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Le redressement de la région de l’Entre-Sambre-et-Meuse

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 372 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 20/06/2017
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    L’arrondissement de Philippeville est en retard sur les autres. Ce constat n’est pas neuf et a été mis en exergue par différents indicateurs économiques (taux de chômage, accès routier, parc industries…) comme l’a relevé une étude au BEP (Bureau Economique de la Province de Namur).

    C’est en ce sens que les forces vives locales avaient demandé au BEP de mener une étude de prospective territoriale de l’Entre-Sambre-et-Meuse, appelée Essaimage, début 2015. Cette étude a permis à des consultants spécialisés de rencontrer les acteurs locaux de l’arrondissement de Philippeville avec pour objectif d’identifier des actions concrètes pouvant être réalisées à l’horizon 2025-2030 qui favoriseraient le redressement économique de la région.

    Durant deux ans, des groupes de travail et des ateliers ont été mis en place. Une centaine d’acteurs locaux ont participé à ce projet et ont participé à l’identification des enjeux et à la définition des axes stratégiques pour, au final, adopter un plan d’actions comprenant une cinquantaine de projets.

    Ce plan d’actions a été présenté aux forces vives locales de l’arrondissement de Philippeville. Avec toute une série de projets concrets à réaliser entre 2025 et 2030.

    Ces projets concrets s’articuleront autour du développement économique (énergie, ressources naturelles…), du capital humain et de la qualité de vie (formations, accompagnement à l’emploi, culture, patrimoine…). La mise en œuvre de ce plan stratégique ne se fera toutefois pas du jour au lendemain. Il faudra notamment régler l’aspect financier puisque le budget pour mener à bien ces projets est estimé à 150.000 euros/an.

    Quelle sera la participation de la Région wallonne à la réalisation de ces 50 projets identifiés  ? La Région wallonne va-t-elle débloquer un budget direct pour ces projets ou va-t-elle intervenir d’une autre façon pour soutenir ce développement ?
  • Réponse du 10/07/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La Région a soutenu cette initiative au travers de subventions octroyées au BEP prenant en charge ce processus ESSAIMAGE. Le BEP a, dans ce contexte, bénéficié d’une subvention d’une hauteur de 130.000 euros.

    Ce soutien s’est réalisé dans le cadre du programme « zone de redéploiement » mis en place par le Ministre de l’Économie. Ce programme vise à fédérer les acteurs locaux autour principalement de l’intercommunale de développement économique afin de faire un état de lieux de la situation socio-économique de leur territoire et de réfléchir sur la manière, dans le cadre de leurs moyens et de leurs compétences, de porter des actions concrètes visant à répondre à des problèmes précis à caractère économique.

    Les zones suivantes ont été considérées comme relevant de ce programme :
    * Le sud-Luxembourg ;
    * La région de Verviers ;
    * La Wallonie picarde ;
    * La région du Centre ;
    * La région de Mons-Borinage.

    La SOGEPA participe à ces réunions afin d’apporter son expertise en termes d’analyses économiques et stratégiques.

    La composition des groupes de travail n’a pas été imposée par le pouvoir régional et relève donc de l’acteur local ayant bénéficié de la subvention qui a néanmoins pour mission de fédérer les forces vives locales.

    Nous veillons à ce que la composition des groupes reflète le territoire et leurs besoins et donc à ce que ces groupes incluent les acteurs notamment économiques qu’il convient d’avoir autour de la table.

    L’accès à ces groupes de travail n’étant pas restreint, il serait intéressant, tant que la composition est garantie d’efficacité, de soumettre la participation des personnes qu'a mentionnée l'honorable membre à ces groupes de travail.

    Un soutien financier, comme indiqué précédemment, a été octroyé sous forme de subventions.

    Ce soutien a pour vocation d’amorcer la démarche, de soutenir la réflexion en vue d’établir des objectifs et un plan d’actions et d’accompagner la mise en œuvre de ce dernier. Ces actions à mettre en œuvre peuvent bénéficier de soutien notamment financier au travers d’autres programmes soutenus par les pouvoirs publics.

    L’objectif est moins d’octroyer des moyens financiers nouveaux que de fédérer les acteurs locaux pour que ceux-ci fassent un constat commun de la situation de leur territoire et, avec leurs compétences et les moyens, agissent dans le même sens.

    Dans le cadre d’ESSAIMAGE, l’attente du BEP vis-à-vis de la Région semble moins relever du besoin financier que du soutien administratif, technique et économique.

    Le Ministre de l’Économie a reçu ce plan stratégique qui a été analysé. Ce plan est très fourni et concerne différents aspects : l’économie, la formation, la culture, le tourisme, la mobilité, l’énergie, l’environnement…

    Il s’étale dans le temps et nécessitera donc une mobilisation continue de ces acteurs locaux.

    Ce plan donne une vision stratégique du territoire pour les acteurs de terrains tout en prévoyant la mise en œuvre d’actions concrètes. Il ne cherche pas à renverser la table et à inventer de nouvelles compétences locales, mais à s’inscrire dans les programmes existants au niveau régional, fédéral ou européen afin d’en exploiter le maximum pour leur territoire au travers des leviers dont bénéficient les acteurs autour de la table.

    Il s’agit d’une dynamique qui permet de fédérer les forces vives autour d’une vision et d’un projet concret, ambitieux, mais réaliste.

    Le Gouvernement, au travers de la présence de représentant de Ministres et de la SOGEPA, soutient ce processus pour que ces derniers apportent leur expérience et expertise et pour qu’ils fassent remonter des informations/données au niveau régional.

    Il est prévu par la suite que seuls soient présents comme représentants de pouvoirs/outils régionaux la SOGEPA et l’AEI afin de permettre à ces groupes de travail d’avoir une expertise économique et une connaissance approfondie de l’ensemble des aides/soutiens existants au niveau local afin d’accompagner leur initiative.
    Il serait ensuite prévu de faire une réunion annuelle regroupant les différentes task-forces afin de favoriser l’échange de bonnes pratiques et faire remonter les informations ou demandes auprès de la Région.

    Quant aux aspects transfrontaliers, il est important que les acteurs wallons parlent à des acteurs français d’un niveau équivalant, c’est-à-dire à des pouvoirs locaux. En effet, des discussions entre pouvoirs/acteurs locaux, rencontrant des difficultés similaires et bénéficiant de leviers et moyens équivalents, permettront des échanges sur des problèmes de terrain débouchant sur des initiatives concrètes.

    Toutefois, si des problématiques relevant d’autres niveaux de compétences sont identifiées par ces acteurs, le Gouvernement demande évidemment que les informations et demandes soient remontées afin de déterminer ce qu’il conviendrait de faire ou de proposer.

    Enfin, il me faut également préciser que d’autres initiatives semblables à celle d’Essaimage ont été initiées par le Gouvernement afin de faire face aux fermetures de Caterpillar puis, plus récemment, celle d’IdemPapers. Une task force a en effet été constituée pour l’Ouest du Brabant wallon incluant les communes d’Ittre, Braine le Château, Rebecq et Tubize.