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Le déclassement de monuments wallons

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1172 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 11/07/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Une opération pilote a été menée sur 550 monuments wallons classés afin de déterminer si le classement était toujours justifié. Le résultat en est interpellant puisque 20 monuments seront déclassés.

    Ce projet pilote en appelle d’autres. Quels sont les objectifs de Monsieur le Ministre ?

    Quelles économies prévoit-il ?
  • Réponse du 26/07/2017
    • de PREVOT Maxime

    La réévaluation des biens classés en Wallonie concrétise l’actualisation des classements qui est jugée unanimement nécessaire pour une bonne gestion du patrimoine classé.

    Cela fait, en effet, près de vingt ans qu'il est constaté dans le monde du patrimoine qu'il y a de grandes disparités d'intérêt au sein des monuments classés ainsi que des arrêtés qui prêtent à interprétation ou qui ne correspondent plus à la réalité de terrain. Cela pose problème à l'entame de travaux.

    Le premier objectif de la réévaluation des biens classés, qui se matérialise par une fiche approfondie d'analyse est de mieux connaître un bien dans son contexte et son fonctionnement, de souligner les caractères qui justifient son classement et qui doivent dès lors être préservés, de faire la part entre ce qui est vraiment de haute valeur patrimoniale et ce qui a une simple valeur d'accompagnement. Car il faut constater que, pour certains biens plus modestes, la motivation initiale du classement est parfois laconique.

    Le déclassement n'est donc qu'une des conclusions, très limitées en fait, de la réévaluation : 3,5 % des cas traités et 0,6 % des monuments classés. Il n’est proposé que lorsque le bien ne rencontre pas les intérêts et critères actuellement repris au CWATUP.

    Dans la typologie « Chapelles », les dix biens sont des édicules pieux (croix, potales) qui aujourd'hui trouveraient mieux leur place dans le Petit Patrimoine populaire wallon, concept qui n'existait pas à l'époque de leur classement.
    Est-il de bonne gestion d'imposer toute une procédure de certificat de patrimoine pour de tels biens, coûteuse en temps, en contraintes pour le propriétaire et en ressources humaines, alors que le montant de subvention prévu pour du Petit Patrimoine Populaire Wallon (7.500 euros) suffit à leur entretien et leur restauration ? Ce n'est donc pas pour « faire des économies », comme on a pu le lire ailleurs, que cette opération est entreprise, mais parce qu'à un moment donné, il s'impose d'aborder les choses de manière plus rationnelle et efficiente.

    Dans la typologie « Fermes », les 8 dossiers sont en cours d'enquête publique ; ils ne sont donc pas encore déclassés. Avant que l'Administration du Patrimoine lance les enquêtes, j'avais contacté personnellement les propriétaires et les communes concernées de nombreux mois à l'avance afin de recueillir leurs remarques et informations complémentaires. Ceux qui se disent aujourd'hui informés par la presse n'ont pas réagi en amont dans la phase de concertation.

    Le projet pilote est terminé. Il avait pour objectif de mettre au point une méthodologie pour la réévaluation patrimoniale et de la tester sur un grand échantillon (520 biens, 3 typologies). Mais l'opération de réévaluation doit impérativement se poursuivre, car elle a clairement montré ses bénéfices en termes de connaissance et de gestion des biens classés. La réévaluation sera couplée avec l'examen sanitaire du bien, dans le cadre d'une démarche harmonisée et d'un document unique : la fiche patrimoniale, élaborée conjointement par un architecte et un historien de l'art. Cela doit permettre de créer un outil de pilotage du patrimoine classé pour passer d'un traitement au fil des demandes de travaux à une gestion mieux planifiée et maîtrisée en fonction des priorités patrimoniales.