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Les insectes en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 567 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 13/06/2017
    • de KILIC Serdar
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La santé des insectes est préoccupante en Europe occidentale, mais sans doute dans d'autres pays également. Une étude allemande parle même d'un dramatique déclin des insectes en Europe. Cela concerne autant leur nombre que leur diversité. Là où l'on avait quantifié le nombre d'insectes par m² il y a 25 ans, on constate que cette quantité a diminué de près de 70 %.

    On sait que la biodiversité en générale est dans un état difficile en Wallonie. Plus particulièrement, Monsieur le Ministre dispose-t-il d'éléments permettant de faire le lien avec l'étude allemande ?

    Le cas échéant, pourrait-il m'indiquer ses moyens d'action pour l'endiguer, pour inverser la tendance et pour préserver au mieux les insectes ? Je pense notamment aux abeilles et autres insectes pollinisateurs, mais également à tous ceux qui représentent un élément indispensable à l'équilibre de la chaîne alimentaire.

    En outre, compte tenu de la disparition de l'habitat de ces animaux, Monsieur le Ministre envisage-t-il une campagne de distribution et de sensibilisation à la construction, par les Wallons, de niches adaptées pour les accueillir en hiver ?
  • Réponse du 19/06/2017
    • de COLLIN René

    L’étude allemande à laquelle l'honorable membre fait référence paraît assez unique. Elle se base en effet sur des données obtenues par une société entomologique qui a voulu répertorier, au moyen de pièges non sélectifs, tous les types d’insectes présents dans des sites choisis. Ces piégeages ont été réitérés à plusieurs décennies d’intervalle. Il n’existe pas de telles données chronologiques en Wallonie.

    En Wallonie, deux groupes d’insectes indicateurs sont régulièrement suivis depuis 1990 par mon administration, avec le concours de réseaux d’observateurs amateurs. Il s’agit, d’une part, des libellules, indicateurs pour les milieux aquatiques (par le groupe Gomphus) et, d’autre part, des papillons de jour, indicateurs des milieux terrestres (par le groupe Lycaena). Ils représentent un total de 180 espèces.

    Ces deux groupes ont fait l’objet d’ouvrages détaillés réalisés par le Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) qui montrent qu’environ la moitié des espèces sont menacées à des degrés divers ou disparues. Ceci permet de suspecter, en effet, qu’un déclin plus général est en cours parmi les populations d’insectes.

    Des actions sont toutefois menées par le Service public de Wallonie ; elles participent à la préservation des milieux de vie des insectes. Citons certaines mesures agri-environnementales (prairies à haute valeur biologique), le plan MAYA, Natura 2000 et plusieurs programmes LIFE qui visent, ou ont visé, la restauration de ces milieux, ainsi que des friches favorables aux insectes.

    Des résultats assez prometteurs, avec des augmentations nettes d’effectifs et de diversité, ont déjà été observés au niveau des papillons et libellules dans les sites ayant bénéficié de ces mesures.