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Profil scolaire du demandeur d'emploi.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2005
  • N° : 24 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 09/09/2005
    • de STOFFELS Edmund
    • à ARENA Marie, Ministre de la Formation

    Les investisseurs s'implantent là où ils trouvent les infrastructures adéquates, mais aussi du personnel dont la qualification correspond à leurs attentes. L'attractivité du potentiel humain, son savoir-faire, sa disponibilité, sont des facteurs dont l'importance ne doit pas être sous-estimée si l'on veut faire redémarrer le moteur économique.

    Quel est le profil scolaire des demandeurs d'emploi ? L'IWEPS nous informe que la ventilation du taux de chômage wallon par niveau d'études correspond au tableau suivant :

    _______________________________________________________
    Etudes Taux de chômage - juin 2005
    ___________________________________________
    Total Hommes Femmes
    _______________________________________________________
    Primaire 36,7 % 31,5 % 45,8 %

    Secondaire 23,6 % 17,4 % 33,2 %
    inférieur

    Secondaire 15,1 % 10,2 % 21,5 %
    supérieur

    Supérieur non 5,8 % 5,2 % 6,3 %
    universitaire

    Universitaire 3,8 % 2,6 % 5,9 %

    Autres nd nd nd
    ______________________________________________________
    Total 17,8 % 14,4 % 22,2 %
    ______________________________________________________

    On constate que le noyau dur du chômage est constitué de gens disposant d'un niveau de scolarité relativement faible. Constat inquiétant lorsque l'on compare les résultats avec l'étude PISA selon laquelle environ 10 % de la population qui sera prochainement en âge de travailler ne disposent pas d'un niveau de lecture suffisant pour pouvoir décrocher un emploi.

    Si on rajoute à ce constat le fait qu'en date de juin 2005, quelque 26.000 personnes sont au chômage depuis 10 ans, et plus, et que quelque 30.000 personnes sont au chômage depuis 5 à 10 ans (soit un quart des demandeurs d'emploi), on peut se poser certaines questions.

    De quelle manière le temps pendant lequel ces personnes ont bénéficié des allocations de chômage a-t-il été mis au profit d'un effort de qualification qui les rend plus attractifs sur le marché de l'emploi ?

    Quel est le nombre de ces personnes qui ont effectivement saisi l'occasion en participant à une formation qualifiante ? Ou en essayant d'accéder à un niveau d'études supérieur à leur niveau actuel ?
  • Réponse du 03/10/2005
    • de ARENA Marie

    Comme le souligne l'honorable Membre, parmi les demandeurs d'emploi indemnisés, 27 % (70.000 personnes) disposent du seul certificat d'enseignement primaire et 28,8 % (75.000 personnes) du diplôme du secondaire inférieur. Parmi ces 145.000 personnes, 43.000 sont inoccupées depuis 5 ans et plus et 34.500 depuis 2 à 5 ans. Plus globalement, les chômeurs de longue durée (2 ans et plus) représentent 49 % des chômeurs, comparé à une moyenne de 39 % en Belgique. Parmi cette population de 145.000 personnes très éloignées du marché de l'emploi, la préqualification et la formation Forem touchent environ 42.000 personnes par an. Certes, plusieurs autres secteurs s'investissent dans la formation des demandeurs d'emploi. Il est toutefois difficile d'estimer leur nombre, mais on peut l'évaluer à 2.500 personnes en Wallonie.

    Par ailleurs, il faut rappeler que le budget consacré par la Région wallonne à la formation a augmenté de 35 % entre 2000 et 2005. Les croissances les plus fortes portent sur la préqualification (+ 179 %), le Forem formation (+ 56 %) et l'IFAPME (+ 65 %). La part de la formation dans le budget wallon est passée de 3 à 3,5 % sur la même période. Cet effort budgétaire s'est principalement traduit en volume d'activité de sorte qu'en 2004, la barre des 12 millions d'heures de formation délivrées par ces trois opérateurs a été atteinte, soit 3,5 millions d'heures en plus qu'en 2000 (+ 41 %).

    Comme l'honorable Membre le voit, le Gouvernement est loin de rester inactif face à cette situation et le nombre de demandeurs d'emploi qui entament une démarche de formation est considérable.

    Mais la difficulté principale réside dans le fait de toucher les publics qui ont le plus besoin de formations et de qualifications.

    Le plan d'accompagnement des chômeurs tel que mis en œuvre par le Forem répond au dispositif fédéral. Il se focalise exclusivement sur les demandeurs d'emploi de plus de 6 mois et particulièrement éloignés du marché du travail. Ce dispositif a bénéficié d'un effort budgétaire supplémentaire de la part du Gouvernement wallon qui s'élève en 2005 à 35 millions d'euros.

    Ces budgets ont permis d'amplifier encore l'offre de formation.

    Six axes seront poursuivis :

    - le renforcement de l'offre de base dans les centres régionaux en lien avec les tensions sur le marché de l'emploi ;
    - les langues étrangères ;
    - la formation à distance ;
    - la formation « titres services » ;
    - le permis de conduire ;
    - le screening des compétences déclarées suivi d'un plan de formation.

    Enfin, pour la partie de ce public qui ne pourra intégrer directement une filière de formation qualifiante, le dispositif intégré d'insertion socioprofessionnelle sera activé pour permettre un accompagnement intensif et individualisé de ce public.

    Dans ce dispositif, nous retrouvons des actions d'alphabétisation qui permettent également à un certain nombre de concitoyens de rattraper un retard accumulé dans l'apprentissage de la langue maternelle. Une conférence interministérielle s'est d'ailleurs tenue le 8 septembre dernier, journée mondiale de l'alphabétisation, pour coordonner le travail sur ce thème.

    Comme l'honorable Membre le voit, de nombreux dispositifs sont actuellement en place pour apporter une réponse au problème crucial de la qualification des demandeurs d'emploi en Région wallonne. Ils doivent être croisés et lus en complémentarité avec le travail fourni au niveau de l'enseignement et de l'éducation au travers, notamment, du Contrat pour l'école.