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Le développement de la biomasse en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 367 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 20/06/2017
    • de MOUYARD Gilles
    • à LACROIX Christophe, Ministre du Budget, de la Fonction publique, de la Simplification administrative et de l'Energie

    Le Gouvernement wallon devrait dans les prochaines semaines prendre une position sur le développement de nouvelle centrale biomasse en Wallonie.

    Cependant, selon Si Partners, le coût en subsides d’une centrale biomasse wallonne dans la durée de vie de l’installation serait entre 50 et 60 euros par MWh d’électricité produite. Soit une quinzaine d’euros de plus par MWh que l’éolien onshore ou le photovoltaïque.

    D’un autre côté la biomasse permettrait de mettre sur le réseau des dizaines de MWh de manière non intermittente à l’inverse du solaire et de l’éolien.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation  ? Envisage-t-il de soutenir le développement de la biomasse en Wallonie  ? Dans l’affirmative ou la négative pourrait-il justifier sa réponse  ? A-t-on absolument besoin d’une production renouvelable non intermittente à court terme  ? Un meilleur développement de l’éolien onshore et/ou du photovoltaïque ne remettrait-il pas en cause le développement de la biomasse en Wallonie ?
  • Réponse du 06/07/2017 | Annexe [PDF]
    • de LACROIX Christophe

    La bioénergie est actuellement la principale source d'énergie renouvelable dans le monde. Le rôle de l'énergie éolienne et solaire dans la production d'électricité augmente plus rapidement que les autres sources renouvelables. Cependant, la bioénergie continuera de fournir la majeure partie du chauffage et des carburants de transport renouvelables pendant les décennies à venir.

    Une centrale biomasse peut effectivement être une solution technique, économique et environnementale pertinente dans le contexte de la transition énergétique.

    En effet, cette phase de transition devra permettre l’adaptation des réseaux avec des solutions de stockage et de gestion de la demande, mais pendant toute cette étape, aux côté des sources d’énergie renouvelable variables (ou intermittentes) que sont l’éolien et le solaire, l’utilisation de sources de stock pour la production d’électricité (seule la biomasse présente cette caractéristique) est indispensable.

    En effet, la production d’une centrale biomasse électrique est flexible et peut donc contribuer à l’équilibre du réseau électrique. Le réseau doit en permanence équilibrer la production et la consommation d’électricité. Il est important d’avoir des centrales qui peuvent moduler leur production pour le permettre (ce que les autres sources renouvelables courantes comme l’éolien et le solaire ne permettent pas).

    La centrale contribue de manière plus importante à la sécurité d’approvisionnement en cas de pénurie de soleil et de vent. Elle réduit le risque de blackout. Elle offre une diversification du mix énergétique, toujours intéressante en cas de problème sur une autre source (approvisionnement difficile, mauvais fonctionnement détecté, faillite ou défaut d’un gros acteur…).

    En ce qui concerne le coût de la filière, actuellement (CWaPE, 2016), le niveau de soutien demandé pour la filière biomasse bois est de 60 à 86euros/MWh pour la filière biomasse. Le niveau de soutien au solaire est de 416 euros/MWh depuis le début de la filière et de 187euros/MWh dans la filière Qualiwatt. Le niveau de soutien à l’éolien est de 70euros/MWh.

    On peut donc dire que la production d’électricité via la biomasse bois est moins coûteuse que la filière solaire existante et à un niveau proche (plus ou moins 20 %) du niveau de soutien de la filière éolienne en Wallonie. Cette argumentation est basée sur les projets passés, on peut s’attendre à ce que la concurrence entre les projets, les améliorations technologiques et le processus de sélection permettent un niveau de soutien plus faible.

    Le graphique en annexe, issu du rapport annuel de la CWaPE montre les niveaux de soutien actuels. On peut notamment y voir qu’actuellement, les solides bois contribuent aux objectifs de production d’électricité renouvelable de manière plus importante que le solaire pour un coût moindre.

    En effet, le processus d’appel à projets permet de mettre les acteurs en concurrence cela a pour effet de calibrer le niveau de soutien sur les besoins réels pour assurer la rentabilité et d’éviter les windfall profits. De plus, le système de soutien est défini pour éviter les dérives et assurer une certaine rentabilité tout en limitant ce soutien. Le niveau de soutien étant prévu à l’avance, il n’y a pas de risque de dépassement. Le soutien sera par ailleurs adapté (facteur μbio) en fonction de l’évolution des facteurs économiques (prix de l’électricité, labels de garantie d’origine, la biomasse et certificats verts).

    Ce type de projet n’exclut en aucun cas le soutien en parallèle à des filières bois énergie plus locales d’une part de cogénération biomasse et d’autre part de chaudières individuelles.

    Bien entendu, quel qu’en soit l’usage, la durabilité de l’approvisionnement en biomasse devra être assurée.