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Le marché du bio en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 529 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 31/05/2017
    • de DESQUESNES François
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La semaine prochaine se tiendra la 13e édition de la Semaine bio en Wallonie et à Bruxelles. Lors du lancement de cet événement, Monsieur le Ministre a pu faire le point sur le développement de l’agriculture biologique dans notre région ces dernières années.

    Les chiffres, tant en nombre d’exploitations qu’en surface agricole dédiée à l’agriculture biologique, témoignent de la bonne forme du secteur.

    Cependant j’ai été étonné de lire que la part du marché bio en Wallonie est de seulement 4 %, certes le double de 2008, mais un chiffre qui demeure assez faible.

    Comment explique-t-il les causes de cette part de marché, somme toute, assez réduite ?

    Ne conviendrait-il pas, en collaboration avec son collègue de l’Économie, de doper le secteur de l’aval via les circuits courts, mais aussi le circuit économique de transformation classique afin d’augmenter la part de la production biologique dans la valeur des productions wallonnes ?
  • Réponse du 07/06/2017
    • de COLLIN René

    Les chiffres révélés cette semaine démontrent sans ambigüité, par une croissance à deux chiffres, la bonne santé du secteur de la production biologique en Wallonie.

    Certes, dans l’absolu, la part du marché de consommation des produits bio peut encore sembler ténue avec ces 4 % en Wallonie et 3,2 % au niveau belge. Il convient néanmoins de relativiser : la compilation des chiffres les plus récents en la matière (2014) montre que le marché allemand se situe, avec environ 4 %, au 5e rang mondial. Le « champion du monde » est le Danemark avec 7,6 %. À noter que j’ai revu à la hausse les objectifs de développement du secteur bio à l’horizon 2020 et que ceux-ci ont été validés par le Gouvernement. J’ai notamment fixé la part de marché bio à 5 % à cette échéance.

    Accroître cette part de marché reste cependant un de nos objectifs. C’est l’objet d’une des missions prises en charge par l’APAQ-W dans le cadre du Plan stratégique pour le développement de l’agriculture biologique en Wallonie à l’horizon 2020.

    Le marché du bio connait en tout état de cause une belle croissance qui provoque un accroissement des échanges. Le 19 avril dernier est entré en application un système de certification électronique spécifiquement adapté aux importations de produits biologiques en provenance des pays tiers. Il s’agit en l’occurrence d’un module développé par la Commission européenne au sein du système existant TRACES. Le 19 avril a ouvert une phase de transition de 6 mois, au terme de laquelle l'utilisation du système électronique TRACES NT deviendra obligatoire. En Wallonie, au-delà des organismes de contrôle, ce sont essentiellement les importateurs de produits biologiques qui sont concernés par cette transition. Ils reçoivent de mes services un soutien technique personnalisé pour les accompagner dans cette démarche.

    S’il est encore un peu tôt pour tirer un bilan définitif de la mise en œuvre du système, on peut noter qu’aucun problème majeur n’a été rencontré à ce jour. Inversement, le passage à la certification électronique met en lumière et amène à corriger certaines pratiques approximatives qui pouvaient se rencontrer dans le système traditionnel. Il ne fait guère de doutes que ce nouveau système permettra de renforcer le contrôle des importations, d’améliorer sensiblement la traçabilité des produits importés et donc notre capacité à réagir efficacement en cas de non-conformité.

    Le contrôle de la production biologique et la certification des produits qui en sont issus constituent un système officiel, réglementé au niveau européen et dont mes services assurent la mise en œuvre en qualité d’autorité compétente. L’octroi de cette garantie officielle est un pilier majeur du développement des produits biologiques.

    Il est, à mes yeux, louable que certains producteurs se fixent pour objectif d’améliorer encore la durabilité de leurs activités en abordant des aspects – sociaux, énergétiques… – qui ne sont pas couverts par le cahier des charges biologique. La mise en place à cette fin d’un système de garantie participative permet d’établir ou d’entretenir un lien salutaire entre producteurs et consommateurs, ce dont je ne peux que me réjouir. Il n’en demeure pas moins qu’un tel système reste une initiative d’ordre privé qui n’a aucune obligation de résultats, et qui ne donne pas aux parties concernées une garantie qui puisse revêtir un caractère officiel. Je le vois dès lors comme un complément possible – voire utile – à la certification biologique, mais non comme une alternative.