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Les risques liés à la conduite sous l'effet d'un rhume des foins

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1065 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 15/06/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Selon certaines études, conduire avec un rhume des foins équivaudrait à conduire avec trois verres d’alcool dans le sang. Si la source du problème n’est évidemment pas la même, les conséquences méritent d’être soulevées.

    Comment Monsieur le Ministre se positionne-t-il relativement aux récentes déclarations de la porte-parole de Touring ?

    Des mesures de prévention et de sensibilisation sont-elles prévues ?

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres relatifs à des accidents ayant été causés en tout ou partie par une personne souffrant du rhume des foins ?
  • Réponse du 28/06/2017
    • de PREVOT Maxime

    L’étude citée par Touring dans son communiqué de presse est une étude de l’Université de Maastricht intitulée « Allergic rhinitis is a risk factor for traffic safety”. Il est important de préciser et relativiser les résultats de cette étude.

    Les chercheurs, Vuurman E.F., Vuurman L.L., Lutgens I. et Kremer B., ont analysé la conduite en situation réelle de 19 patients atteints de rhume des foins. Ils ont testé leur conduite hors période de rhume des foins et pendant la période de rhume des foins, avec ou sans traitement. Il apparaît en effet que les patients non traités en période de crise dévient plus de la trajectoire idéale que les patients traités. Ce déport par rapport à la trajectoire idéale correspond à celui enregistré pour des conducteurs ayant un taux d’alcoolémie de 0,5 g/L.

    L’article ne dit donc rien d’un risque d’accident pour les conducteurs ayant un rhume des foins. La comparaison n’est faite que par rapport à un élément de la conduite : le déport par rapport à une trajectoire idéale.

    Soulignons que le déport lors de la conduite n’est visible que lorsque les patients ne sont pas traités. Le traitement permet donc d’éviter en partie ce type de perturbation de la conduite.

    Toutefois le traitement lui-même peut aussi avoir des conséquences. Selon une étude de l’AWSR, 18 % des conducteurs wallons ont déclaré avoir conduit sous l’influence d’antihistaminiques ou de médicaments contre la grippe ou le rhume. Certains de ces médicaments peuvent avoir une influence sur l’aptitude à la conduite puisqu’ils peuvent provoquer de la somnolence. La campagne de sensibilisation de l’AWSR de mai de cette année avait d’ailleurs pour but d’informer les usagers de la route de ce risque et de les inviter à vérifier auprès de leur médecin ou pharmacien si le médicament prescrit pouvait avoir une influence sur leur conduite. Les médecins ont également été sensibilisés, notamment sur leurs obligations en la matière, par le biais d’un courrier spécifique, co-signé par la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG).

    Nous ne disposons pas de données concernant les accidents de la circulation qui seraient dus à un rhume des foins, cette information d'ordre médicale n'est pas encodée par les policiers lors du constat des accidents de la route.