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La pénurie d'emplois dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC)

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 333 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 15/06/2017
    • de POTIGNY Patricia
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) sont en plein essor à tel point que la Wallonie a mis en place une stratégie numérique d’envergure.

    Sur les 5 actions défendues par Digital Wallonia, on retrouve un point axé sur les compétences et l’emploi qui dit en substance que les Wallons doivent devenir les acteurs de la transformation numérique par l’acquisition de compétences technologiques. Or, d’après un récent article, les entreprises peinent à recruter du personnel qualifié, quel que soit le domaine de compétences (développeurs, gestionnaires base de données, informaticiens, etc.). Mille postes sont ainsi à pourvoir.

    Malgré l’existence de centres de formation dédiés aux nouvelles technologies (Technofutur, Technifutur…), la pénurie dans ce domaine de compétence ne cesse de s’aggraver par manque de candidats ou étudiants intéressés par ce secteur avec des effets préjudiciables pour nos entreprises.

    Même si le FOREm, conscient de la problématique, pointe divers facteurs expliquant cette défection, il n’en demeure pas moins qu’aucune solution n’est réellement proposée pour contrer cette tendance. Alors que Stéphanie Wyard, porte-parole du FOREm, estime lors de son interview que «  l’on est clairement sur des compétences qui valent de l’or  », que cette carence en main-d’œuvre est connue depuis plusieurs années, pourquoi n’a-t-on pas encore réussi à inverser la vapeur  ?

    Une réflexion est-elle menée autour de cette problématique de manière transversale  ? En tant que ministre de l’Emploi et de la Formation, quelles sont les pistes que Madame la Ministre envisage pour solutionner le problème ?
  • Réponse du 11/07/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Il convient tout d’abord de différencier les compétences numériques attendues des travailleurs, dans le cadre d’une évolution numérique de tous les métiers, et les compétences TIC qui concernent des profils très spécialisés, ceux-ci venant en support de la transition numérique.

    Grâce au travail de veille qu’il mène dans le cadre de ses missions, le FOREm développe des formations qui répondent aux besoins de compétences des entreprises voire anticipent ceux-ci. Ces formations sont notamment organisées dans le cadre du Plan Marshall 4.0 et dans la mise en œuvre de l’axe talent (axe 5) du plan du numérique.

    Force est de constater que le nombre de diplômés issus des filières technologiques de l’information et de la communication reste stable alors que le niveau de spécialisation et d'exigence des entreprises ne cesse de croître.

    C’est la raison pour laquelle les 5 centres de compétence TIC (TechnofuturTIC, Technifutur mais aussi Technocité , Technobel et Cepegra) proposent et organisent des modules et filières de formation destinés à compenser la pénurie en profils TIC. Si celle-ci est maîtrisée grâce aux investissements en formation des centres de compétence, les besoins de compétences se déplacent en relation avec la transition numérique et l'évolution numérique des métiers.
    Dans le cadre du Plan Marshall 4.0 et de l'axe V du plan du numérique, l'offre de formation des centres est donc constamment actualisée (data, sécurité, usages mobiles, spécificité de certaines industries comme l’industrie graphique ou l’industrie culturelle et créative ...) dans une logique de spécialisation et de complémentarité de l’offre.

    En outre, le FOREm s'associe à différentes initiatives visant la promotion des métiers techniques, dont ceux des TIC et du numérique, auprès des jeunes (digikids, digitalent, wallcode, ...), auprès des femmes (interface3, genre&tic, wagon, ...), auprès des technophiles (hackathons, barcamps, …) et, enfin, dans les cellules de conversion (formations alternées).

    Au-delà des profils très spécialisés qui sont gérés par les Centres de compétence, le FOREm garantit également un accompagnement numérique pour tous ses bénéficiaires.

    De plus, le FOREm intègre les référentiels de compétences numériques européens (digcomp, entrecomp, ecompetences) pour valoriser les compétences de nos citoyens, au regard des attentes de l’Europe et de nos entreprises. La stratégie est partagée avec un maximum d’acteurs wallons. Ces différentes initiatives sont de nature à clarifier la relation entre l’offre et la demande !

    Car il s'agit bien d'un déplacement de la demande ... en baisse pour les spécialistes réseaux et support, en relation avec les évolutions technologiques pour les développeurs, se matérialisant plus dans les autres régions du pays que dans l'écosystème de PME/TPE de Wallonie pour ce qui concerne les analystes et les chefs de projets informatiques.

    Enfin, il est à noter qu’il faut plusieurs années pour former un développeur et que les entreprises sont en demande d’expérience et de polyvalence, ce qui accroît la durée de recherche du/de la candidat(e) idéal(e). De même, le faible volume de demandeurs d’emploi inscrits sur les métiers de l’IT rend difficile le développement d’actions de formation ciblées. Le FOREm et les Centres de compétence TIC s’y attèlent cependant avec pour résultat que la pénurie est moins forte en Wallonie que dans les autres régions du pays.

    Pour conclure, entre 2006 et 2014, le FOREm a analysé en profondeur la problématique des métiers en pénurie de main-d’œuvre qualifiée, sur la base d'un financement Plans Marshall 1 et 2.Vert. Au total 102 métiers ont été analysés pour identifier les besoins des demandeurs d’emploi et des entreprises, afin d’adapter l’offre de formation qualifiante et préqualifiante en conséquence et, in fine, renforcer l’accès à l’emploi. Les métiers analysés ont couvert tant le secteur de la construction, de l'industrie technologique, du transport et de la logistique que le domaine des TIC. Cet important travail d’analyse a été réalisé en collaboration avec les représentants des secteurs professionnels qui ont contribué à ces travaux.

    Le FOREm poursuit ce travail de veille, d’analyse et d’actualisation via, notamment, l’établissement du baromètre semestriel des métiers, visant en priorité l'ensemble des fonctions critiques et métiers en pénurie. Ce suivi des besoins des employeurs dans les secteurs porteurs et des réserves de main-d'œuvre disponibles en Région wallonne permet au FOREm d'adapter son offre de service pour répondre aux besoins non rencontrés, en actionnant les leviers sur lesquels il peut agir : information, conseil, orientation, formation des demandeurs d’emploi, mais aussi formation continue des travailleurs, des cadres, des enseignants et des étudiants, via son réseau de Centres de compétence.