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Le lait wallon

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 639 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 30/06/2017
    • de KILIC Serdar
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Les terroirs aiment être respectés et protégés. On ne peut pas faire tout et n'importe quoi en s'arrogeant le droit d'afficher une étiquette pour le moins équivoque.

    En France, le mouvement le plus significatif a été le soulèvement des vignerons champenois qui ont exigé que le mot «Champagne» sur un liquide ne puisse plus être exploité que pour du Champagne, vin mousseux produit par les viticulteurs champenois. Même les «méthodes champenoises» se sont transformées en «méthodes traditionnelles».

    De manière beaucoup plus large, la Cour de justice européenne a pris la décision d'interdire tout produit n'étant pas laitier d'utiliser les termes «lait», «fromage», «crème», «chantilly» et «yoghourt» ce qui semble une évidence.

    Cette décision va-t-elle avoir un impact direct sur nos éleveurs laitiers ? D'une manière générale, à part le lait "bande des faitlaits", comment le consommateur peut-il être assuré qu'il achète du lait issu des élevages wallons ?
  • Réponse du 06/07/2017
    • de COLLIN René

    La question soulevée a trait à la mention de l’origine géographique du lait et des produits laitiers, avec l’idée d’inciter le consommateur (wallon) à être assuré qu’il achète du lait ou des produits laitiers transformés issus des élevages wallons.

    La mention de l’origine géographique du lait est un problème différent que celui de l’usage des termes « lait », « fromage », etc. qui doivent logiquement être réservés aux produits issus de la transformation de lait animal. En effet, si une analyse permet de déterminer les ingrédients dont un produit est constitué, aucune analyse ne peut être utilisée pour déterminer facilement l’origine géographique d’un produit animal.

    La superficie de la Wallonie est réduite, ce qui amène inévitablement des échanges importants avec les régions avoisinantes, tant à l’export qu’en importation. C’est particulièrement vrai pour le lait : une partie du lait collecté chez les éleveurs wallons est acheminée vers des laiteries hors de Wallonie, ce qui semble satisfaire les éleveurs concernés ; à l’inverse, du lait est collecté par les laiteries wallonnes tant en Wallonie que dans les régions avoisinantes pour être transformé et valorisé chez nous, ce qui soutient l’emploi wallon dans le secteur. Toute étape de production ou de transformation de lait en Wallonie a un effet positif en Wallonie, même si le cycle du produit n’est pas complètement wallon.

    Le meilleur moyen de certifier au consommateur un circuit complet de production et de transformation du lait en Wallonie est d’en fixer les conditions dans des cahiers des charges. Le Beurre d’Ardenne, le Fromage de Herve (appellations d’origine protégée) ou le cahier des charges de la « Bande des FéLait » en sont des exemples. Le consommateur qui s’intéresse à cet aspect local peut facilement être informé, via les filières concernées ou par les messages de la promotion, que toutes les opérations de production des produits portant ces appellations se déroulent en Wallonie. Les contraintes de ces cahiers des charges sont volontairement acceptées par ceux qui y participent et des contrôles externes sous supervision de la Région wallonne apportent une garantie officielle.
    Par ailleurs, le lait et les produits transformés à la ferme qui sont commercialisés en vente directe ou via le circuit court sont logiquement perçus par le consommateur comme des produits locaux sans qu’un contrôle ou un étiquetage particulier ne soit indispensable.