/

Les risques sanitaires pour les troupeaux de bovins exposés à la présence de sangliers

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 606 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 20/06/2017
    • de POULIN Christine
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La surpopulation de sangliers en Wallonie est une question préoccupante et Monsieur le Ministre a pu s'exprimer à ce sujet plusieurs fois, notamment quant à ses conséquences en matière de dégâts agricoles.

    Au-delà des dégâts aux prairies et aux cultures, cette surpopulation ferait également peser sur les troupeaux un risque sanitaire important : brucella suis, aujesky, tuberculose, etc. C’est en tout cas l’avis de la F.W.A. et un éleveur de Bertrix a récemment dû procéder à l’abattage de la totalité de son troupeau de bovins.

    Ce sujet est administrativement complexe, au carrefour des compétences fédérales liées à la sécurité alimentaire et aux vôtres.

    Monsieur le Ministre peut-il cependant confirmer ces risques ? Dispose-t-il de statistiques ? Y a-t-il une concertation avec l’AFSCA à ce sujet ? Quelles sont les mesures préventives qui peuvent être prises au niveau régional pour minimiser les risques pour nos éleveurs ? La régulation des populations de sangliers est-elle une solution suffisante (battues de destruction, etc.) ?
  • Réponse du 07/07/2017
    • de COLLIN René

    La Région wallonne suit attentivement l’évolution de la maladie endémique d'Aujeszky dans les populations de sangliers. Des analyses sont réalisées chaque année par le Réseau de surveillance sanitaire de la faune sauvage financé par la Région wallonne.

    Les chasseurs ont été informés notamment via la Revue Chasse et Nature du risque mortel que représente ce virus chez le chien. Un vaccin est maintenant disponible chez leur vétérinaire. La responsable du Réseau ULg a également présenté une conférence à Bertrix le 25 mars pour informer le milieu cynégétique du statut sanitaire du gibier en Wallonie.

    Le cas de Brucella suis biovar 2 dans un élevage de bovins à Bertrix est le deuxième foyer pour lequel on suspecte que la transmission indirecte ait eu lieu au départ de sangliers. Ces foyers bovins à Brucella suis sont rares jusqu'à présent, mais les conséquences sont dramatiques pour l'éleveur. Il est important de communiquer aussi bien dans le milieu cynégétique qu'auprès des agriculteurs, pour mettre en place des mesures à l'interface faune domestique/sauvage.

    Pour le cas de brucellose à Brucella suis observé fin 2016, il apparaît que les conséquences économiques encourues par l’éleveur sont principalement consécutives aux mesures prises par l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) conduisant à l’abattage total du cheptel. Cette situation aurait pu être évitée si le cas avait été traité différemment d’un épisode de Brucellose à Brucella abortus, en tenant compte que le bovin est un « cul-de-sac épidémiologique » pour Brucella suis. Cet aspect sanitaire étant de compétence fédérale, en lien avec les autorités vétérinaires internationales, je souhaite vivement que l’AFSCA et les autorités compétentes se penchent sur le problème pour assouplir les mesures prises.

    La communication autour du cas de la chauve-souris infectée par un lyssavirus a été prise en charge par l’Institut de Santé publique, relayée par l'AFSCA et les Régions. L'information est disponible sur le site www.faunesauvage.be.

    En conclusion, la Région wallonne est bien au courant des problèmes soulevés par la question. Elle réalise des bilans sanitaires réguliers du gibier via son réseau, prend des mesures dans certaines situations (tirs sanitaires, abattages de destruction) et informe le milieu cynégétique via différents canaux. Des représentants de la Région et le réseau de surveillance sont également impliqués dans les groupes de travail au niveau fédéral (GT wildlife, GT Brucella, GT tuberculose). Ce qui permet des démarches cohérentes AFSCA/Régions.

    L’accroissement des populations de l’espèce sanglier n’est pas spécifique à notre région puisqu’il est également constaté dans une grande majorité de pays voisins. Les raisons de cette évolution, sur lesquelles je ne reviendrai pas, sont multiples.