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Les mauvaises récoltes fruitières de 2017

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 693 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 20/07/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Pour les producteurs fruitiers, la récolte 2017 s’annonce très mauvaise.

    La responsable, la météo.

    En effet, des températures très clémentes au mois de mars qui ont favorisé la floraison des pommiers, et du gel, jusqu’à – 6 °C durant la nuit du 20 avril.

    Une récolte de pommes comprise entre 15 % et 25 % d’une récolte normale.
    Concernant la récolte de cerises, la situation ne sera guère plus brillante, par contre pour les poires la situation devrait être moins dramatique.

    Les producteurs wallons vont devoir faire face à une situation financière très difficile. Pourront-ils prétendre à une indemnisation du Fonds des calamités agricoles ?

    Le consommateur va-t-il voir le prix des fruits monter en flèche ?

    Va-t-on devoir activer le Fond des calamités ?

    Va-t-on, au fil du réchauffement climatique, connaître davantage d’années chaotiques sur le plan de la météo, impactant la production agricole et horticole ?

    Va-t-on devoir porter une attention particulière aux insectes pollinisateurs, dont les populations souffrent beaucoup à cause de la météo chaotique, de parasites, des effets des herbicides ou encore des plantes OGM ?
  • Réponse du 08/08/2017
    • de COLLIN René

    Pour être déclenché, le Fonds des calamités agricoles suppose qu’un événement naturel ait été reconnu comme calamité agricole.

    L'avis de l’Institut royal météorologique (IRM) concernant le caractère exceptionnel de ce gel nous a été transmis. Il confirme que pour certaines communes, la période de retour de 20 ans a été atteinte, voire dépassée. Les rapports des premiers constats des commissions communales de constat des dégâts aux cultures sont progressivement transmis à l'administration.

    Cependant, pour faire intervenir le Fonds des calamités agricoles, deux autres critères doivent être respectés, à savoir le montant total des dégâts et le montant moyen par dossier. Pour pouvoir estimer ces montants, mes services ont besoin d’estimer les dégâts finaux. Cette évaluation ne pourra être réalisée que lorsque les seconds constats de dégâts auront été identifiés, c’est-à-dire au moment de la récolte qui varie en fonction des cultures. En effet, les dégâts sont évalués à deux reprises, au moment de la survenance de l’évènement et au moment de la récolte. Ce n’est donc qu’à ce moment que la procédure de reconnaissance par le Gouvernement wallon pourra être lancée.

    En ce qui concerne le prix des fruits, il est encore trop tôt pour en prévoir l'évolution qui sera fonction des disponibilités en fruits sur le marché européen. La Belgique ne produit que 2 % de la production de pommes au niveau européen et 12 % pour les poires.

    Selon toute vraisemblance, dans nos régions, il faut s'attendre à une augmentation d'épisodes climatiques de forte amplitude (sécheresse, pluies abondantes…). Ces événements climatiques pourraient avoir des conséquences pour les productions agricoles et horticoles. C'est notamment pour cette raison que j’ai voulu que l’adaptation climatique soit considérée comme un paramètre transversal pour la définition des projets dans le cadre du Plan triennal de recherches. En outre, une des thématiques de l'appel à projets Développement lancé ce 26 juillet est l'adaptation au changement climatique.

    Les insectes pollinisateurs sont tout autant essentiels à notre environnement qu’à certaines cultures. La solution à rechercher concernant leur déclin se trouve dans la connaissance des causes de ce dernier et la suppression de ces causes.

    Ce déclin mondial est d’ordre multifactoriel et, bien que de nombreuses équipes de chercheurs à travers le monde y travaillent depuis au moins deux décennies avec des moyens importants, il demeure inexplicable. La raréfaction de leurs ressources alimentaires (fleurs sauvages et cultivées) à certaines périodes de l’année, les parasites, les pesticides peuvent avoir des conséquences sur les populations d'insectes pollinisateurs.

    De nombreuses actions sont menées en Wallonie pour améliorer la situation. Je citerai le Plan Maya, le soutien au secteur apicole (lutte contre les maladies, ruchers tampons, la reconnaissance du miel de Wallonie comme indication géographique protégée, etc.), le soutien à la recherche sur la mortalité des abeilles mellifères, la participation au programme apicole européen et le projet Bee Wallonie porté par le Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W) et le CARI lancé en février dernier pour une durée de cinq ans et qui comprend deux volets :
    - l’encadrement ;
    - la santé de l’abeille, l’agriculture et l’environnement.

    Enfin, un gros effort est porté sur la formation en apiculture.