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Le projet famiDesk

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1138 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 27/06/2017
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    A Bruxelles, dans le cadre de la semaine de l'Innovation, deux concepteurs viennent de lancer une nouvelle initiative : famiDesk.

    Le principe fondé sur le numérique vise à associer l'ensemble des intervenants dans le maintien à domicile d'un aîné et sa famille au sein d'un cahier de communication en ligne.

    Ce cahier permet entre autres de faciliter les échanges entre les intervenants et la famille, mais aussi entre les différents acteurs de l'aide et des soins à domicile qui visitent le patient.

    J'aimerais connaître le point de vue de Monsieur le Ministre quant à ce projet innovant ? Existe-t-il des initiatives de ce type en Wallonie ? Des projets pilotes pourraient-ils être soutenus, notamment dans le cadre de la plateforme E-santé wallonne ? A-t-il l'intention de l'intégrer dans le secteur des aides familiales et professionnels de la santé, ou encore de la télévigilance dans le cadre du maintien au domicile ?

    Pour éviter la fracture numérique, quels plans Monsieur le Ministre entend-il mettre en place, le cas échéant, particulièrement au niveau des synergies avec son collègue le ministre Marcourt en charge des Nouvelles technologies ?



  • Réponse du 07/07/2017
    • de PREVOT Maxime

    FamiDesk est lauréat de l’appel à projets interopérabilité organisé par le cluster Lifetech.brussels. Il s’agit d’une plateforme de messagerie collaborative sécurisée qui permettra au bénéficiaire, à l’aidant proche, à sa famille, aux professionnels de la santé, des soins et services à domicile de communiquer et de s’organiser ensemble autour du maintien à domicile. FamiDesk est, comme je le comprends, construit sur le format d’un forum restreint destiné à des groupes individualisés et qui échangent sur un même sujet, le bénéficiaire. La mise en service est prévue en octobre prochain.

    En Wallonie, nous soutenons la politique du partage des données entre professionnels de l’aide et des soins de même qu’une communication accrue avec le patient, son représentant ou un aidant proche. C’est dans le cadre de la Conférence interministérielle de la santé que ces échanges de données sont organisés. Cela permet d’avoir la meilleure interopérabilité, non seulement entre le Fédéral et les entités fédérées, mais aussi entre les entités fédérées elles-mêmes.

    Ce sont les protocoles d’accord « e-Santé » et « Belrai » qui concrétisent l’action politique en la matière. Ces deux protocoles d’accord sont liés entre eux puisque le point d’action 8 du Plan e-Santé est consacré au déploiement de l’outil BelRAI. Et c’est dans les groupes de travail « e-Santé » et « Maladies chroniques et complexes » de la Conférence interministérielle, que ces deux dossiers sont traités.

    L’outil Belrai est un outil informatique destiné à faciliter la collaboration multidisciplinaire notamment par l’échange de données et qui est conçu pour être convivial et adaptable aux environnements des acteurs du terrain dont les acteurs à domiciles.

    En pratique, l’objectif de l’outil BelRAI est d’assurer la continuité et l’amélioration des diagnostics d’autonomie entre les différents professionnels, services ou institutions qui qui prennent en charge voire accueillent des personnes en perte d’autonomie notamment due à l’âge. Chaque professionnel qui a une relation thérapeutique ou d’aide ou encore de soin avec un patient réalise ou complète l’évaluation de la dépendance soit au moyen d’un « screener » qui est un outil spécifique pour une évaluation rapide, soit au moyen d’échelles détaillées. Belrai est en fait plus une boîte à outils qu’un simple outil. En effet, chaque professionnel prend l’outil d’évaluation en lien avec son métier, qu’il soit par exemple infirmier ou ergothérapeute. L’avantage est que ces outils ont tous des points communs qui permettent l’approche pluridisciplinaire. La conclusion de l’évaluation, l’orientation et la conduite à tenir dépendent du résultat déterminé par un algorithme intégré dans l’outil BelRAI. Les avantages de cet outil portent sur le fait qu’il est normé sur des standards internationaux reconnus, bien qu’adaptés au cadre belge. Un second avantage se retrouve dans sa finalité de veille éclairée sur l’autonomie et l’état de santé perçus des bénéficiaires, ainsi que par les signaux ou les niveaux d’alerte de risques que les algorithmes peuvent calculer et afficher pour attirer l’attention des professionnels de soins.

    En matière d’échange de données, le Dossier Patient Informatisé montre également son utilité. Les professionnels de santé et leurs patients avec qui ils ont un lien thérapeutique peuvent retrouver et échanger des données. À terme, les diverses évaluations du BelRAI devraient s’y retrouver également.
    Dans le cadre de l’e-Santé, du soutien au lieu de vie choisi ou du domicile comme alternative à l’hospitalisation à domicile, la Wallonie reste à l’écoute des initiatives qui pourraient contribuer à la politique d’échange sécurisé des données et, partant, à l’amélioration de la qualité de vie des bénéficiaires et de la qualité des soins.

    Des initiatives telles que FamiDesk peuvent donc être intéressantes, pour autant qu’elles respectent les règles de l’art et les normes en vigueur.

    Afin de faire en sorte que ces initiatives répondent de façon adéquate et efficiente à des besoins de santé ou d’aide, je me réfère aux réponses que j’ai données aux nombreuses questions orales et écrites sur le sujet et plus particulièrement à ma réponse à la question écrite n° 674 où je fournis les informations sur la plate-forme qui sera créée dans le cadre du volet e-Santé du Plan numérique wallon et qui a pour objectif entre autres de contribuer à ce que les nouvelles technologies répondent à des besoins réels de santé et d’aide. La deuxième phase a été lancée il y a un mois. Le premier cercle, constitué du Réseau Santé Wallon, de l’Agence du Numérique et de mon Cabinet, a été élargi à un Groupe d’experts notamment universitaires ainsi que des experts dans l’accompagnement du développement et de la mise en œuvre de projets eSanté innovants. La phase suivante, à savoir l’élargissement au monde économique et industriel, sera lancée dans les semaines qui viennent. Comme j’ai déjà eu maintes fois l’occasion de le signaler, la mise en place doit se faire dans la confiance entre les uns et les autres. La confiance est la pierre angulaire dans la relation de soins et d’aide et, partant, dans l’utilisation des solutions eSanté par les professionnels. Elle ne se décrète pas, mais se construit, d’où la mise en place progressive de la plate-forme, en procédant par phase avec un cercle de parties prenantes qui s’élargit au fur et à mesure de la mise en confiance respective des différentes parties prenantes.

    Enfin, il est à noter que le développement d’outils utilisant les nouvelles technologies de la communication ne peut être réalisé sans une connectivité et un réseau suffisamment développés. En outre, les moyens mis en œuvres pour lutter contre la fracture numérique sont indispensables, comme les structures et services collectifs, fixes ou mobiles, offrant des accès au réseau ainsi qu’un accompagnement, adaptés aux besoins des utilisateurs.