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Le Plan triennal de recherche agronomique

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 615 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 22/06/2017
    • de TROTTA Graziana
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Avec le manque de précipitations constaté depuis plusieurs mois et les fortes chaleurs enregistrées ces derniers jours, de nombreux agriculteurs redoutent un impact négatif important sur leurs récoltes et donc leurs revenus, si bien que l'on évoque l'intervention du Fonds des calamités agricoles.

    A la question de savoir si le Fonds ne risque pas d'être trop sollicité avec des conséquences budgétaires lourdes pour la Région wallonne, Monsieur le Ministre a répondu que « ce n'est pas tant un problème budgétaire qu'une adaptation nécessaire de l'agriculture ».

    Il a précisé que « les changements climatiques sont une des priorités assignées à l'outil de recherche public et je veux accélérer le tempo ». Un appel à projets serait en préparation dans le cadre du programme triennal de recherche, avec trois fils rouges : l'adaptation aux changements climatiques, la réduction des intrants, et la consolidation du revenu agricole.

    Monsieur le Ministre peut-il dans un premier temps apporter des précisions quant à cet appel à projets ?

    Je partage son avis selon lequel l'agriculture doit s'adapter et que la recherche apportera des solutions. Mais des solutions, il en existe déjà bel et bien. Je pense par exemple à l'irrigation goutte à goutte, une des forces du secteur agricole israélien, pays devenu véritablement expert en la matière.

    On utilise aussi le goutte-à-goutte chez nous, mais dans quelles proportions ? Sans doute aurions-nous beaucoup à gagner à favoriser son développement en Wallonie, surtout lorsque le manque de précipitations menace des cultures et des récoltes.

    En Wallonie, dans quelle mesure la technique de l'irrigation au goutte-à-goutte est-elle utilisée par le secteur agricole ?

    Qu'a fait Monsieur le Ministre pour encourager ce type d'irrigation et les technologies qui y sont liées ? Y a-t-il des aides à l'investissement ? Est-ce que cela fera partie de l'appel à projets ?
  • Réponse du 13/07/2017
    • de COLLIN René

    Le lancement de l’appel à projets devrait avoir lieu prochainement, après le passage en troisième lecture de l’Arrêté du Gouvernement wallon portant exécution des Chapitres I et II du titre XII du Code wallon de l’Agriculture relatifs aux subsides à la recherche agronomique, à l’innovation et la recherche scientifique et technique à finalité agricole. Le changement climatique est intégré de manière transversale et systématique. Cet aspect sera mentionné de manière claire lors du lancement de l’appel à projets.

    L’irrigation au goutte-à-goutte ou par T-tape est essentiellement utilisée en Wallonie dans le secteur horticole (environ 150 à 200 hectares de fraises, 15 % des poiriers, tomates pleine terre sous tunnel plastique, cultures sous tunnel, etc.). Cette technique est cependant difficilement envisageable sur les grandes et moyennes surfaces de production de légumes en Wallonie à cause de la difficulté de mise en place, de son coût important (mise en place et coût d’entretien) et des déchets importants après culture. Les pratiques d’irrigation en grandes cultures légumières sont les enrouleurs avec canon ou les rampes mobiles.

    En grande culture (maïs par exemple), l’irrigation au goutte-à-goutte n’est pas du tout utilisée. Elle nécessite un travail superficiel du sol ou un semis direct et il est tout de même nécessaire de recourir à l’aspersion en cas de sécheresse après le semis. Les risques de colmatage du système sont importants et il y a très peu de recul sur la durée de vie du matériel.

    L’irrigation au goutte-à-goutte systématique peut être rentable dans des climats chauds et avec un déficit hydrique récurrent comme peut l’être le climat israélien. Ce cas de figure est assez éloigné des conditions que l’on rencontre en Wallonie. Il n’y a pour l’instant pas d’aide spécifique pour encourager l’irrigation au goutte-à-goutte ou d’autres techniques d’irrigation.

    En Région wallonne, l’adaptation aux changements climatiques se fait à travers le choix variétal principalement, mais également d’autres techniques de compensation. La sécheresse de ce printemps a par exemple impacté la production de fourrage (mais pas toutes les cultures, les céréales d’hiver ont assez peu souffert). Pour combler le déficit en production fourragère, les agriculteurs peuvent se tourner vers des mélanges fourragers à semer après les cultures de pois, escourgeon ou froment.