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Le retour du loup en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 489 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 17/05/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Dans l’attente d’une confirmation officielle, deux chasseurs auraient aperçu un loup dans nos forêts en province de Luxembourg, d’après le témoignage de ces chasseurs et les descriptions faites par ceux-ci, il s’agirait bel et bien d’un loup. Sa présence est paraît-il une preuve de bonne santé des forêts wallonnes, dont le biotope convient parfaitement à son mode de vie.

    Le loup ferait-il son retour dans nos forêts ?

    Est-ce que les services de Monsieur le Ministre confirment l’observation ?

    Est-ce une bonne chose ou est-ce une chose dont il faut avoir peur ?

    On dit que le loup se méfie de l’homme et qu’il évite tout contact, mais il peut très bien répondre s’il se sent provoqué ou en danger. Dès lors, il faut réapprendre à vivre et à cohabiter avec les espèces sauvages qui réintègrent nos forêts. Question d’éviter que des malentendus puissent se produire entre le loup et l’homme.

    Est-ce que nos services disposent de l’expertise nécessaire pour conseiller la population sur le comportement à adopter en cas de contact entre l’animal et l’homme, notamment entre le loup et le chasseur (qui peut être senti par le loup comme un danger) ?
    Le cas échéant, des modules de sensibilisation sont-ils en préparation ?
  • Réponse du 08/06/2017
    • de COLLIN René

    Un retour naturel du loup est tout à fait possible et même probable, car, objectivement, il existe des éléments qui plaident en faveur de ce retour dans nos contrées.

    Les agents de l’Office national de la Chasse et de la Faune sauvage (ONCFS) connaissent la présence du loup depuis 24 ans en France. En particulier, l’expérience et l’apport scientifique de Monsieur Marboutin, responsable grands prédateurs à l’Unité « Prédateurs – animaux déprédateurs », sont unanimement reconnus.

    Au stade actuel des observations rapportées et validées par la DGO3 suite à l’application des procédures développées par l’ONCFS, un ou deux individus isolés appartenant à l’espèce loup auraient été effectivement observés en Wallonie. Il s’agirait vraisemblablement d’individus en passage et non d’animaux issus d’une meute présente en Wallonie. On ne peut donc, à ce stade, certainement pas parler d’animaux installés dans nos forêts.

    Toutefois, à ce jour, aucun élément ne nous permet d'établir de manière certaine la présence du loup en Wallonie sur base d'une analyse ADN.
    Cinq experts de la DGO3 ont bénéficié d’une formation donnée à l’ONCFS en mai 2016.

    Compte tenu de cette importante expérience française et des éléments rapportés par les 5 experts wallons, le Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA), le Département de la Nature et des Forêts (DNF) et l’Université de Liège se sont réunis afin d’élaborer une stratégie et de proposer les 4 mesures les plus pertinentes pour la Wallonie, au stade actuel du développement de l’espèce, pour parvenir à une cohabitation avec le loup.

    La DGO3 assure le suivi de l’espèce. Cette mission exige la collecte d’informations objectives et validées. La distinction entre loup et grand canidé reste complexe et nécessite l’application de procédures de relevé d’indices directs et indirects.

    Il est donc prévu d’installer un réseau d’observateurs « agréés », à l’instar de ce qui se fait dans le cadre de l’Observatoire Wallon de la Santé des Forêts, sur lequel le suivi du loup en Wallonie peut s’appuyer.

    Ce réseau d’observateurs est coordonné par l’administration et implique des partenaires externes issus de différents milieux associatifs afin de limiter la multiplication d’initiatives non coordonnées.