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Le coq de bruyère

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 480 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 17/05/2017
    • de STOMMEN Isabelle
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La question de l’avenir du Tétras lyre au sein de nos Fagnes revient régulièrement à l’agenda.

    Les résultats peu encourageants des comptages organisés pas les scientifiques et les acteurs de la nature nous obligent à entreprendre des actions de soutien de l’espèce.

    Les incendies, les prédations, ou encore les conditions climatiques expliquent sans doute la diminution du nombre de « coqs de bruyère ».

    La piste de l’introduction de Tétras lyre venu de pays scandinaves avait déjà été évoquée.

    Finalement, le projet aurait donc abouti à la venue de dix Tétras lyres capturés en Suède, cinq mâles et cinq femelles, relâchés dans la lande fagnarde.

    Monsieur le Ministre pourrait-il détailler le projet de soutien des Tétras lyres dans nos Fagnes ?

    Comment s’organisera son suivi ?

    Existe-t-il des échanges avec des États qui subissent le même phénomène d’affaiblissement de l’espèce ?

    D’autres opérations de renforcement sont-elles d’ores et déjà prévues ?
  • Réponse du 13/06/2017
    • de COLLIN René

    Le Coq de Bruyère est l’une des espèces les mieux suivies de Wallonie, en particulier grâce aux travaux de l’Université de Liège et aux recensements organisés annuellement par l’administration. La dynamique de la population est connue avec précision depuis les années 70. Sa situation s’est fortement dégradée au fil du temps.

    Sur base des expériences menées en Allemagne et aux Pays-Bas, un projet prévoit la translocation de coqs de bruyère issus de populations suédoises encore abondantes. La présence des quelques individus restant sur le plateau fagnard est de nature à augmenter les chances de réussite de l’opération en favorisant le maintien sur place des individus relâchés.

    Une convention a été passée entre le Département de la Nature et des Forêts (DNF) et l’Université de Liège pour assurer la coordination et le suivi scientifique du projet. Plusieurs acteurs interviennent dans sa réalisation concrète : le DNF assure la préparation et la protection du site de lâcher. L’unité de Biologie de la Conservation et le service de baguage de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique apportent aussi leur expertise. Le World Wildlife Fund (WWF) et Spadel soutiennent financièrement les missions de capture et l’achat de matériel de télémétrie. Enfin, Pairi Daiza a proposé sa contribution si cette première translocation devait dans une seconde phase, être renforcée par des individus issus d’élevage.

    Cette année, 10 individus capturés en Suède ont été relâchés à titre expérimental. Six d’entre eux ont été équipés de balises enregistrant de manière précise les déplacements.

    Le recensement annuel de printemps permettra de suivre l’évolution de la population en fonction des lâchers et du succès reproducteur.

    Cette opération a été réalisée en étroite collaboration avec les équipes précitées, en bénéficiant de leur expérience. Elle devrait être suivie par d’autres, avec nous l’espérons la possibilité de relâcher plus d’individus dès l’an prochain.