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Les investissements en faveur du réseau fluvial wallon

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1105 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 20/06/2017
    • de MOUYARD Gilles
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Monsieur le Ministre a annoncé dernièrement un budget inédit pour des investissements et l’entretien du réseau fluvial wallon long de plus de 450 km de voies navigables et permet chaque année le transport de près de 40 millions de tonnes de marchandises.

    Au travers de ce budget il poursuit l'objectif de faire des voies navigables une alternative au transport routier.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation  ? Pourrait-il de manière détaillée faire le point sur les travaux urgents pour les voies navigables en Wallonie  ?

    Dispose-t-il d’un cadastre de nos voies navigables  ? Dans la négative comment explique-t-il cette situation  ? Le budget de 500 millions d’euros sera-t-il suffisant pour faire face à la situation  ? Dans l’affirmative ou la négative pourrait-il justifier sa réponse  ? Avec précision pourrait-il détailler la provenance de cette somme de 500 millions d’euros ?
  • Réponse du 03/07/2017
    • de PREVOT Maxime

    Les grands projets d’infrastructures fluviales sont connus et étudiés depuis plusieurs années. Ils s’inscrivent pour la plupart dans la politique européenne des réseaux de transport et font partie du Corridor Mer du Nord – Méditerranée. On distingue deux grands ensembles : le « réseau » Seine-Escaut et le bassin de la Meuse. Ces deux ensembles englobent à la fois des projets d’infrastructures (comme l’écluse d’Ampsin-Neuville) et des travaux de modernisation, de remplacement et de rénovation de l’infrastructure existante. Le premier ensemble concerne l’adaptation des bassins de l’Escaut et de la Sambre, en partenariat avec la France et la Flandre, aux normes d’exploitation visées dans le projet Seine-Escaut. Pour le second ensemble, il s’agit d’assurer la navigabilité à grand gabarit de la Meuse en aval de Namur, en cohérence avec les gestionnaires limitrophes.
     
    À travers ces ensembles, l’enjeu est de permettre à la Wallonie de jouer un rôle significatif « d’extended gateway » des ports de mer (et du trafic conteneurisé qui y est lié), tout en capitalisant sur les opportunités offertes, principalement dans les régions liégeoises et hennuyères.
     
    Par ailleurs, la voie fluviale a toujours été le mode de transport privilégié des pondéreux en vrac, qu'ils soient solides ou liquides. Si certains secteurs comme la sidérurgie ont subi une récession qui s'est répercutée sur le trafic ces dernières années, les secteurs énergétiques et de la construction sont, en revanche, susceptibles d'y recourir davantage dans les années à venir.
     
    Mais l’enjeu du développement des voies navigables ne se limite pas au seul développement économique. La participation à la réduction de la pression environnementale du transport de marchandises, en favorisant le recours à des modes moins polluants, est également une dimension essentielle (à la tonne transportée, le transport fluvial consomme jusqu’à six fois moins de carburant que le transport par camion et permet une réduction des émissions polluantes, générant en moyenne quatre fois moins de CO2).
     
    Les projets particuliers qui s’inscrivent dans les deux ensembles mentionnés ont été identifiés et priorisés en fonction (1) de l’urgence des interventions, (2) des risques pour les biens et les personnes, (3) de leur intérêt économique ou hydrologique (régulation des cours d'eau). Ils peuvent se résumer comme suit :
    * La réhabilitation du barrage de Monsin;
    * Sur le canal Charleroi-Bruxelles, la réhabilitation des écluses et des stations de pompage de Marchienne-au-Pont, Gosselies et Viesville ;
    * Sur le Canal Charleroi-Bruxelles, au niveau du Plan incliné de Ronquières, par la réfection des trémies, la rénovation des chemins de roulement, etc. ;
    * La construction d’une écluse à Ampsin-Neuville de grandes capacités afin de faire face à la saturation du trafic au niveau de l’écluse existante ;
     
    Concernant le « cadastre », les voies hydrauliques sont répertoriées et classées, selon leur gabarit, sur le site internet de la Direction Générale Opérationnelle de la Mobilité et des Voies hydrauliques à l’adresse suivante : http://voies-hydrauliques.wallonie.be/opencms/opencms/fr/index.html.
    Il y figure une carte interactive du réseau des voies hydrauliques, issue de la banque de données de la Direction précitée, et pour chaque voie d’eau, il est possible d’y trouver les informations concernant sa cumulée de départ et de fin, sa longueur, son ou ses confluents, les communes visées, ses éventuels ouvrages d’art, la réglementation de navigation, les évènements temporaires, etc.
     
    Enfin , quant au budget de 500 millions d’euros que mentionne l'honorable membre, celui-ci est constitué, pour la période 2014-2019, des budgets d’investissements classiques dévolus à la Direction générale de la Mobilité et des Voies hydrauliques, de près de 200 millions d’euros, des budgets du « Plan Infrastructures 2016-2019 », soit 75 millions d’euros, des budgets de la SOFICO, soit près de 100 millions d’euros et du cofinancement du projet européen RTE-T Seine-Escaut, soit près de 150 millions d’euros cofinancés par l’Europe.
     
    Enfin, concernant les « besoins » bruts de financement, pour la période 2014 – 2025, ceux-ci avaient été évalués, en 2014, à un montant de 2,985 milliards d’euros (Étude Recherche de solutions de financement pour le développement et la gestion des voies hydrauliques (DELOITTE, 27 mai 2014, page 39).