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L’avenir de la Cité de l’Espoir à Dison

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 908 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 18/05/2017
    • de STOMMEN Isabelle
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La Cité de l'Espoir, située à Dison, est une institution spécialisée dans l'accompagnement de personnes handicapées. Elle propose une série de services (Service d’Aide à l’Intégration, Service résidentiel pour Jeunes, Services résidentiels pour Adultes) allant de l’intégration en milieu ordinaire à l’hébergement, pour les enfants, les adolescents ainsi que pour les adultes.

    Le 25 avril 2017, au terme d'une assemblée générale qui a réuni quelque 150 travailleurs, le personnel a décidé de jouer la carte de la conciliation sociale afin d'obtenir une série d'informations de la part d’une direction qui selon le front commun syndical « manquerait de transparence quant aux décisions pouvant impacter la pérennité de l'institution ».

    Selon les représentants de personnel, depuis deux mois, la direction refuserait de fournir des réponses sur l'avenir de l'institution. Ils craignent ainsi « le non-remplacement de 30 personnes en deux ans et le remplacement du personnel éducatif par des infirmières autofinancées par l'INAMI ». Ils pointent aussi « l'externalisation des activités de la Cité de l'Espoir sur trois sites extérieurs et sa conséquence sur l'emploi ou encore la sous-traitance de la lingerie ».

    L’ASBL serait déficitaire de 640.000 euros.

    Le personnel espérait obtenir plus d’informations lors de la conciliation avec la direction, programmée dans les prochains jours.

    Monsieur le Ministre peut-il nous en dire plus sur ce dossier ?

    Comment la Wallonie intervient-elle dans celui-ci ?

    Les personnes handicapées accueillies au sein de l’ASBL risquent-elles de pâtir de la situation actuelle ?
  • Réponse du 23/05/2017
    • de PREVOT Maxime

    J’ai lu comme l'honorable membre la dépêche de l’Agence « BELGA » de ce 25 avril. La Cité de l’Espoir est une institution importante puisqu’elle accompagne environ 300 personnes en situation de handicap, ce qui représente 340 équivalents temps plein professionnels (répartis sur environ 500 travailleurs).

    L’externalisation des activités (en démultipliant les sites) s’inscrit dans un des axes des politiques mises en œuvre par le Gouvernement wallon et vise à répondre aux recommandations du Conseil de l’Europe. Le but poursuivi étant bien sûr d’améliorer les conditions d’hébergement des personnes handicapées en favorisant des structures de vie au sein de la société allant de logements indépendants à de petites unités d’habitations collectives. Le Centre Saint-Lambert qui accueillait 228 personnes sur un site à Andenne illustre parfaitement l’intérêt de cette politique puisqu’aujourd’hui ni les bénéficiaires, ni leurs familles, ni les professionnels ne voudraient faire marche arrière. L’externalisation d’un certain nombre de groupes hors du site principal de la Cité de l’Espoir résulte de cette même vision stratégique qu’il faut saluer.

    Tout ceci, et il bon de le préciser, n’a cependant pas d’impact en termes d’emploi, mais implique une réorganisation en termes d’horaires et d’activités.

    Le changement s’accompagne naturellement d’inquiétudes, mais l’AViQ « accompagne » cette reconversion et a pu faire le constat d’actions d’envergure en termes d’information, de communication et de formation. Manifestement ce travail n’est pas encore suffisant. J’ai déjà fait savoir que je souhaitais que l’on rappelle au pouvoir organisateur l’importance de rester vigilant sur ce volet de l’accompagnement des professionnels, mais aussi des familles, car elles sont également impactées par ces changements, même s’ils sont salutaires pour le bien-être des résidents.

    Les analyses menées confirment une situation financière tendue, et ce de longue date. Sans pour autant confirmer les chiffres avancés (je n’ai pas encore d’information à ce stade, les comptes 2016 n’étant pas clôturés), l’équilibre financier semble en péril et il appartient aux administrateurs pour assurer la pérennité de leur ASBL de prendre les mesures qui s’imposent. Selon les informations qui m’ont été communiquées, il n’est pas question de procéder à des licenciements, ce qui est un élément rassurant. Je tiens à préciser que la Cité de l’Espoir remplit toutes les obligations imposées par le Code Wallon de l’Action sociale et de la Santé, et qu’en matière d’encadrement, le service dépasse la norme exigée d’environ 10 % depuis plusieurs années.

    Je ne peux également qu’être satisfait de la proposition positive du personnel de « temporiser » d’éventuelles actions et de recourir dans un premier temps au dispositif de conciliation prévu dans les conventions collectives.

    J’espère de tout cœur que les personnes handicapées ne pâtiront pas de cette situation sociale difficile et une mission d’Audit, diligentée par l’AViQ est déjà en cours pour m’en assurer.