/

Le circuit court pour les cuisines de collectivité

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 609 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 21/06/2017
    • de MOUYARD Gilles
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    De nombreuses institutions souhaitent que les repas qui sont confectionnés par des cuisines de collectivité, pour elles, intègrent des produits locaux. Mais les barrières seraient encore trop nombreuses à lever.

    Ainsi bien que de plus en plus la confection de repas chauds intègre des produits issus de l’agriculture biologique ou locale, l’on doit constater que des difficultés techniques sont présentes pour ce qui concerne le circuit court, comme  :
    - les marchés publics; ceux-ci peuvent-ils favoriser les producteurs locaux par le biais de clauses sociales, environnementales ;
    - la transformation; les cuisines de collectivité ne sont pas équipées pour transformer les produits eux-mêmes. Dés lors les producteurs locaux doivent-ils se structurer et mutualiser les investissements pour réaliser cette prétransformation  ?
    - …

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation  ? Quelles sont ses réponses aux difficultés rencontrées par les cuisines de collectivité pour rentrer dans le circuit court ?
  • Réponse du 06/07/2017
    • de COLLIN René

    L’intérêt des collectivités publiques pour l’incorporation de produits en circuit court dans leur approvisionnement ne conduit pas automatiquement ni directement à la concrétisation de cette incorporation. En effet, les collaborations établies, les habitudes de travail, les impératifs budgétaires et pratiques ne facilitent pas toujours la transition vers une consommation locale ou en circuit court. L’Agence wallonne pour une Agriculture de Qualité (APAQ-W) n’en est pas moins à l’origine d’une offre de service pour soutenir les collectivités et les producteurs dans ce cadre, notamment par le biais du développement de l’interface « Lecliclocal ».

    La transition d’une cantine vers une alimentation qualifiée de plus durable demande du temps et passe par un processus de gestion de projet incluant une phase d’analyse de l’existant, des entrants et sortants, des moyens disponibles, et la définition d’objectifs et d’un processus d’actions par étapes adaptée à la réalité de chacun. L’incorporation de produits frais, locaux et de saison constitue un objectif de changement qui peut requérir préalablement d’autres adaptations en vue de réduire certaines dépenses, de disposer des équipements nécessaires ou d’un personnel formé ou encore de sensibiliser les usagers à de nouveaux modes de consommation et de nouvelles saveurs.

    Ce changement doit également s’opérer au niveau des marchés publics, en repensant la structure de ses marchés, en allotissant ceux-ci tenant compte de l’offre disponible.

    L’augmentation des seuils de l’ancienne « procédure négociée sans publicité » (de 8.500 à 30.000 et de 85.000 à 130.000 euros) offre quant à elle de nouvelles opportunités pour s’adresser directement à certains fournisseurs, moyennant mise en concurrence, en fonction de l’estimation de ses besoins. Il est possible par ailleurs de travailler sur l’inclusion des produits en circuit court au niveau des soumissionnaires et adjudicataires, qu’il s’agisse de fournisseurs ou de prestataires de services. J’ai chargé l’APAQ-W de poursuivre le travail sur les cahiers des charges destinés à l’alimentation afin de favoriser nos produits dans le respect des règles existantes.

    La structuration de l’offre est également nécessaire. C’est le motif des soutiens régionaux aux halls relais et du développement de structures d’appui logistique au niveau provincial. Les producteurs sont encouragés à collaborer et à s’associer afin de constituer une masse critique permettant de répondre aux besoins, et d’optimiser les coûts.

    Je rappelle également le soutien de la Wallonie à Diversiferm qui œuvre à l’encadrement des producteurs qui souhaitent valoriser davantage leur produit en s’inscrivant dans une démarche de transformation et/ou de vente en circuit court de leurs produits.

    Enfin, dans le cadre de la promotion, le développement des circuits courts passe aussi par des partenariats avec d’autres acteurs tels que des sociétés privées collaborant avec les collectivités.