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L'impact des conditions climatiques sur les réserves d'eau

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 932 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 08/06/2017
    • de MAROY Olivier
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Cela fait plusieurs mois que la sécheresse frappe l’Europe. Il va continuer à faire chaud et sec jusqu’au début du mois de juin. Cela inquiète sérieusement certains secteurs. Je pense aux agriculteurs par exemple. D’autant plus que certains scénarios continuent à prédire du temps sec.

    L’hiver 2016-2017 s’est achevé sur « un déficit très anormal de la quantité de précipitations », indique l’Institut royal météorologique. Les pluies qui ont arrosé la région côtière et le nord du pays sont un peu en dessous de la moyenne. Celles qui ont sévi au sud, notamment dans la province du Luxembourg, sont nettement déficitaires.

    Les dépressions printanières ont été régulièrement bloquées par des poussées anticycloniques qui ont empêché les pluies de nous atteindre. En résumé, indique un climatologue à l’IRM, « nous sommes en retard depuis le mois de juillet 2016. Tous les mois ont été déficitaires à l’exception de novembre. »

    Il est clair que si la situation se poursuit, elle aura des conséquences dans plusieurs secteurs.

    Du côté des sociétés de distribution d’eau, on commence à songer à de nouvelles solutions d’approvisionnement. Monsieur le Ministre pourrait-il faire le point sur cet aspect de la problématique  ? Qu’en est-il de nos réserves d’eau  ? Quelles sont les mesures qui seront prises au cas où la sécheresse perdure ?
  • Réponse du 27/06/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le déficit pluviométrique qui perdure depuis un an, à l’exception du mois de novembre 2016, a un impact certain sur les réserves d’eau et ce ne sont pas les pluies orageuses qu’il y a eu qui permettent une importante recharge, particulièrement pour les eaux souterraines. Le mois de juin sera encore en déficit pluviométrique.

    La majorité des cours d’eau wallons ont un débit d’étiage, débit habituellement observé après un été peu pluvieux.
    Les grands barrages de l’Est ont un volume de remplissage de l’ordre de 50 à 60 %, niveau plutôt digne de l’automne.

    L’impact sur les nappes aquifères est différent selon que l’on s’intéresse aux nappes profondes ou aux nappes superficielles.

    La recharge hivernale a été moindre que d’autres années dans les nappes profondes, mais les niveaux restent dans la normale saisonnière. En effet, le rythme d’infiltration y est plus lent et l’impact des précipitations atténué par le temps de transfert.

    Dans les nappes superficielles en revanche, la situation devient localement préoccupante. Ces nappes sont directement influencées par la quantité de précipitations et le taux d’infiltration efficace, faible en cette saison. Ces nappes alimentent beaucoup de prises d’eau « gravitaires », type sources, galeries et drains, dont le débit dépend des précipitations.

    Les communes de Perwez, Rochefort, Libramont, Libin, Tintigny, Stoumont et Manhay ainsi que celles desservies par l’AIEC (Association Intercommunale des Eaux du Condroz ; parties de Ciney, Hamois, Havelange, Hotton et Somme-Leuze) ont préconisé à leurs utilisateurs de restreindre leurs usages de l’eau en évitant le remplissage des piscines, le nettoyage des véhicules et l’arrosage des pelouses.

    Le Centre Régional de Crise de Wallonie a organisé ce 20 juin une réunion avec les différents acteurs de l’eau pour analyser la situation et coordonner l’échange d’information. Si la situation perdure, ils seront amenés à prendre des décisions localisées ou généralisées pour éviter une pénurie d’eau totale.

    D’autre part, à plus long terme, la mise en place du schéma régional des ressources en eau permettra d’acheminer l’eau vers les régions en difficulté pour l’alimentation en eau potable.