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La consommation excessive d’alcool

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1088 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 20/06/2017
    • de WAHL Jean-Paul
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le Plan prévention santé Horizon 2030 a été lancé le 16 février dernier. Ce dernier contient cinq axes thématiques. Le premier concerne la promotion des modes de vie et des milieux de vie favorables à la santé et comprend la lutte contre la consommation excessive d’alcool. Le deuxième concerne la promotion d’une bonne santé mentale et du bien-être global et comprend la prévention de l’usage addictif d’alcool.

    Suite à la sixième réforme de l’Etat, de nombreuses compétences en matière de santé publique ont été régionalisées et communautarisées. Si la Fédération Wallonie-Bruxelles reste compétente pour traiter de la prévention chez les mineurs, la Région est désormais compétente pour l’ensemble de la prévention et de la promotion de la santé. Seules les entités fédérées sont donc compétentes en la matière. Or, de nombreux experts s’accordent pour affirmer que celle-ci est laissée pour compte.

    Selon des chiffres datant d’octobre 2016 et qui couvrent l’ensemble du pays, 1,24 % des dépenses publiques seraient liés à la prévention contre 75 % pour l’assistance (qui englobe majoritairement les soins et l’aspect répressif) et 20 % pour la sécurité.

    Dans ce cadre, la ministre fédérale de la Santé a décidé de prendre certaines mesures dans le cadre de ses compétences, mais il me semble qu’il s’agit ici d’une matière relevant majoritairement des Régions.

    Monsieur le Ministre pourrait-il dès lors nous dire quels budgets annuels ont été alloués à la lutte contre la consommation excessive d’alcool et la prévention de l’usage addictif d’alcool pour la Région wallonne depuis ce début de législature ? Quel pourcentage représente cette matière à travers le budget de la santé publique  ?

    Quelles sont les politiques en matière de santé qui concernent l’usage excessif d’alcool chez les jeunes et les adultes que Monsieur le Ministre souhaite mettre en place (et qui ne concernent pas le terreau associatif) ?
  • Réponse du 10/07/2017 | Annexe [PDF]
    • de PREVOT Maxime

    Je soutiens, l'honorable membre le sait, de nombreuses actions destinées à lutter contre la consommation nocive d’alcool en Wallonie. C’est un problème de santé publique : l’impact sur la santé des Wallons est important et, par conséquent, sur les services de santé, de la première ligne aux services spécialisés. Il le sait également, outre l’agrément et le subventionnement de services spécialisés en assuétudes et d'initiatives spécifiques en santé mentale, de nombreuses associations actives en la matière sont soutenues via des subventions facultatives.

    En ce qui concerne les actions en dehors du secteur associatif, j'ai tenté avec mes collègues, Ministres de la Santé à Bruxelles, d'agir via la Cellule générale de Politique Drogues et via la Conférence interministérielle Santé publique. Notre action était destinée à obtenir du Gouvernement fédéral une réduction de l'offre d'alcool et surtout du marketing auprès des jeunes. Malgré notre implication et celle de nos cabinets, cette demande est restée lettre morte. La Ministre fédérale de la Santé a bien sorti quelques mesures, mais qui ne font que renforcer des actions existantes, sans limiter ni l'offre, ni le marketing auprès des jeunes.

    En dehors de mes compétences dans le domaine de la santé, je suis également attentif au problème d’alcool en matière de sécurité routière. J’ai demandé à la SOFICO d’examiner la possibilité d'interdire la vente d'alcool sur une aire d'autoroute à l’occasion du renouvellement d'un contrat de concession autoroutière, de manière à contrer l'achat impulsif d'alcool, comme celui réalisé par les jeunes ou par les personnes victimes d'alcoolo-dépendance. Si elle se concrétise, cette avancée serait assez modeste, je le reconnais, mais, pour la généraliser, il faudrait une législation du Gouvernement fédéral.

    Il me reste dès lors à agir dans le domaine de la santé, notamment du côté préventif. Dans cette matière, j'ai lancé le Plan Promotion de la santé Horizon 2030, dont le Gouvernement wallon a approuvé la première partie. La deuxième partie consiste à opérationnaliser le plan d'ici fin 2017. À la suite d'un marché public, l’École de Santé publique de l’ULB a été choisie pour cette opérationnalisation. L'ULB avait en effet déjà contribué à un plan analogue pour la COCOF. Pour cette opérationnalisation, l’ULB travaille avec l'AViQ. Un comité de pilotage sera prochainement mis en place et les réunions de concertation se tiendront avec les acteurs de terrain dès septembre prochain.

    À la suite de ces travaux, des propositions d’actions seront dégagées, notamment en ce qui concerne la réduction de la consommation nocive d’alcool. Je tiens beaucoup à cette dynamique qui fait l’objet d’une méthodologie structurée et d’un suivi tout au long de la réalisation en vue d’atteindre des résultats concrets pour la Wallonie et sa population.

    En réponse à la question sur le budget actuel en matière de consommation d'alcool, j’ai demandé à l'AViQ de me fournir dans les délais une estimation précise des moyens consacrés en Wallonie à la lutte contre la consommation excessive d'alcool, pour le mois de septembre. Cette estimation implique en effet d'analyser les différentes actions et institutions tant du côté de la santé, de la santé mentale que de la promotion de la santé. Différents types d'institutions sont impliqués. Je citerai notamment les centres locaux de promotion de la santé, les services spécialisés en assuétudes, les services de santé mentale et les différentes subventions facultatives (en santé mentale et en promotion de la santé).
    Dans le cadre de la promotion de la santé, les budgets annuels consacrés à la lutte contre la consommation excessive d’alcool et à la prévention de l’usage addictif d’alcool en Wallonie étaient de 1.236.673,33 euros en 2016. Cette somme comprend les actions destinées aux assuétudes en général ainsi que les actions qui concernent exclusivement l’alcool. En 2015 et 2014, les montants étaient pratiquement pareils.

    En annexe, le tableau de la répartition de ce montant.

    Dans le cadre du budget de l’AViQ, ceci représente environ 4 à 5% du budget consacré à la promotion et prévention de la santé.