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La recrudescence de la rougeole

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1118 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 21/06/2017
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    En Belgique, la rougeole est depuis longtemps sous contrôle, grâce aux programmes de vaccination. Chaque année, on ne compte qu'une dizaine de cas qui ne peut se répandre grâce au taux élevé de vaccination. Mais cette année, notre pays connaît ce qu'on peut qualifier d'épidémie. Depuis le début de l'année, 300 cas de rougeole ont déjà été enregistrés en Wallonie. 40% des patients ont dû être hospitalisés suite à des complications.

    Ce phénomène a de quoi étonner, dans un pays comme la Belgique, où le taux de vaccination se situe aux alentours de 95 %, ce qui permet normalement une éradication de la maladie.

    Néanmoins, l’introduction par des personnes provenant d’autres pays que la Belgique a mis des groupes plus vulnérables à risque. Ces groupes vulnérables sont évidemment les jeunes enfants, étant donné que le vaccin n'est administré qu'à l'âge d'un an. Mais aussi les personnes entre 20 et 45 ans chez qui le risque est réel, parce qu'elles n'ont reçu qu'une seule injection au lieu des deux recommandées. En effet, la deuxième dose administrée ne touche que 75 % de cette tranche d’âge comme le signale une étude de l’AViQ. Si le taux de couverture vaccinale de la population était de 95 %, la population dans son ensemble serait protégée, car le virus ne pourrait plus circuler.

    Monsieur le Ministre compte-t-il lancer une campagne de promotion de vaccination afin que les personnes âgées de 20 à 45 ans reçoivent une deuxième injection  ? Si tel est le cas, quand va-t-il lancer cette campagne et via quel canal  ? Dans le cas contraire, quelle autre piste envisage-t-il afin de retourner à des niveaux d’infection extrêmement bas ?
  • Réponse du 30/06/2017
    • de PREVOT Maxime

    En effet, entre janvier et mai, 293 cas de rougeole ont été notifiés à la Cellule de surveillance des maladies infectieuses d’AViQ. L’épidémie est actuellement terminée puisque, depuis plusieurs semaines, aucun cas n’a été notifié à la cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ.

    L’épidémie a touché des personnes non vaccinées appartenant à des groupes plus vulnérables ayant moins accès aux services de prévention comme ceux liés à la vaccination. Au sein de ces groupes, la couverture vaccinale contre la rougeole, entre autres, est en effet insuffisante pour enrayer une contagiosité : une réflexion quant à l’amélioration de l’accès aux services de santé, notamment de prévention, pour ces groupes spécifiques devra être menée en collaboration avec l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE).

    L’on considère généralement que les personnes nées avant 1970 sont immunisées contre la rougeole. La première dose de vaccins contre la rougeole a été introduite dans le calendrier vaccinal au milieu des années 80, la deuxième en 1994. L’on n’ignore donc pas que certaines tranches de la population sont moins bien protégées.

    Le taux de couverture vaccinale de la deuxième dose découlant d’études menées par l’ONE concerne les adolescents et ne concerne pas l’entièreté de la population wallonne. Le taux de vaccination global relatif à la seconde dose est donc probablement inférieur.

    Actuellement, aucune campagne de sensibilisation concernant le public 20-45 ans n’est programmée. Cependant, la vaccination de la population est une des priorités reprises dans le plan de promotion et de prévention qui s’opérationnalisera en 2018. Les actions qui découleront de ce plan seront déterminées dans les prochains mois.

    Un accès de type électronique aux données « vaccination » d’un individu est nécessaire pour connaitre son statut : de nombreux patients qui ne connaissaient pas leur statut vaccinal n’ont pas de carnet ad hoc et il est difficile d’estimer correctement leur protection. Le Réseau Santé wallon est partie prenante de cet objectif (en partant, avec l’ONE) en développant un applicatif qui permettra d’avoir accès à tout moment à l’état de vaccination individuel, dans le cadre de la relation du patient avec son médecin. L’ONE sera également impliqué pour viser la vaccination dès le plus jeune âge.

    La vaccination des enfants et adolescents de 0 à 18 ans est en effet une matière gérée par l’ONE : les actions menées en matière de vaccination dans ce groupe d’âge sont donc de leur ressort. D’ailleurs, défendre la vaccination contre des idées reçues ou une mauvaise information fait d’ailleurs partie de leur priorité.

    Mais il est nécessaire d’avoir une vision « long life vaccination » et de dépasser les répartitions des compétences entre Région et Communauté. Dans ce cadre, des réunions régulières sont prévues avec l’ONE.

    Un folder relatif à la vaccination saisonnière contre la grippe est également en chantier afin de mieux informer les groupes à risque. Il sera normalement disponible début septembre et à disposition des médecins traitants et des officines.

    Les médecins généralistes sont également demandeurs de fiches d’informations pour contrer les idées reçues en terme vaccinal. La cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ va étudier la possibilité de réaliser ces fiches, notamment en collaboration avec l’ONE, de manière à ce que les messages soient cohérents.