ce régime salafiste, donne au monde concernant le traitement qu’il réserve aux femmes ?

    Amnesty International, dans un rapport en 2016, attirait l’attention sur les mauvaises conditions de la femme en Arabie Saoudite.

    Human rights watch, dans un rapport en 2016, rappelait l’aberration qui mine l’existence des femmes en Arabie saoudite : le droit de tutelle exercé par les hommes.

    Sans oublier que l’Arabie Saoudite applique la charia !

    La Région wallonne soucieuse de l’égalité des chances (on a même une commission qui s’y consacre au Parlement de Wallonie), a-t-elle l’intention de réagir à l’adresse de l’autorité fédérale – faute de quoi on pourrait interpréter notre silence comme un consentement tacite avec le feu vert donné par l’ambassadeur belge à l’ONU ?

    Ou est-on d’avis que la question ne nous concerne pas ?

    Rappelons que l’autorité fédérale nous représente tous sur le plan international.
  • Réponse du 08/06/2017
    • de MAGNETTE Paul

    Les discussions relatives au vote de la Belgique pour l’entrée de l’Arabie Saoudite dans la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) n’ont fait l’objet d’aucune concertation avec les Régions. Il s’agissait du renouvellement partiel des 45 membres de la CSW et l'assemblée a nommé 13 nouveaux membres pour quatre ans.

    La compétence est ici exclusivement du ressort du fédéral, tout comme l’est, d’ailleurs, par exemple, la stratégie belge actuellement mise en œuvre pour décrocher un siège au sein du Conseil de sécurité en 2019-2020.

    Toutefois, en vertu de l’accord de coopération qui existe entre le fédéral et les Régions sur les organisations internationales relevant de compétences mixtes, une concertation générale est organisée, chaque année, en marge de la session annuelle de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies ; session qui se réunit traditionnellement au mois de mars.

    Les Régions et les Communautés sont invitées à donner leur avis sur les travaux qui se déroulent au sein de cette commission. Il s’agit donc bien d’une concertation sur des questions de contenu et non de procédures organisationnelles de ladite commission.

    Dans ce contexte, j’ai néanmoins sollicité le Haut Représentant pour les droits fondamentaux afin qu’il puisse suivre de plus près les discussions au sein de cette commission, compte tenu que l’information dont il dispose est dépendante des représentations diplomatiques belges sur place.

    Commele sait l'honorable membre, la thématique du genre fait partie intégrante des priorités politiques de la Wallonie – comme de la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Cocof – telles que définies dans notre Note de politique internationale.

    Les projets qui intègrent la dimension du droit des femmes sont donc encouragés lors de la préparation des nouveaux programmes de travail avec nos partenaires des pays prioritaires. Un accent particulier est ainsi mis sur les violences faites aux femmes ; une thématique qui doit, elle aussi, bénéficier d’une plus grande attention, tant ce phénomène prend des proportions inquiétantes.

    Cette problématique figure parmi plusieurs projets que nous menons principalement en Afrique centrale, notamment en République démocratique du Congo. Ces actions concernent essentiellement un appui à la reconstruction psychologique et sociale, ainsi qu’un accompagnement juridique des victimes qui n’est pas moins important.

    Enfin, en matière de coopération bilatérale indirecte, ce ne sont pas moins de 14 projets entièrement consacrés à la thématique du droit des femmes qui ont été soutenus par WBI depuis 2007, pour un montant total de 720 000 euros et ce, via différents opérateurs comme Médecins du monde, Le Monde selon les femmes, Solidarité protestante, le Cemubac, la FGTB, le Groupe d’information aux immigrés et réfugiés en Belgique ou encore Dynamo international.

    Voilà qui, je pense, est de nature à éclairer sur nos convictions et sur les actes qui les traduisent, à notre niveau.