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La menace de la digitalisation sur l'emploi

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 373 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 30/06/2017
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    D'après l'IWEPS, l'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique, près de la moitié de l'emploi wallon existant serait menacé par la digitalisation d'ici 10 à 20 ans. Ce serait donc plus de 564 000 emplois wallons qui seraient menacés par la robotisation et la digitalisation. Ce qui représente 49,3 % de l'emploi wallon recensé en 2015.

    C'est le constat dressé par l'IWEPS, le 27 juin dernier, suite à une demande du gouvernement régional. Des chiffres qui ne tiennent, cependant, pas compte de la création d'emplois nouveaux, liés à la numérisation. Selon l'IWEPS, c'est la fonction d'employé administratif qui risque d'être la plus affectée, à moyen terme, par la digitalisation (soit 116 500 emplois). Viennent ensuite les travailleurs des services directs aux particuliers, les commerçants et les vendeurs (105 000 emplois). Les managers wallons, eux, ne représenteraient que 2 % de l'emploi potentiellement affecté par la robotisation.

    Au niveau des secteurs, sur les 564 150 emplois wallons menacés, 85 900 seraient occupés dans le secteur du commerce et de la réparation d'automobiles et de motocycles. Suivent la santé humaine (80 692), l'industrie manufacturière (71 151), l'administration publique (67 267) et la construction (48 374). Sur le terrain, on ressent déjà les impacts de la digitalisation.

    Aussi, face à ce constat, quel est le sentiment de Madame la Ministre ? Certains secteurs se sont-ils déjà préparés face à cette révolution de la digitalisation ? Les nouveaux secteurs d'emploi en émergence parviendront-ils à équilibrer la balance ? Qu'en est-il exactement ?
  • Réponse du 27/07/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Les résultats des analyses et prospectives concernant l’évolution numérique des métiers et la robotisation convergent. Le redéploiement économique de notre région sera d’autant plus fort que la maturité numérique de nos entreprises et de nos travailleurs, en particulier dans nos TPE, sera effective. Il en est de même de la capacité des consommateurs à intégrer cette transition numérique.

    Le FOREm s’emploie à anticiper ces évolutions, à valoriser et rendre transposables (dans l’offre de formation) les compétences numériques des demandeurs d’emploi. Dans le cadre de l’agenda numérique européen et de ses déclinaisons nationale (Digital Agenda) et régionale (Plan Marshall 4.0 et Plan du numérique), le FOREm s’est ainsi positionné comme un des principaux relais des référentiels européens qui permettront d’évaluer et d’objectiver l’évolution des compétences au-delà des seuls aspects technologiques (Digcomp, Entrecomp, Digcompedu, Ecompetences, …).

    Pour ce qui concerne le niveau expert et les nouveaux métiers du numérique, l’offre de formation des 5 Centres de Compétence TIC (Technocité à Mons, Technofutur TIC et Cepegra à Gosselies, Technifutur à Liège et Technobel à Ciney) a été adaptée et intensifiée avec le soutien du FOREm.

    Pour ce qui concerne les niveaux débutants et autonomes, qui constituent un énorme volume de profils, le FOREm déploie un plan d’actions visant l’auto-positionnement (via Europass C.V, par exemple). Il propose également des contenus de formation (en présentiel, en digital learning ou sous la forme de Moocs) ainsi que des tests adaptatifs de positionnement à un maximum de profils métiers.

    Je suis particulièrement attentive aux évolutions des secteurs et j’ai ainsi encouragé le FOREm à prendre différentes initiatives pour anticiper la transition numérique des métiers (études sur les métiers d’avenir 4.0, études prospectives selon la méthode abilitic2perform, organisation de DAS sectoriels, …).

    Le FOREm lance, dès ce mois de juillet, une enquête auprès des TPE wallonnes pour mesurer les compétences numériques attendues aujourd’hui et à l’horizon 2020, dans les différentes fonctions. Cette enquête viendra compléter celle que le Cefora réalise auprès de ses membres ainsi que les données déjà récoltées par Agoria, dans le baromètre du numérique ou via les tests de maturité numérique des entreprises, réalisés par l’Agence du Numérique, ou encore celles du rapport de l’IWEPS.

    Enfin, le FOREm et ses partenaires mènent, à travers l’ensemble des dispositifs décrits, une veille stratégique et technologique permanente pour anticiper les nouveaux besoins en compétences et donc être le plus réactifs possible aux nouveaux développements tant technologiques que numériques.