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L'impact du faible niveau de précipitation sur l'approvisionnement en eau potable

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1016 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 20/06/2017
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Depuis le mois de juillet 2016, les précipitations enregistrées sont largement en deçà des niveaux moyens (à l'exception de novembre), les plus grands écarts ayant été observés en septembre, décembre et avril.

    Sur une période de 11 mois, de début juillet 2016 à fin mai 2017, le total de précipitations s'élève à 506,7 mm, soit seulement 65 % de la normale (781,0 mm).

    Selon les données de l'Institut royal météorologique, il faut remonter à 1955-1956 pour avoir un cumul plus faible sur 11 mois, avec un niveau de 496,1 mm(1).

    L'IRM juge la situation préoccupante, indiquant que « si le manque d'eau se poursuit dans les semaines qui viennent, la situation pourrait devenir inquiétante pour plusieurs secteurs d'activités, comme ce fut le cas en 1976 ».

    En 1975-1976, on a enregistré de faibles précipitations pendant plusieurs mois (541,4 mm sur 11 mois, soit un peu plus qu'entre débuts juillet 2016 et fin mai 2017), suivi d'une vague de chaleur qui a entraîné durant l'été 1976 des conséquences pénibles pour le secteur agricole, un nombre plus important d'incendies de forêt ainsi que des restrictions drastiques de la distribution d'eau potable.

    Eu égard à la situation actuelle, Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur le niveau global des nappes d'eau souterraines d'où provient environ 80 % de l'eau potable distribuée en Wallonie ?

    Certaines zones doivent-elles redouter des restrictions d'eau potable si une vague de chaleur devait avoir lieu dans les prochaines semaines ? Si oui, lesquelles ? Comment ses services et les acteurs de l'eau préparent-ils un tel scénario ? Quelles sont les mesures alternatives aux restrictions ?

    Le 10 janvier dernier, Monsieur le Ministre m'indiquait qu' « un schéma régional des ressources en eau a été approuvé par le Gouvernement wallon en vue d’assurer la sécurisation de l’approvisionnement en eau de l’ensemble de la Wallonie, sans impacter le prix de l’eau. Il prévoit l’interconnexion des grands ouvrages de production d’eau aussi bien souterraine que de surface et la mise à disposition d’une fourniture alternative d’eau à l’ensemble des opérateurs. La première phase de ce schéma est en cours de réalisation et vise à sécuriser plus de 600 000 raccordements en Wallonie ».

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur la réalisation à ce jour du schéma régional des ressources en eau ? Quand la sécurisation de l'approvisionnement sera-t-elle pleinement effective ? Ce schéma permettrait-il d'éviter des restrictions si la faible pluviosité devait se poursuivre ?


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    (1) Les cumuls les plus faibles observés sur 11 mois à Bruxelles-Uccle depuis 1833, entre les mois de juillet et de mai (données IRM) :
    1857-1858 (1er) =425,8 mm
    1995-1996 (2e) = 447,6 mm
    1953-1954 (3e) = 475,5 mm
    1955-1956 (4e) = 496,1 mm
    2016-2017 (5e) = 506,7 mm
    1920-1921 (6e) = 509,1 mm
    1959-1960 (7e) = 517,2 mm
    1975-1976 (8e) = 541,4 mm
  • Réponse du 03/07/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les quelques jours de canicule qu’a connu notre région au mois de juin ont provoqué un accroissement conséquent de la demande en eau potable, de l’ordre de 30 % par rapport à la « normale ». Cette situation a augmenté la pression sur les nappes d’eau souterraines.

    Alors que les nappes profondes, qui dépendent peu du régime de précipitations, présentent un niveau dans la normale saisonnière ou légèrement plus bas étant donné que le déficit pluviométrique dure depuis 11 mois, certaines nappes plus « superficielles », comme l’on rencontre surtout en Ardenne, où le stockage est plus faible, ont montré des signes de faiblesse pour la fourniture d’eau. C’est ainsi que certaines communes qui gèrent elles-mêmes la distribution d’eau potable ont dû imposer des restrictions sur la consommation d’eau. C’est le cas à Perwez, Tintigny, Bouillon, Rochefort, Nassogne, Tellin, Libin, Manhay et Habay. Pour ne pas imposer de restrictions à leurs consommateurs, certains producteurs/distributeurs d’eau transportent l’eau par camions, ce qui représente un coût non négligeable.

    Les pluies de la fin du mois de juin et du début juillet, si elles ne sont pas torrentielles et durent plusieurs jours, vont permettre de remonter le niveau piézométrique des nappes superficielles.

    En cas de sécheresse prolongée comme nous avons connu, le centre régional de crise réunit les différents acteurs et propose au Gouvernement des mesures si cela s’avère nécessaire. Une première réunion a eu lieu le 20 juin et une seconde le 28 juin. Il n’a pas été décidé d’imposer des restrictions sur l’usage de l’eau potable à l’heure actuelle.

    Le schéma régional des ressources en eau permettra de relier entre elles des zones disposant de beaucoup de ressources en eau avec des zones moins fournies. Ces « autoroutes » de l’eau permettront donc de réduire l’impact d’une sécheresse et éviter des restrictions sur l’usage de l’eau localement.

    Douze travaux ont été prévus prioritairement. Trois chantiers sont actuellement en cours et un quatrième devrait commencer l’an prochain.

    La mise en œuvre de ce schéma fait l’objet d’un rapportage annuel, le prochain étant prévu pour le dernier trimestre de cette année.