/

Le Plan de prévention et de promotion de la santé

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1140 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 27/06/2017
    • de LEFEBVRE Bruno
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Encore une fois, l’actualité me pousse à revenir vers Monsieur le Ministre en ce qui concerne les suicides en Wallonie.

    Selon une étude Solidaris et du centre de prévention "Un pass dans l’impasse", le taux de décès par suicide en Wallonie est environ deux fois plus élevé que la moyenne européenne. Ce taux est de 20,48 par an par 100.000 habitants alors que le chiffre européen est de 11,8.

    En 2014, 1.896 Belges se sont volontairement donnés la mort, dont 721 en Wallonie. Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres plus récents ?

    Dans la tranche des 15-24 ans, le suicide est la deuxième cause de mortalité et la première pour la tranche des 25-44 ans. La pendaison est la manière la plus utilisée en Wallonie.

    Le futur Plan de prévention et de promotion de la santé de Monsieur le Ministre comporte en effet un axe relatif à la prévention du suicide.

    Ce Plan sera décliné en deux parties. La première se fonde sur l’analyse du contexte institutionnel et épidémiologique en Wallonie. Celle-ci permet de définir les priorités de santé publique, de manière objective et cohérente, et pas en fonction de priorités subjectives ou de sensibilités politiques. La deuxième partie de ce Plan sera consacrée à l’opérationnalisation des priorités avec les acteurs de terrain.

    Monsieur le Ministre peut-il me renseigner sur l'état d'avancement de ce dossier ?

    Des mesures concrètes devaient être proposées au gouvernement pour la fin de cette année. Qu'en est-il ?
  • Réponse du 12/07/2017
    • de PREVOT Maxime

    Les chiffres cités ne proviennent pas de Solidaris, mais de l'Observatoire Wallon de la Santé, c'est-à-dire de l'AViQ. Des données plus complètes et d’autres liées à la santé mentale des Wallons sont d'ailleurs disponibles dans la récente publication de l’Observatoire wallon de la santé, les « Indicateurs de Santé mentale en Wallonie ».

    Les constats épidémiologiques sur le suicide sont effectivement très préoccupants puisque, comme l'honorable membre le mentionne, le taux de mortalité par suicide en Wallonie est un des plus élevés d’Europe. Pourtant, le taux en Wallonie a baissé entre 1987 et 2013, surtout chez les hommes où il est passé de 42 à 31 décès pour 100.000 habitants. Chez les femmes, la diminution est moins spectaculaire passant de 14 à 11 décès pour 100.000 habitants. Néanmoins, comme cette tendance à la baisse se retrouve dans l'ensemble de l'Union européenne, le taux en Wallonie reste toujours très élevé par rapport aux autres pays.

    Le Plan prévention et promotion de la santé dont la Wallonie s’est dotée est en phase d’opérationnalisation comme j’ai déjà eu l’occasion d'en entretenir l'honorable membre à plusieurs reprises. J’ai mandaté des experts universitaires qui vont, dans les mois à venir, définir des actions concrètes à mener dans le cadre de l’opérationnalisation du Plan prévention et promotion de la santé. À cet effet, 11 Groupes de travail réunissant les experts par thématique seront mis en place à partir du mois de septembre. Ces experts universitaires, en collaboration avec l’AViQ, travaillent actuellement à définir, d’une part, la méthodologie à utiliser pour mener à bien ces Groupes de travail et, d’autre part, le cadre dans lequel les actions concrètes devront s’inscrire. Deux Groupes de travail ont déjà pu avancer, à savoir celui sur l’axe alimentation piloté par l’APES, service communautaire de promotion de la santé de l’ULG et celui sur l’axe-tabac piloté par le FARES.

    Quant à ces mesures concrètes qui vont être proposées, les compétences en matière de prévention et de promotion de la santé que j’exerce permettront au Gouvernement wallon de développer des politiques globales de promotion de santé et prévention notamment en santé mentale en lien avec les dispositifs wallons. En matière de suicide, deux Groupes de travail sont concernés :
    - le Groupe de travail relatif à la promotion du bien-être et d’une bonne santé mentale ;
    - le Groupe de travail relatif à la prévention du suicide.

    Différents acteurs impliqués dans ces thématiques seront invités à y participer notamment le CRESAM, le centre de référence infosuicide (un « Pass dans l’impasse »), etc.

    En matière de suicide, ce Plan de prévention est, à mes yeux, particulièrement important non seulement au niveau prévention du suicide ou au niveau de la promotion du bien-être et d'une bonne santé mentale, mais également parce que le plan cible les déterminants de la santé dont certains représentent un facteur de risque du suicide (comme la consommation excessive d'alcool et d'autres drogues).

    J’aurai certainement le privilège d'entretenir l'honorable membre de mesures concrètes concernant la prévention du suicide et la promotion du bien-être des Wallons d’ici la fin de l’année 2017.

    En outre, un appel à reconnaissance d’un centre de référence spécifique en matière de suicide a été lancé le 26 juin 2017 au moniteur belge. En plus de ses missions en tant que centre de référence spécifique en santé mentale, le centre aura une mission générale d'aide à la prévention du suicide. Dans le cadre de cette mission, il soutiendra l'action du Gouvernement, de ses services et de l’AViQ, en matière de prévention du suicide et il assistera les différents services d'aide et de soins, en ce compris à destination des personnes en situation de handicap, pour leur permettre d'intégrer cette mission spécifique parmi leurs autres activités en matière de prise en charge des troubles en santé mentale. En outre, il mettra à disposition des informations et des outils nécessaires à la prévention du suicide, en relation avec les acteurs de la promotion de la santé, pour :
    - les personnes concernées par le suicide (personnes avec des envies suicidaires ou proches) ;
    - les professionnels de l'aide et du soin ;
    - le Gouvernement, ses services et l'AViQ.

    Ces actions nouvelles ne doivent pas faire oublier que la Région wallonne a depuis longtemps développé une politique de santé mentale, globale et intégrée, qui vise à couvrir tout le territoire pour pouvoir atteindre les personnes qui en auraient besoin.

    J'ai donc bien conscience du problème et de la nécessité de poursuivre les efforts dans ce cadre spécifique. Mon engagement sera maintenu.