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La protection des insectes

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 543 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 01/06/2017
    • de GILLOT Frédéric
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Du 27 mai au 4 juin, aura lieu la semaine des insectes.

    L'occasion de rappeler à quel point ils sont indispensables au maintien de notre écosystème.

    Malheureusement, de nombreuses espèces sont menacées par différents éléments comme l'urbanisation et la pollution.

    Monsieur le Ministre tient-il à jour une liste des espèces d'insectes menacées ou mises sous pression en Wallonie ?
    Si oui, peut-il me la communiquer et me dire comment elle est établie ?

    Quelles mesures générales ou spécifiques a-t-il prises ou compte-t-il prendre pour cette partie de notre faune ?
  • Réponse du 26/06/2017
    • de COLLIN René

    Sur le territoire wallon, le nombre total d’espèces d’insectes dépasse vraisemblablement les 20.000, et cela sans compter les autres groupes d’invertébrés : arachnides, myriapodes, mollusques, annélides, etc., qui jouent un rôle tout aussi important dans les écosystèmes.

    Le recensement du monde des insectes représente une tâche immense qui requiert un grand nombre de spécialistes de chaque ordre ou famille particuliers… L’inventaire est de ce fait loin d’être terminé. Chaque année, de nouvelles espèces sont découvertes sur notre territoire.

    En Wallonie, deux groupes d’insectes indicateurs sont régulièrement suivis par mes services, avec le concours de réseaux d’observateurs amateurs. Il s’agit d’une part, des libellules, indicateurs pour les milieux aquatiques (par le groupe Gomphus) et d’autre part, des papillons de jour, excellents indicateurs des milieux terrestres (par le groupe Lycaena). Ils représentent un total de 180 espèces. Ces deux groupes ont fait l’objet d’ouvrages détaillés réalisés par le SPW/DGO3/DEMNA, dans lesquels des listes rouges des espèces menacées ou disparues sont présentées sur base des critères de l’Union Internationale de Conservation de la Nature. Dans les deux cas, la moitié environ des espèces répertoriées en Wallonie y figure. Pour plus d’informations sur les espèces menacées et les méthodes d’évaluation, j'invite l'honorable membre à consulter le Site web sur la biodiversité en Wallonie développé par le Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) et les ouvrages publiés dans leur collection « Faune, Flore, Habitats » : http://biodiversite.wallonie.be/

    Quelques autres groupes ont fait ou font également l’objet d’inventaires relativement avancés, tels les Orthoptères (ordre comprenant les sauterelles, grillons et criquets), les fourmis, les guêpes et abeilles sauvages (Hyménoptères), les coccinelles, carabes, longicornes et scarabées (Coléoptères), les syrphes (Diptères). Les listes rouges à leur sujet sont en cours d’élaboration. Face à la grande diversité de ces groupes, il n’est hélas pas envisageable d’entreprendre des suivis intensifs pour toutes les espèces, hormis pour quelques espèces emblématiques ou protégées au niveau européen comme le lucane cerf-volant. En effet, il faudrait engager une armée de biologistes spécialisés afin de suivre de manière précise l’ensemble de l’entomofaune sur notre territoire.

    Les actions entreprises en faveur des insectes comprennent les mesures générales de conservation des milieux dans le cadre de la politique wallonne de Conservation de la Nature dont Natura 2000. Concrètement, la gestion des prairies a par exemple été étudiée afin de maintenir et favoriser les papillons de jour (qui s’avèrent particulièrement sensibles aux engrais, aux fauchages et pâturages trop intensifs). Cette gestion est maintenant progressivement adaptée dans un nombre croissant de réserves naturelles, le long des bords de routes ainsi que dans le cadre de mesures agri-environnementales (prairies de haute valeur biologique). Par ailleurs, des mesures plus particulières ont été appliquées dans le cadre du projet Life papillons, qui a restauré plus de 600 hectares de milieux favorables dans cinq régions de Wallonie de 2009 à 2014, ainsi que du plan Maya lancé en 2011 visant à promouvoir des mesures simples pour redévelopper des espaces propices à la vie des abeilles et des insectes pollinisateurs en général dans nos paysages.