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La réduction des émissions des polluants automobiles

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 895 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 30/05/2017
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Depuis quelques années, le décalaminage par hydrogène comme technique de nettoyage des moteurs se développe et commence à se répandre également en Wallonie, aussi bien dans les garages constructeurs qu'auprès des garagistes indépendants ou des centres automobiles.

    Le décalaminage par hydrogène consiste à injecter dans l’admission d’air un mélange hydrogène-oxygène pendant une durée généralement comprise entre 30 minutes et 1h30, le moteur tournant au ralenti. Ce traitement (facturé à partir de 65 euros environ) a pour effet de désencrasser le moteur et d'autres pièces mécaniques, avec la promesse d'une régénération de ces pièces, de l'élimination des fumées noires et d'une amélioration des performances environnementales du moteur.

    Dans la mesure où cette technique met en avant une réduction des niveaux de polluants, je souhaiterais savoir si Monsieur le Ministre dispose d'études relatives à l'efficacité, sur le plan environnemental, de ce procédé.

    Son administration s'est-elle déjà penchée sur cette technique ?

    Pour autant que l'efficacité soit vérifiée, ne serait-il pas intéressant de réfléchir à l'instauration d'un incitant afin que les propriétaires de véhicules plus anciens et/ou avec un kilométrage élevé recourent au décalaminage de leur moteur, ceci afin de réduire les émissions de polluants automobiles ?
  • Réponse du 19/06/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Dans les moteurs à combustion, qu'ils soient essence ou diesel, des résidus charbonneux appelés « calamine » s'accumulent et provoquent un encrassement qui nuit à leur bon fonctionnement. Ce phénomène est notamment provoqué par la multiplication des petits parcours (en ville par exemple), les faibles régimes moteurs, et par la qualité du carburant.

    La calamine en excès peut provoquer des dysfonctionnements du moteur (perte de puissance, détérioration des soupapes et de la chambre d'admission). Outre ces conséquences sur le véhicule, l’accumulation de calamine a tendance à engendrer une augmentation de la consommation du véhicule, ainsi qu’une plus grande pollution atmosphérique.

    Le décalaminage consiste ainsi à procéder au nettoyage interne du moteur.

    S’agissant avant tout d’une technique d’entretien des véhicules, l’Agence wallonne de l’Air et du Climat n’est pas spécialisée dans ce domaine. À défaut d’étude sérieuse disponible sur le sujet, il est néanmoins généralement admis qu’un véhicule entretenu est moins polluant qu’un véhicule qui n’est pas entretenu. D’un point de vue environnemental pour ce qui concerne les émissions, il faut ainsi encourager les propriétaires de véhicule à l’entretenir correctement, et ce, quel que soit le processus choisi.

    À ce jour, il n’y a pas de réflexion pour soutenir le recours au décalaminage par hydrogène. D’une part, il n’est pas démontré que ce type d’entretien apporte la meilleure plus-value environnementale par rapport à d’autres procédés. Surtout qu’il faut indiquer que d’autres méthodes de décalaminage existent à moindre coût pour les propriétaires de véhicules. D’autre part, de manière générale, le propriétaire du véhicule conserve un intérêt certain à recourir à un entretien de ce type ou similaire, dès lors que le remplacement de pièces essentielles du moteur (telles que le Turbo, les injecteurs, la vanne EGR (Recirculation des Gaz d’Echappement), les soupapes, les têtes de pistons ou encore les filtres à particules) constitue un coût plus onéreux.