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Les métiers en pénurie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 391 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 18/07/2017
    • de GALANT Jacqueline
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Le FOREm vient de dresser et d’adapter la liste des métiers pour lesquels on ne trouve pas assez de main d'œuvre, et celle des études qui préparent à une profession où l'on manque de main d’œuvre.

    La liste des fonctions critiques et en pénurie en Wallonie comporte 80 métiers. 47 métiers sont identifiés en vraie pénurie. 23 métiers en pénurie ont été ajoutés par les experts et 12, retirés. 34 nouveaux métiers critiques ont été ajoutés et 13, retirés.

    Tous ces métiers ou fonctions critiques représentent 50.603 postes en Wallonie, soit 39 % des postes connus du FOREm en 2016. Le nombre de postes insatisfaits, qui ne trouvent pas de candidats, est estimé à 5100 postes.

    Quelles ont été les actions de Madame la Ministre pour lier la formation des chômeurs de façon directe à ces métiers en pénurie  ?

    Quels ont été les efforts engagés par le FOREm pour diminuer les 50.602 postes critiques vacants ?

    Quelle est son analyse de ces chiffres  ?
  • Réponse du 27/07/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    La liste des métiers en pénurie est exploitée par le FOREm pour orienter les efforts en termes d’amélioration du niveau ou du contenu des qualifications de la main-d’œuvre, de communication visant à réduire l’asymétrie d’information entre employeurs et candidats et d’amélioration des processus pour qualifier les offres ou le profil de la demande d’emploi, etc.

    En termes de formation, les constats sont les suivants :
    Parmi les 47 métiers cités comme en pénurie par l’étude, le FOREm organise des formations menant de manière directe à 33 d’entre eux et des formations contribuant à l’acquisition ou l’ajustement de compétences pour un total de 41 métiers sur 47. La formation dans les autres métiers nécessite un passage par les Hautes Écoles ou les universités (infirmier, médecin, pharmacien, technologue en imagerie médicale, …) et sont donc soutenus par le dispositif de la dispense de prouver sa disponibilité sur le marché de l’emploi pour les reprises d’études.

    En termes de volumes annuels, près de deux offres sur cinq, gérées par le FOREm, concernent un métier issu de la liste des fonctions critiques ou en pénurie. Compte tenu des taux de satisfaction enregistrés sur ces postes, on estime qu’environ 5.000 postes n’auraient pas trouvé de candidat en 2016.


    Globalement, il apparaît que les difficultés de recrutement exprimées par certaines entreprises ne constituent pas un phénomène généralisé du marché de l’emploi. Les taux de satisfaction des offres d’emploi attestent depuis plusieurs années que ce phénomène concerne moins de 10 % des offres d’emploi.

    Néanmoins, il s’agit d’autant d’opportunités d’insertion manquées pour les demandeurs d’emploi et d’obstacles à la croissance pour les entreprises. C’est pourquoi le FOREm est chargé, via son contrat de gestion, de développer les actions qui favoriseront au maximum l’appariement sur le marché de l’emploi sur ces métiers.

    En vue de l’information et de l’orientation des publics vers les métiers (et en particulier les métiers en pénurie), le FOREm collabore avec l’enseignement pour la maintenance de son site Horizons Emploi https://www.leFOREm.be/HE/former/horizonsemploi-index.html. Ce site Web d’informations intégrées sur différentes facettes du marché de l’emploi et de la formation en Wallonie comporte trois axes : les métiers, les secteurs d’activités ainsi que les études et formations.

    La collaboration entre la Région wallonne, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF autour du manque de main-d’œuvre dans certains secteurs est matérialisée dans les travaux des Instances Bassins Enseignement qualifiant – Formation – Emploi (dénommées ci-après IBEFE). Ces instances mettent en place une concertation permanente entre l’ensemble des acteurs du monde de l’enseignement qualifiant (secondaire, supérieur et promotion sociale), de la formation professionnelle et de l’emploi, ainsi qu’avec les partenaires sociaux.

    Les IBEFE sont chargées de mener les actions qui permettront l’établissement d’une offre d’enseignement qualifiant et de formation professionnelle cohérente et répondant aux besoins socio-économiques constatés au niveau de chaque bassin, en particulier dans les métiers en pénuries. La mise en place des IBEFE repose sur un accord de coopération entre la Région wallonne, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF. Cet accord est entré en vigueur le 22 novembre 2014.

    Le FOREm (et plus particulièrement les Carrefours Emploi – Formation – Orientation) mène également des actions d’information dans les établissements scolaires du Hainaut (action menée dans le cadre d’un financement européen limité à cette zone d’éligibilité), ce dès la 4e secondaire. Afin de renforcer les éléments sur lesquels les jeunes fondent leur orientation professionnelle, des informations sur le marché de l’emploi et les métiers porteurs sont directement amenées dans les écoles. Ce projet se déroule sous forme de séances collectives de 1h30 avec des groupes d’environ 25 élèves, soit un total par année de 19.000 élèves répartis sur 760 séances.

    De manière parallèle, le FOREm et Actiris ont été sollicités par la Direction « Relations Ecoles – Monde du Travail » du Service Général de l'Enseignement Obligatoire et des CPMS au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour contribuer au projet « Mon école, Mon métier ». Une cinquantaine de brochures métiers ont été réalisées afin de promouvoir les filières porteuses d’emploi.

    Le FOREm est, au même titre que l’Enseignement, partenaire de l’ASBL WorldSkillsBelgium, qui œuvre à la promotion des métiers techniques, notamment par l’organisation de compétitions métiers, mais également par la diffusion de supports de communication comme le nuancier des métiers, et des démarches proactives auprès des écoles.

    Les Cités des métiers contribuent également désormais à la promotion des métiers techniques, à l'organisation d'événements liés à l'évolution de ces métiers et, d'une manière générale, à la mise en œuvre de toute animation et/ou promotion visant la réalisation de ces objectifs. Les Cités des métiers sont le fruit d’une collaboration entre différents partenaires en ce compris des acteurs de l’Emploi, de la Formation, de l’Enseignement et de l’Orientation.

    Enfin, la mise en œuvre du premier plan d’accompagnement des chômeurs a montré que les actions coercitives en matière de formation amenaient dans les centres de formation des stagiaires non motivés ou ne disposant pas des prérequis, en ce compris au niveau des compétences sociales nécessaires. Ces réalités ont nécessairement impacté, en termes de coût, mais aussi de qualité de la formation, au détriment des autres stagiaires.
    J’ai dès lors toujours été favorable à des actions de sensibilisation et d’information, à l’organisation d’essais métiers, à la promotion des métiers techniques et technologiques, parmi lesquels figurent la plupart des métiers en pénurie, à l’organisation de concours des métiers au niveau national, européen voire mondial, avec tout ce que les succes stories et la force de l’exemple peuvent avoir comme impact positif sur l’inscription des apprenants dans les filières mises en avant, …

    Bref, je préfère privilégier les mesures incitatives plutôt que les sanctions dont le coût sociétal, mais aussi économique, est de plus en plus mis en exergue.

    Je me réjouis, dès lors, des toutes récentes propositions des fédérations sectorielles qui rejoignent cette approche positive et les examinerai avec la plus grande attention.