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La baisse de création de logements neufs

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 582 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 30/05/2017
    • de DE BUE Valérie
    • à DERMAGNE Pierre-Yves, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville et du Logement

    Selon une étude de 2013, la Wallonie comptera 3,88 millions d’habitants d’ici à 2030.

    En 2011, sur base de chiffres semblables, la Confédération de la construction wallonne (CCW) annonçait qu’il faudrait construire 20.000 logements par an d’ici à 2020 pour faire face à la demande.

    Mais aujourd’hui, la CCW tire la sonnette d’alarme  : seuls 9.086 permis de bâtir pour logements neufs ont été délivrés en 2016 en Wallonie. Soit moins de la moitié des recommandations annoncées il y a six ans.

    Il s’agit même d’un plancher historiquement bas, 40 % sous le niveau de 2008 et en recul de 20 % par rapport à l’année précédente.

    La diminution de l’activité touche également les travaux de rénovation. Les permis pour la rénovation de logements sont aussi en recul, subissant le contrecoup du transfert aux régions du bonus logement.

    Monsieur le Ministre est-il en accord avec les chiffres avancés par la CCW ?

    Partage-t-il l’avis de la CCW sur une nécessité de créer 20.000 logements par an d’ici à 2020 pour répondre à la demande  ?

    Que compte-t-il mettre en place afin de relancer la création de logements neufs qui devrait être doublée, si l’avis du CCW est partagé  ?

    Des discussions avec les autres membres du Gouvernement sont-elles en cours afin de trouver une réponse globale à apporter à cette problématique  ?
  • Réponse du 15/06/2017 | Annexe [PDF]
    • de DERMAGNE Pierre-Yves

    L’honorable membre évoque des prévisions démographiques anciennes qui datent de 2013 ou plus tôt. Le chiffre annoncé à l’époque était de 3,88 millions d’habitants en 2030 en Wallonie. Les prévisions plus récentes du Bureau fédéral du Plan pour la même année 2030 sont toujours positives, mais significativement plus modestes. Ainsi, selon l’estimation faite en mars 2015, la population s’élevait à 3,843 millions d’habitants. Selon, la dernière prévision de mars 2017, la population compterait 3,804 millions d’habitants. Les prévisions sont fréquemment revues à la baisse à mesure que l’on dispose des données réelles. En quatre ans d’intervalle, la prévision du BFP a été revue à la baisse de – 80 milles habitants. Restons donc prudents sur ces prévisions. Le calcul de 2011 selon lequel il faudrait construire 20.000 logements par an d’ici à 2020 est basé sur les prévisions démographiques surestimées.

    En 2030, il y aurait – au conditionnel – 1.701.960 ménages en Wallonie contre 1.554.771 en 2016, soit 147.916 ménages en plus dans un horizon de 13 ans. Cela signifie qu’il y aurait 11.322 ménages en plus chaque année si on suppose l’augmentation linéaire. C’est loin des 20.000 que cite l'honorable membre. En ce qui concerne notre stock de logements, entre 2010 et 2016, les variations annuelles du nombre de logements en Wallonie (suivant les statistiques cadastrales) étaient de 15.000 à 17.000 (Tableau 1) unités en plus chaque année. En 2016, le nombre de logements a augmenté de 15.634 unités en Wallonie.

    Il ne faut pas se méprendre : toute la croissance démographique qui est essentiellement due au vieillissement et à l’augmentation des personnes isolées (si on regarde attentivement les prévisions du Bureau fédéral du Plan) ne signifiera pas la construction neuve pour chaque ménage supplémentaire, car il y a aussi une question de moyens. Comme les chiffres le montrent, l’augmentation annuelle du nombre de logements ne se résume pas à l’augmentation du nombre de permis de bâtir (GRAPHIQUE 1). Il faut rappeler que la production annuelle de logements ne s’effectue pas uniquement par la construction neuve, de plus en plus, la rénovation et la transformation de bâtiments divers en logement jouent un rôle important. En tout cas, les variations annuelles sont très instables dans toutes les régions belges et notamment en Flandre (GRAPHIQUE 2). L'honorable membre évoque l’année 2007-2008 et antérieures, soit les années de surchauffe voire de « boom spéculatif » qui a nous coûté la crise immobilière à travers toute l’Europe, soit de la surproduction. Cela amène à réfléchir.

    En ce qui concerne les permis de bâtir pour rénovation, leur nombre en 2016 était 8.704 unités. C’est moins qu’en 2015, mais le niveau est comparable aux niveaux observés durant les années 2011-2014 et même plus que pour la plupart des années avant 2006 (GRAPHIQUE 3).