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La pénurie de femmes dans les métiers de la construction

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 326 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 14/06/2017
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La presse faisait récemment état de la pénurie de femmes dans les métiers de la construction.

    Si cela peut s’expliquer, à première vue, par la pénibilité présumée des métiers de la construction qui sont par déduction très physiques, je m’interroge tout de même sur l’existence de campagnes de sensibilisation aux métiers de la construction spécialement orientés vers les femmes.

    Madame la Ministre peut-elle nous dire ce qu’il en est  ?

    Qu’en est-il du taux de participation des femmes aux formations proposées par le FOREm en lien avec les métiers de la construction ?
  • Réponse du 11/07/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    En 2016, on compte 5,5 % des femmes parmi les demandeurs d’emploi inscrits à une formation dans le domaine de la construction. Ce pourcentage a augmenté entre 2014 et 2016, passant de 5,3 % à 5,5 %.

    Les trois métiers pour lesquels on trouve le plus grand nombre de femmes inscrites sont les suivants : peintre décoratrice, dessinatrice DAO, peintre en bâtiment. En proportion par rapport aux hommes, on trouve plus de 12 % de femmes pour les formations de dessinatrice de la construction, dessinatrice DAO, peintre décoratrice, sanitariste, technicienne de chantier, peintre en bâtiment.

    Fin mai 2017, la Wallonie dénombre 34.344 demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) positionnés sur au moins un métier de la construction (ce qui correspond à 48.927 positionnements). Parmi ces personnes, 641 sont des femmes (pour 721 positionnements). Rappelons qu’un demandeur d’emploi peut se positionner sur plusieurs métiers. Par exemple, une même personne peut se positionner sur les métiers d’architecte, de chargé(e) d’études techniques et de dessinateur(-trice).

    C’est parmi les métiers suivants que l’on retrouve le plus de DEI femmes : peintre, dessinatrice, architecte, chargées d’études techniques (conseiller en énergie, métreur - deviseur), assistantes de travaux publics (manœuvre).

    Force est de constater que le marché du travail est segmenté horizontalement. En effet, l’emploi par secteur d’activité économique est réparti inégalement entre les hommes et les femmes. Celles-ci sont présentes en majorité dans un plus petit nombre de secteurs et de professions que les hommes.

    Selon les Enquêtes sur les Forces de Travail, en 2016, la répartition par sexe des professions exercées indique que, parmi les travailleurs de la construction, en Wallonie, 8,8 % sont des femmes.

    Le fait que les hommes soient majoritaires dans le secteur de la construction est en partie sans doute lié à leurs caractéristiques physiques. À l’inverse, le fait que les femmes travaillent davantage dans les secteurs de soins, d’aide et de services aux personnes, n’est pas étranger à la répartition – encore souvent traditionnelle – des rôles dans la famille, voire à l’assignation « naturelle » de qualités ou d’aptitudes aux femmes en fonction de représentations et de stéréotypes. Fort heureusement, les pratiques évoluent peu à peu (évolution du modèle traditionnel familial, investissement des papas dans la sphère familiale et domestique, …).

    D’autre part, le stéréotype des conditions de travail physiquement éprouvantes, dans la construction, est souvent contre-argumenté. En effet, des métiers plus traditionnellement féminins (ex : infirmière) exigent eux aussi le port de lourdes charges. Des techniques ergonomiques existent et permettent désormais aux femmes comme aux hommes d’y faire face.

    Enfin, le FOREm soutient, contribue ou est partenaire d'initiatives sectorielles ou autres qui visent à modifier les comportements chargés de stéréotypes de genre.

    À titre illustratif, l’ASBL Construtech Wallonie, en collaboration avec le FOREm, a mis en place des outils concrets de communication : « Femmes dans la construction ». Une brochure comprenant deux volets a été publiée : la première partie s’adresse spécifiquement aux candidates en apportant des réponses à leurs questions et la seconde partie s’adresse aux employeurs potentiels en visant la déconstruction des stéréotypes.

    Ainsi, depuis 2013, le projet « Femmes et Construction » de l’ASBL Construtech fait le lien entre les entreprises qui recherchent de la main-d'œuvre qualifiée et les femmes qui ont choisi d’être ouvrières dans la construction. Les outils développés sensibilisent les entreprises aux expériences réussies observées dans le secteur. Ils encouragent et soutiennent la mixité sur chantier en tant que plus-value.

    Dans ce cadre, le site internet « www.femmesdemetier.be », entièrement dédié à l’insertion des femmes dans la construction, a pour but de fournir aux internautes des informations utiles et actualisées sur les métiers de la construction durable. Plusieurs types d’information sont disponibles : des fiches métiers retravaillées en fonction du public cible, des témoignages de femmes qui exercent un des nombreux métiers du secteur et de nombreuses illustrations. Ce site est également un portail vers les différentes formations ciblant les métiers de la construction.