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Les castors

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 491 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 17/05/2017
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La toile s’est émue des péripéties autour des castors de Walibi. Lundi 27 mars passé, Carlo Di Antonio, Ministre du Bien-être animal, annonçait le transfert (et sauvetage) des castors de Walibi à Pairi Daiza. Une réponse discutable, mais qui a le mérite de laisser vivre ces animaux.

    D’un autre côté, Monsieur le Ministre a proposé, fin janvier passé, un avant-projet de décret modifiant la loi sur la Conservation de la Nature du 12 juillet 1973. Parmi ses objectifs, il est question de simplifier et alléger les procédures relatives à l’obtention de certaines dérogations, notamment les dérogations létales pour la destruction d’espèces indigènes expansives en situation d’absence de prédateurs naturels et entravant une cohabitation des activités.

    Or le castor semble en faire partie, ce qui pose certains paradoxes. Pourquoi ces décisions opposées et contradictoires ?

    N’y a-t-il pas d’autres solutions que la solution létale pour les colonies de castors qui n’ont pas eu la chance de se trouver à Walibi ?
  • Réponse du 08/06/2017
    • de COLLIN René

    Le castor est actuellement présent dans quelque 600 sites en Wallonie, parmi lesquels environ 10 % posent des problèmes de cohabitation de différents types (essentiellement inondations de sites, abattages d’arbres, obstruction d’ouvrages d’art).

    Le castor est une espèce animale protégée, en application de la loi du 12 juillet 1973 sur la conservation de la nature, transcrivant les dispositions de la directive européenne sur la protection des habitats et des espèces. De ce fait, tant la destruction que la perturbation intentionnelle d’individus, la détérioration ou la destruction de leurs habitats sont interdites.

    Dans le cas où cela s’avère nécessaire, la loi sur la conservation de la nature prévoit la possibilité de déroger aux interdictions, moyennant le respect de plusieurs critères, à savoir :
    - l’absence d’autre solution satisfaisante ;
    - le respect des motifs prévus (dont dommages importants à des propriétés, risques pour la sécurité publique) ;
    - le maintien de l’espèce dans un état de conservation favorable.

    Dans certains cas, des mesures de prévention sont possibles pour éviter ou limiter les dommages (pose de buses pour limiter le niveau d’eau, grillage pour protéger les arbres, clôtures électriques pour empêcher l’accès). À cet effet, le SPW a édité une brochure qui rassemble les mesures de prévention connues, en fonction des différents types de problèmes rencontrés.

    Dans les cas plus difficiles, lorsque les mesures préventives s’avèrent inefficaces et rendent la cohabitation impossible, la solution létale est à privilégier, une translocation des castors n’étant pas envisageable eu égard à la saturation des sites potentiels à coloniser et le risque de responsabilité civile liée aux dégâts qui seraient constatés suite à une telle opération.