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L’insertion professionnelle après un stage linguistique

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 299 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 30/05/2017
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Le Gouvernement wallon a adopté, à l'initiative de Madame la Ministre comme elle me l’a annoncé, un dispositif visant à l’optimisation des formules de bourse et d’immersion linguistique en Belgique et à l’étranger.

    Ce dispositif s’appuie, par ailleurs, sur un budget annuel Plan Marshall 4.0 de plus de 6.5 millions (6.3 millions en 2016 et 6.75 millions en 2017).

    Elle m'a, à ce titre, communiqué un certain nombre d’informations concernant les jeunes qui ont terminé leur rhétorique et qui ont bénéficié de ce plan.

    En ce qui concerne les jeunes en formation en alternance et les demandeurs d’emploi inscrits au FOREm, combien ont pu bénéficier de ce plan jusqu’à présent  ?

    Quel est le retour des personnes ayant utilisé ce plan et quelles langues ont été privilégiées  ?

    Ce plan leur a-t-il réellement servi de tremplin pour l’emploi  ?

    Combien ont grâce à cela pu trouver un job à la suite  ?
  • Réponse du 27/06/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Le Plan Marshall 4.0 se donne comme principal axe d’actions, en matière de Plan langues, de poursuivre et de rendre encore plus efficaces les dispositifs existants en matière d’apprentissage des langues. En particulier, il met l’accent sur l’optimisation des formules de bourses et d’immersion linguistique en Belgique et à l’étranger.

    Ce 8 septembre 2016, le Gouvernement wallon a adopté à mon initiative, en troisième lecture, l’Arrêté du Gouvernement wallon portant exécution des articles 40 et 41 du décret du 20 février 2014 relatif au plan langues et modifiant divers décrets en matière de formation professionnelle. Les immersions proposées, qui s’adressent aux diplômés de l’enseignement secondaire supérieur, aux demandeurs d’emploi, aux stagiaires de l’alternance ainsi qu’aux personnes détentrices d’un diplôme du supérieur, pour ce qui concerne le programme « BRIC », permettent aux apprenants de passer un moment totalement immersif hors Wallonie, d’affirmer leur fluidité et leur assurance dans la langue orale, atouts non négligeables dans la recherche d’emploi. En ce qui concerne les formules d’immersion en entreprise, elles allient l’expérience linguistique à l’expérience de travail, mettent nos apprenants en situation réelle de travail à l’étranger et leur donnent de l’assurance dans la réalisation de tâches liées à leur formation, dans un cadre multilingue ou en langue cible.

    En ce qui concerne les apprentis de l’alternance et les candidats-chefs d’entreprise, l’IFAPME bénéficie d’une allocation budgétaire spécifique permettant de financer chaque année 70 bourses d’immersion linguistique à l’étranger pour une durée de 2 semaines, d’un montant de 1.800 euros maximum, pour l’apprentissage de l’anglais, du néerlandais ou de l’allemand. Le Réseau IFAPME a décidé de renforcer les compétences en anglais de ses apprenants. Ces bourses financent également les frais relatifs à l’accompagnateur du groupe, sur la base d’une norme d’un accompagnateur pour 10 apprenants.

    Même si ces bourses s’inscrivent dans le parcours de formation des apprenants (en groupe-classe) et sont en lien direct avec la formation suivie au sein du Réseau IFAPME, il est assez difficile de mesurer les effets directs de l’action langue sur l’insertion professionnelle des apprenants. Toutefois, rappelons qu’au regard des données d’insertion mesurées au travers d’enquêtes faites par l’IFAPME, il ressort :
    - un taux d’insertion général de 78 % dans les 6 mois pour les apprentis certifiés (soit vers l’emploi, soit vers la formation de chef d’entreprise) ;
    - 82 % de taux d’insertion dans les 6 mois pour les diplômés de la formation de chef d’entreprise dont 17 % vont créer leur propre activité en devenant indépendants.

    Annuellement, une centaine de demandeurs d’emploi inscrits au FOREm bénéficient d’une immersion en école de langues à l’étranger (97 en 2016, 63 pour le premier semestre 2017), tandis qu’une centaine de demandeurs d’emploi bénéficient d’une immersion en entreprise en Europe (Malte, Irlande, Pays-Bas) ou en Flandre (91 en 2016 et 86 pour le premier semestre 2017). La formule « BRIC », quant à elle, permet, chaque année, à une petite centaine de jeunes demandeurs d’emploi diplômés de l’enseignement supérieur – universitaire ou non -, d’effectuer un stage en entreprise dans l’un des pays émergents que sont le Brésil, la Russie, l’Inde, ou la Chine (85 en 2016, 48 de janvier à juin 2017).

    En ce qui concerne le suivi des différentes immersions, tous types confondus, complémentairement au test de langue qui est systématiquement organisé en fin de séjour par le FOREm afin de mesurer les progrès accomplis durant la période mise à profit, un retour des stagiaires est systématiquement prévu au cours et en fin de séjour, sous la forme d’entretiens personnels avec le responsable pédagogique. Cette évaluation port notamment sur la satisfaction quant à l’expérience d’immersion et aux résultats engrangés suite à celle-ci.

    En règle générale, pour l’ensemble des stages d’immersion en entreprises, toutes destinations confondues, les stagiaires sont très satisfaits de l’expérience et des compétences acquises. La majorité des stagiaires pointe les mêmes éléments positifs :
    - l’acquisition de compétences professionnelles,
    - une plus grande appréhension des aspects pratiques du métier ou du secteur dans lequel s’exerce le stage,
    - une meilleure connaissance de la culture d’entreprise du pays,
    - un intérêt désormais certain à approfondir la langue du pays,
    - enfin, la plupart des apprenants relèvent que l’expérience de l’immersion à l’étranger peut véritablement être valorisée dans leur curriculum vitae.

    Notons que l’aspect culturel (appréhension de la culture en général et de la culture d’entreprise en particulier) joue un rôle important, en particulier pour les personnes ayant effectué une immersion dans l’un des pays émergents « BRIC ».

    Dans de nombreux cas, particulièrement pour ce qui concerne les immersions en entreprise « BRIC », celle-ci a débouché sur l’obtention d’un contrat de travail dans le pays d’accueil, ou par un emploi en Belgique, au sein d’une entreprise liée à la maison-mère située dans le pays du stage. C’est particulièrement vrai pour les stages effectués en Inde et en Chine.

    De manière générale, les évaluations montrent l’impact positif de la mesure « stage linguistique en entreprises » et démontrent que l’acquisition de compétences en langues, en particulier en contexte professionnel, constitue un réel atout pour les candidats à un emploi. Toutefois, les compétences linguistiques ne sont pas les seules compétences utiles lors de la présentation à l’employeur. Ces derniers sont d’abord intéressés par les compétences métiers, les diplômes et qualifications. L’aspect relationnel, la façon de se présenter et la personnalité du candidat restent également décisifs dans le cadre de la procédure de sélection du candidat par l’employeur.