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La diminution du nombre d'insectes

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 607 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 20/06/2017
    • de GERADON Déborah
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Selon une étude allemande réalisée dans des réserves riches en prés fleuris au nord-ouest de l'Allemagne, le nombre d'insectes aurait diminué de 78 % depuis 1989 en Europe.

    Sans que l'étude soit généralisable, l'inquiétude concernant la disparition massive d'insectes est grande et est une menace pour la biodiversité. En effet, les insectes ont de multiples rôles (pollinisateurs, prédateurs, proies, détritivores...) et participent à l'équilibre de notre environnement. On a tendance à les trouver nuisibles, mais ils possèdent une fonction importante dans notre écosystème et il est évidemment important de les protéger.

    Dès lors, Monsieur le Ministre possède-t-il des recherches qui appuient les conclusions de l'étude allemande ? Les projets en Wallonie mettant en exergue la protection des insectes sont-ils en suffisance ? Et quelles sont les stratégies mises en place par la Région concernant la protection des insectes pour les années à venir ?
  • Réponse du 22/06/2017
    • de COLLIN René

    L’étude allemande à laquelle l’honorable membre fait référence paraît assez unique. Elle se base en effet sur des données obtenues par une société entomologique qui a voulu répertorier, au moyen de pièges non sélectifs, tous les types d’insectes présents dans des sites choisis. Ces piégeages ont été réitérés à plusieurs décennies d’intervalle. Il n’existe pas de telles données chronologiques en Wallonie.

    En Wallonie, deux groupes d’insectes indicateurs sont régulièrement suivis depuis 1990 par mon administration, avec le concours de réseaux d’observateurs amateurs. Il s’agit, d’une part, des libellules, indicateurs pour les milieux aquatiques (par le groupe Gomphus) et, d’autre part, des papillons de jour, indicateurs des milieux terrestres (par le groupe Lycaena). Ils représentent un total de 180 espèces.

    Ces deux groupes ont fait l’objet d’ouvrages détaillés réalisés par le Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) qui montrent qu’environ la moitié des espèces sont menacées à des degrés divers ou disparues. Ceci permet de suspecter, en effet, qu’un déclin plus général est en cours parmi les populations d’insectes.

    Des actions sont toutefois menées par le Service public de Wallonie ; elles participent à la préservation des milieux de vie des insectes. Citons certaines mesures agri-environnementales (prairies à haute valeur biologique), le plan MAYA, Natura 2000 et plusieurs programmes LIFE qui visent, ou ont visé, la restauration de ces milieux, ainsi que des friches favorables aux insectes.

    Des résultats assez prometteurs, avec des augmentations nettes d’effectifs et de diversité, ont déjà été observés au niveau des papillons et libellules dans les sites ayant bénéficié de ces mesures.