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Le développement du Réseau Santé Wallon (RSW)

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 951 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 30/05/2017
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    À l’heure actuelle, 1,077 million de patients wallons sont inscrits sur le Réseau Santé Wallon. Du côté des professionnels, on compte un peu plus de 10.000 médecins inscrits, 330 pharmaciens en hôpital, 81 infirmières, 74 accoucheuses, 55 dentistes, 11 kinés, 10 diététiciens et d’autres professionnels de la santé.

    Depuis le 26 avril, le Réseau Santé Wallon est maintenant également accessible via plateforme mobile (smartphone, tablettes,…) et plus uniquement via PC fixe.

    Avec cette nouvelle fonctionnalité, combien de patients wallons supplémentaires Monsieur le Ministre compte-t-il attirer  ?

    Cette nouvelle fonctionnalité va-t-elle attirer plus de professionnels sur le réseau  ?

    Va-t-il engager une campagne de publicité suite à cette nouvelle fonctionnalité auprès des privés et professionnels  ?
    Si oui, quand cette campagne sera-t-elle lancée et quel sera son coût  ?
  • Réponse du 13/06/2017
    • de PREVOT Maxime

    Le 26 avril dernier, le Réseau Santé Wallon (RSW) a annoncé son intégration au système fédéral FAS (Federal Authentification Service), qui est le seul service reconnu par la plate-forme eHealth pour l’accès mobile sécurisé au dossier de santé partagé. Grâce à cette intégration, tout patient inscrit au RSW peut consulter son dossier patient via un smartphone ou une tablette.

    Au 5 juin 2017, le Réseau Santé Wallon comptait 1.119.220 patients inscrits, soit environ 80.000 inscriptions supplémentaires en moins d’un trimestre (les dernières données publiées au mois de mars 2017 étant d’environ 1.030.000).

    L’annonce de l’interface mobile a eu un effet sur les inscriptions spontanées, certes, mais il est encore trop tôt pour savoir si l’augmentation observée est uniquement liée à l’interface mobile. Par ailleurs, le nombre d’inscriptions spontanées par les patients reste pour l’instant relativement faible. Afin d’attirer plus de patients et de professionnels vers la plate-forme, le RSW développe une stratégie basée sur trois axes principaux :
    - augmenter ou élargir le panel des services offerts aux utilisateurs ;
    - améliorer le portail en vue de le rendre plus convivial et plus attractif ;
    - développer la communication à large échelle.


    1. Augmenter les services offerts aux utilisateurs

    Le RSW vise à améliorer la prise en charge médicale des patients grâce au partage des informations pertinentes pour la continuité de soins. Plus il y aura de professionnels connectés, plus ils pourront partager d’informations, plus l’adhésion au RSW apportera de bénéfices pour le patient.

    Le RSW a renforcé son partenariat avec la principale firme commerciale pourvoyeuse de logiciel de connectivité aux médecins généralistes et aux hôpitaux. Cette firme s’est engagée à supporter quelques services à brève échéance comme, par exemple, l’amélioration de l’affichage du Sumehr (le dossier électronique résumé) dans le dossier hospitalier, la publication et la consultation de documents par d’autres professionnels de la santé (infirmiers, pharmaciens, sages-femmes, dentistes, kinésithérapeutes, …), ou encore l’accès par le patient au contenu même des documents qui le concernent.

    À partir de septembre prochain, un nombre significatif d’hôpitaux wallons devrait donc être en mesure d’offrir davantage de services multidisciplinaires.

    Le RSW travaille également sur le partage du schéma de médication par tous les professionnels concernés et par le patient (point d’action 3 du plan e-santé fédéral). Il s’agit d’inciter, dès septembre, toutes les firmes de logiciels pour médecins, pharmaciens, dentistes, sages-femmes et infirmiers à intégrer la consultation et la mise à jour du schéma de médication depuis leur logiciel spécialisé. Ce projet constituera la pierre angulaire du dossier multidisciplinaire du patient. Il va inciter les professionnels extrahospitaliers à rejoindre le projet. Ainsi, la Société de Médecine Dentaire a entamé les démarches pour inscrire ses affiliés tout comme l’avait fait l’Association francophone des Pharmaciens hospitaliers de Belgique.

    Parallèlement, le RSW travaille sur le point d’action 6 du plan e-santé fédéral. Celui-ci vise à partager plus d’informations au sein des équipes multidisciplinaires, notamment dans le cadre des soins chroniques. Un projet ciblé sur la prise en charge du diabète est en cours dans les Réseaux locaux multidisciplinaires (RLM) de Charleroi et de Namur Ouest. Ces réseaux forment leurs infirmiers, diététiciens et podologues à partager un même journal et des rapports structurés. L’objectif est que ce projet puisse faire tache d’huile auprès des autres RLM wallons.

    Enfin, en juillet, les sages-femmes auront un accès complet au dossier du patient partagé sur le RSW. Ceci sera l’occasion de dynamiser les inscriptions de la part cette profession.

    L’accès mobile au RSW par le professionnel de santé qui, pour rappel, se fait sans lecteur de carte d’identité, sera bien sûr déterminant pour l’usage des fonctionnalités comme le partage du schéma de médication, la consultation du dossier multidisciplinaire du patient surtout lorsque le professionnel doit se rendre au domicile du patient. L’usage de la plate-forme mobile attirera dans ce cas plusieurs catégories de professionnels y compris ceux qui ne sont pas encore complètement inscrits au RSW.


    2. Améliorer la convivialité

    Le Réseau Santé Wallon a adapté son portail pour une meilleure utilisation sur tablette et smartphone, ainsi que sur ordinateur sans lecteur de carte eid (logiciel eID d'identité électronique).

    Les données de santé étant hautement confidentielles et leur sécurité fondamentale, il est toutefois difficile de simplifier les accès sur terminaux mobiles. L’activation du service mobile prend une dizaine de minutes par patient et reste donc un obstacle.

    L’une des solutions envisagées à cet égard est la mutualisation de cette prise en charge par un maximum d’acteurs. C’est pourquoi la plate-forme nationale eHealth et le Réseau wallon sont favorables au fait de coupler le FAS (Federal Authentification Service) avec des initiatives privées. L’effort d’intégration du citoyen dans le système sera alors partagé par tous les fournisseurs de service.


    3. Communiquer à large échelle

    Le canal privilégié d’inscription des patients reste les professionnels de la santé.

    Alors qu’au départ, ce sont les hôpitaux qui ont inscrit la majorité des patients, aujourd’hui, 65 % d’entre eux sont inscrits par leur médecin généraliste. Cette augmentation est, sans aucun doute, l’effet du plan de formation/information des professionnels de la santé « e-santéwallonie ». Ce plan, financé à hauteur de 512.000euros, dont 302.000euros par la Wallonie et 201.000euros par l’INAMI, a contribué à former, en 2016, 3.462 participants dont 1.374 médecins généralistes différents, dépassant l’objectif fixé de 1.000 médecins.

    Les professionnels concernés reçoivent une newsletter les tenant informés des évolutions en e-santé dont les progrès du RSW. L’expérience est réitérée en 2017 et inclut cette fois les autres acteurs de la première ligne (pharmaciens, dentistes, sages-femmes, infirmières,…). Ces professionnels deviennent actifs dans le système et en font la promotion auprès des patients qu’ils soignent.
    Par ailleurs, dans le cadre du plan e-santé fédéral, il a été décidé que les organismes assureurs seront le premier canal de communication vers le patient concernant l’e-santé. Dans ce contexte, le RSW a travaillé avec l’ensemble des organismes assureurs pour développer un message commun. De nombreux cadres des grandes mutuelles ont été formés et certaines d’entre elles ont fait de la promotion grand public. Certains organismes assureurs ont été jusqu’à intégrer l’inscription au RSW dans leur propre portail.