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La prévention de la maladie de Lyme

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1200 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 13/07/2017
    • de DUFRANE Anthony
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Avec le réchauffement de la planète, les conditions d'apparition des tiques deviennent préoccupantes. En effet, les températures clémentes et l'humidité facilitent leur apparition. Selon TiquesNet, ces parasites sont particulièrement abondants en Wallonie.

    Or la menace des tiques est clairement sous-estimée. En Wallonie, selon le rapport de l'Institut scientifique de santé publique, environ 5.500 morsures avaient été signalées en 2016 en Wallonie pour le mois de juin et juillet.

    Le problème est qu'une morsure de tique peut transmettre la maladie de Lyme. Cette maladie infectieuse entraîne des troubles articulaires et neurologiques. Celle-ci est responsable de 15.000 cas chaque année en Belgique.

    Sur base de ces informations, quelle mesure de prévention la Wallonie met-elle en place ? Combien de cas ont-ils déjà été recensés cette année ?
  • Réponse du 25/07/2017
    • de PREVOT Maxime

    Pour rappel, la maladie de Lyme est une maladie bactérienne et non virale.

    Cette maladie n’est pas peu connue, elle n’est d’ailleurs pas en recrudescence en Région wallonne.

    Après une nette augmentation en 2013 et 2014, le nombre de résultats positifs pour Borrelia burgdorferi, pathogène à l’origine de la maladie de Lyme, rapportés par le réseau sentinelle des laboratoires vigies a retrouvé en 2015 le niveau des années antérieures. Un total de 1.561 résultats sérologiques positifs a été rapporté, contre 2.257 en 2014. L'augmentation en 2013 et 2014 correspondait à une augmentation importante du nombre de tests sérologiques réalisés pour ces deux années. En 2015, ce nombre a légèrement diminué, mais reste nettement supérieur à la moyenne pour la période 2008-2012. La proportion de résultats positifs sur le nombre total de tests réalisés (1,6 %) est donc plus faible en 2015 qu’habituellement. Ceci pourrait indiquer que des sérologies sont prescrites trop souvent et que les recommandations sur le diagnostic de la maladie de Lyme faites par le Groupe de travail BAPCOC, la Commission belge de coordination de la politique antibiotique, sont encore insuffisamment suivies. Les chiffres de 2016 ne sont pas encore connus.

    La répartition géographique des résultats positifs et la répartition selon l'âge et le sexe ne diffèrent pas des années précédentes. L’incidence rapportée est la plus élevée chez les personnes âgées de 45 à 64 ans, et surtout dans les Provinces d'Anvers, du Brabant et du Luxembourg.

    Les résultats de ce réseau sentinelle sont d’ailleurs confortés par les premiers résultats du site web www.tiquesnet.be sur lequel la population peut encoder les morsures de tiques à titre individuel.

    En 2015, le Centre national de référence pour B. burgdorferi (UC Louvain) a effectué un total de 3.093 analyses, dont 2.614 sérologies et 479 PCR. Ce nombre représente également une légère diminution par rapport à 2014, mais reste beaucoup plus élevé que les années antérieures. Un résultat positif a été obtenu pour 506 personnes (16,4 %), dont 462 correspondaient à un cas suspect, probable ou confirmé de borréliose. Les autres personnes (8,6 % des positifs) présentaient des symptômes non spécifiques, pour lesquels une analyse sérologique n’est pas recommandée selon les directives de la BAPCOC.

    Une nouvelle étude par le réseau de médecins généralistes sentinelles en 2015 estime le nombre de consultations pour un érythème migrant, première manifestation clinique pour la maladie de Lyme, à 10,3 cas (IC 95 % 8,8-12,1) pour 10.000 personnes. Ceci ne représente pas une augmentation significative comparée aux études précédentes (en 2003-2004 et 2008-2009).

    L’étude de séroprévalence réalisée en 2015 par l’institut scientifique de santé publique sur 3.217 échantillons de sérum a utilisé deux types de test, le deuxième permettant de confirmer les positifs et les douteux par Western Blot. Le taux de positivité est aux environs de 1 %. Ce taux n’est pas surprenant dans la population générale sachant que le taux de positivité des sérologies chez une population a priori exposée aux morsures de tiques est de 2 %. Un résultat sérologique positif indique que la personne a été un jour en contact avec la bactérie Borrelia burgdorferi et non pas qu’elle est malade, les anticorps (recherchés lors de la sérologie) restant positifs de nombreuses années.

    Contrairement à ce qui est souvent affirmé, on ne peut pas dire qu’il y a une tendance à la progression en Région wallonne pour le moment. Le service de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ y reste attentif.

    Par ailleurs, la problématique des tiques et d’une surpopulation éventuelle est une compétence de l’environnement.

    En ce qui concerne la prévention par rapport à la maladie, la meilleure action reste la diminution des morsures de tiques. À ce propos, l’AViQ a produit un flyer tiques et une affiche qui seront notamment distribués aux médecins généralistes, pharmacies et mouvements de jeunesse -et également disponibles en ligne- pour prodiguer les meilleurs conseils pour prévenir les morsures et les meilleurs réflexes en cas de morsure.

    Il n’y a pas de minimisation de la maladie : après une morsure de tiques, le risque de développer une maladie de Lyme est situé entre 1 à 2 %. Le risque de transmission dépend de différents facteurs : la densité des tiques dans l’environnement, le taux d’infection à Borrelia chez les tiques et également la durée d’attachement de la tique sur la peau. Les recommandations de la BAPCOP qui ont été revues en 2016 permettent la meilleure prise en charge des malades.