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Les “Startup Camp”

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 327 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 24/05/2017
    • de DE BUE Valérie
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    C’est une première en Wallonie. Durant six semaines consécutives (du 8 mai au 16 juin), trente-six projets entrepreneuriaux vont être accélérés au sein de quatre écosystèmes : à Louvain-la-Neuve (au sein de la structure Digital BW), à Liège (avec LeanSquare), à Mons (avec Digital Attraxion) et à Namur (avec Trakk et le Bep).

    Les équipes qui participent à ce premier « Startup Camp » bénéficient du soutien de plusieurs coaches rompus à l’accompagnement intensif de « jeunes pousses ».

    Quelle est la place de la Wallonie dans ce projet ?

    Quels sont les moyens mis en œuvre par la Région wallonne pour accompagner ce projet ?
  • Réponse du 20/06/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le startup camp est en effet une évolution importante en Wallonie, en matière d’accompagnement d’entreprises en devenir.

    On le sait, l’enjeu pour une entreprise est de s’adapter en permanence. Adapter son offre, son organisation, sa communication… Développer de nouvelles compétences afin de rester compétitive et maintenir une combinaison d’avantages et de différences d’avec ses concurrents ou offres alternatives.

    La même logique s’impose aux territoires et le Startup Camp, en Wallonie, est un programme qui permet à nos opérateurs de découvrir et mieux maîtriser les nouvelles pratiques des startups. La Wallonie y joue un rôle plein et entier, puisque c’est Creative Wallonie Engine qui a initié ce programme et en pilote la coordination à l’échelle de la région, tandis que des organisations comme les CEEI, les invests et les hubs de créativité s’y impliquent à l’échelle provinciale, à travers l’identification d’écosystèmes favorable aux startups.

    Aujourd’hui, il est nécessaire de ne pas limiter l’économie et l’innovation à la production de nouveaux produits et services, mais d’en étendre l’appréhension à la mise en place de nouvelles formes d’échanges commerciaux, de nouveaux modèles d’affaires, de nouveaux types d’organisations. Ainsi, l’animation économique ne doit pas se limiter à la facilitation de la création de nouvelles entreprises ou la croissance de celles-ci, mais doit être la force d’adaptation inductive du territoire et ainsi suggérer, proposer, piloter l’amorce de nouvelles formes de projets. Pour offrir une valeur ajoutée à son territoire, elle doit travailler à partir de l’avenir et aider à le faire émerger.

    En Wallonie, comme dans d’autres régions, on peut constater que ce mouvement est en marche. De façon relativement peu visible pour un observateur extérieur, mais plus intense pour un opérateur du terrain. En effet, on peut citer de nombreux chantiers qui intègrent pro-activement de nouvelles pratiques au cœur de notre économie : Lean Startup, Design Thinking, Intelligence Stratégique, nouvelles pratiques de financement, etc. Pour n’en prendre que quelques-uns.

    Aujourd’hui, Creative Wallonie Engine monte un programme tout à fait unique, basé sur son expérience des accélérateurs de startups (en particulier Nestup) et en collaboration avec les Invests, les CEI, les hubs de créativité. Nous avons lancé, le 8 mai, le Startup Camp: à Mons avec Digital Attraxion, Namur avec le BEP et le TRAKK, Louvain-la-Neuve avec Digital BW, Liège avec Leansquare, et bientôt en Province du Luxembourg.

    C’est un véritable mouvement collectif de transformation des pratiques de l’animation économique qui voit le jour avec cette initiative, puisque nous embarquons plus de 20 organisations de soutien aux entrepreneurs. Il s’agit de six semaines d’accélération, au même moment, dans plusieurs villes de Wallonie.

    L’objectif du Startup Camp est double.
    Premièrement, il s’agit pour Creative Wallonie Engine de transférer les outils du « lean startup » aux Centres d’Entreprises et d’Innovation, aux Invests, aux hubs de créativité en co-organisant l’accélérateur, en leur fournissant le guide des méthodes et organisant un accompagnement par des coaches rompus à ces nouvelles pratiques.

    Deuxièmement, nous visons à accélérer non plus 6 à 9 startups par saison comme cela était le cas avec Nestup, mais bien 40. Par « simple » démultiplication des accélérateurs sur le territoire de la Wallonie, et facilité d’accès.

    Tandis que la première raison de l’échec des Startups est de développer un produit ou un service qui ne correspond pas à un besoin du marché, le Startup Camp aspire à faire tester au plus vite l’idée avec laquelle le porteur de projet à intégrer le programme. L’objectif est donc de mettre en place un rythme soutenu afin d’aider les entrepreneurs à faire évoluer le plus rapidement possible leur projet via des « mesures concrètes ». Les Startups font plus, plus vite et les échecs arrivent tôt.

    Pour réaliser ces objectifs, Creative Wallonie Engine a créé des boites à outils dans lesquels se trouvent les équipements et consommables essentiels à la mise en place du Startup Camp. CWE a également créé le « roadbook », le manuel de la startup qui reprend les meilleures pratiques, les meilleurs conseils et leur servira de guide et de mémoire au fil de leurs expériences.

    Nous avons profité de cette occasion pour étendre l’accès aux accélérateurs. En effet, les porteurs de projets seuls peuvent y participer (là où les accélérateurs précédents étaient limités à des équipes) et avons communiqué sur le fait que les projets peuvent appartenir à tous les secteurs, nous ne sommes pas limités au numérique, même si c’est là une dimension essentielle de chaque projet, comme un moyen et non une finalité.

    Creative Wallonie Engine est soutenu par les fonds FEDER pour mener ce type d’opération à destination des startups, à raison de 3.250.000 euros sur l’ensemble de la programmation.

    En outre, 1,4 million d’euros ont été dégagés fin 2016 sur les crédits numériques pour soutenir la transformation des méthodes d’accompagnement au sein des CEEI (méthodologies « lean » et accélération). Ces moyens seront octroyés de manière dégressive sur trois ans en vue de permettre la transition.

    Enfin, les Invests ont bénéficié d’un montant de 8,5 millions d’euros en 2016 pour réaliser des financements d’amorçage (entre 50.000 et maximum 75.000 euros) afin de permettre aux projets de poursuivre leur maturité avant un premier tour de financement. Une enveloppe globale de 30 millions d’euros est prévue sur la législature pour le soutien à l’émergence de projets.

    Comme le comprend l'honorable membre, la Wallonie joue donc un rôle à tous les étages de l’initiative startup camp.

    Le 16 juin a eu lieu la soirée de présentation des projets.