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La prévention en matière d'addiction à l'alcool chez les jeunes

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1186 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 11/07/2017
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L’été est la période où l’on voit de plus en plus de festivals, d’activités en plein air…

    On a tendance à promotionner l’usage de boissons en fonction des publics cibles, sodas, alcool ...

    Nous connaissons tous les ravages de l’addiction et les conséquences en matière de santé.

    J’aimerais donc connaître les mesures préventives de Monsieur le Ministre concernant :
    - l’addiction en matière d’alcool;
    - la surconsommation de sodas.
  • Réponse du 25/07/2017
    • de PREVOT Maxime

    De nombreuses associations et services spécialisés en matière d’assuétudes interviennent en milieu festif afin de favoriser une consommation responsable et limiter les risques d’une consommation d’alcool excessive.

    La plupart des actions menées s’opèrent dans la dynamique lancée autour du label Quality Nights, sous la coordination et avec le support de l’ASBL Modus Vivendi. Il est difficile d’estimer le montant dédié à la seule addiction à l’alcool. Ce label Quality Nights est un projet visant à améliorer le bien-être des personnes qui sortent dans les lieux de fête notamment en Wallonie. On y trouve divers services préventifs, dont la distribution d'eau gratuite, pour limiter les consommations de bière ou d'alcool, des brochures d'informations sur la santé et la présence de personnel sensibilisé à la réduction des risques et aux premiers secours.

    Par ailleurs, le label « Back Safe » octroyé par l’Agence wallonne de la Sécurité routière, également conçu et organisé avec le concours de l’association Modus Vivendi, permet de sensibiliser les fêtards à un retour à domicile en toute sécurité.

    Actuellement, la Wallonie soutient également le travail de l'ASBL Univers Santé qui déploie des activités spécifiquement en lien avec la consommation d'alcool par les jeunes. L'ASBL réunit depuis 2003, au sein d'un réseau pilote appelé « Jeunes, Alcool et Société », 12 associations issues des secteurs de l’éducation, de la santé et de la jeunesse dans le but de promouvoir des consommations responsables et moins risquées d’alcool auprès des jeunes. Au sein de ce groupe se définissent des stratégies et des actions visant à faire connaître le problème et proposer des solutions.

    Encore dans le cadre des compétences transférées, mais cette fois venant de l’État fédéral, des projets financés par le Fonds de lutte contre les assuétudes ont également été poursuivis dans ce domaine, à savoir : le projet Freedom, qui vise à l’implémentation d'un projet de sevrage à domicile de personnes alcoolo-dépendantes ; l’ASBL Alfa, qui développe un site internet d'aide en ligne pour personnes alcooliques et leur entourage ; et la Société scientifique de médecine générale (SSMG) dont le projet porte sur la mise en place d'une démarche en médecine générale reposant sur le dépistage d’une consommation problématique.

    De plus, la Wallonie finance des associations de prévention des assuétudes, dont l'ASBL Infor Drogue, Citadelle, etc. qui offrent aux institutions qui en ont besoin (écoles, maisons de quartier, …), des formations, des accompagnements de projets et des outils pour travailler la question des consommations.

    Concernant la consommation de soda, l’enquête HBSC 2014 chez les Ados (l’enquête « Comportements, bien-être et santé des élèves » est menée tous les quatre ans auprès des élèves de la 5e primaire à la 6e-7e secondaire en FWB. Cette enquête est le versant francophone belge de l’étude internationale « Health Behaviour in School-aged Children » [HBSC] à laquelle participent plus de 40 pays ou régions, sous le patronage du Bureau européen de l’Organisation mondiale de la santé [OMS]) montre que 37 % des élèves en fin de primaire et en secondaire indiquent consommer des boissons sucrées au moins une fois par jour. Cette consommation est en augmentation par rapport à 2010.

    La proportion d’élèves consommant des boissons sucrées au moins une fois par jour augmente avec l’âge quel que soit le niveau d’enseignement.

    Un gradient socioéconomique est également observé : quel que soit le degré scolaire, le pourcentage d’adolescents buvant chaque jour des boissons sucrées a, en effet, tendance à augmenter lorsque le niveau d’aisance matérielle diminue.

    La problématique du surpoids en Wallonie, particulièrement chez nos jeunes, est inquiétante. La Wallonie compte 25 % d’enfants de 2 à 17 ans en surpoids (BMI>25) et 9 % d’enfants obèses (BMI>30). Les enfants issus de couches socio-économiques basses de la population sont les plus touchés (Source : Institut scientifique de Santé publique, enquête de santé par interview de 2013 : https://his.wiv-isp.be/fr/Documents%20partages/NS_FR_2013.pdf consulté le 22/03/17 ). L’objectif de l’Organisation mondiale de la santé est d’endiguer l’évolution du surpoids chez les enfants à l’Horizon 2020.

    La Wallonie se donne les moyens de lutter à la fois contre la consommation excessive d'alcool ainsi que contre l’obésité infantile avec le futur plan wallon de prévention et de promotion de la santé. En matière d'obésité, un des objectifs stratégiques (promotion de modes de vie et des milieux de vie favorable à la santé) du Plan comporte un axe alimentation, activité physique et sédentarité. Dans ce cadre, la Wallonie poursuit notamment comme objectifs d’améliorer dans toute la population wallonne, les comportements favorables à la santé en matière d’alimentation, de stabiliser et puis réduire le nombre de personnes souffrant d’obésité et de surpoids, avec un focus particulier chez les enfants et d’augmenter l’activité physique régulière des enfants et adultes. Les actions développées ayant un focus auprès du public jeune sont concertées avec mes collègues de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Les travaux sur les axes du Plan de prévention et de promotion de la santé se poursuivent donc en cette matière.

    J'ai bien conscience de la gravité de ces problèmes et de la nécessité d’intervenir dans ce cadre spécifique.