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La lutte contre l'obésité infantile

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1236 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 26/07/2017
    • de TROTTA Graziana
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    D'après les chiffres communiqués récemment par Monsieur le Ministre et issus de l'Institut scientifique de Santé publique (réponse à la question écrite n° 705 (2016-2017) 1, 6 avril 2017), la Wallonie compte 25 % d'enfants de 2 à 17 ans en surpoids (BMI > 25) et 9 % d'enfants obèses (BMI > 30).

    D'autres chiffres viennent d'être publiés dans le cadre de la dernière étude HBSC réalisée par l'Ecole de santé publique de l'ULB. Selon cette étude, 17,4 % des jeunes de 10 à 20 ans présentent une surcharge pondérale en Communauté française et 6,1 % sont obèses. Dans le secondaire, on est passé de 11,9 % à 16,9 % entre 1994 et 2014, tendance qui s'observe d'ailleurs dans de nombreux autres pays.

    Non seulement les proportions sont inquiétantes, mais c'est également leur augmentation à travers le temps qui interpelle particulièrement. Raisons pour lesquelles des décisions politiques doivent être prises rapidement.

    Si la Wallonie n'est pas en reste, on peut regretter que le Plan de prévention santé à l'horizon 2030 n'ait pu encore voir le jour, malgré les quelques avancées communiquées dans la réponse à ma question du 27 juin dernier.

    Dans cette réponse, Monsieur le Ministre m'a indiqué que des propositions d'actions concrètes ont été dégagées par les deux groupes de travail relatif à l'axe alimentation, activité physique et lutte contre la sédentarité et relatif au tabagisme. Peut-il m'énumérer ces propositions d'actions ?

    Il a également indiqué qu'« un protocole d'accord pourrait être envisagé » avec la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), notamment l'ONE, pour garantir une articulation optimale des actions mises en œuvre de part et d'autre en cette matière, sachant que la promotion et la prévention de la santé relatives à la période scolaire dépendent encore de la FWB, mais que d'un autre côté une politique efficace en matière de prévention santé ne peut se concevoir sans viser pleinement les jeunes dans la mesure où leur santé et leurs habitudes en terme d'alimentation et d'activités physiques déterminent à bien des égards leur santé à l'âge adulte.

    Par conséquent, est-ce qu'il a été discuté d'un protocole d'accord avec les Ministres en charge de l'enfance et de l'éducation en FWB ?
    Dans la négative, pourquoi ?
    Dans l'affirmative, quel est le résultat des discussions à ce jour ?

    Comment ces deux ministres sont-elles associées à la préparation du plan ?
  • Réponse du 17/08/2017
    • de GREOLI Alda

    Les Observatoires provinciaux du Hainaut et du Luxembourg ont également réalisé des enquêtes sur la santé des jeunes et ont aussi mis en évidence dans leurs publications ces problèmes de surpoids et d’obésité chez les jeunes ». Dans le Hainaut, ce problème est particulièrement inquiétant puisque ce sont (en 2012) respectivement 19 % et 9,8 % des jeunes de 10 à 17 ans qui étaient en surpoids ou en obésité, soit un total de 29 % de jeunes qui ont un poids excessif. Le problème est moins présent dans le Luxembourg avec 1,1 % de jeunes en surpoids dont 5,3 % sont obèses.

    J’ai mandaté l’APES (ULg) pour coordonner l’axe alimentation et activité physique du Plan Prévention Promotion de la santé. Deux groupes de travail ont fait des propositions d’actions concrètes en matière d’alimentation équilibrée et durable, d’une activité physique régulière et de lutte contre la sédentarité chez les enfants. Dans ces propositions, on peut notamment trouver les actions suivantes :
    - rendre obligatoire l’insertion d’un chapitre spécifique sur l’alimentation équilibrée et durable et l’activité physique dans chaque projet d’établissement scolaire ainsi que dans leur règlement, en étant attentif à l’aspect participatif, dans la construction et dans le suivi;
    - proposer aux enfants, aux jeunes et à la communauté éducative une offre alimentaire en milieu scolaire et extrascolaire (repas, lunch, tartines, collations et boissons) accessible financièrement, diversifiée, de qualité, locale, de saison, équilibrée, de préférence bio et limitant le gaspillage;
    - supprimer les distributeurs et les points de vente d’encas sucrés et salés et proposer une aide à la mise en place d’alternatives aux distributeurs.

    Ces propositions doivent se faire dans le cadre de l’articulation avec le Pacte pour un enseignement d’excellence et en particulier les futurs plans de pilotage. L’efficacité viendra d’un éventail de mesures concertées. Ce problème médico-social impose une quadruple coopération : interministérielle, avec les organismes assureurs, avec le secteur de l’enseignement et des loisirs (sport) et avec le secteur agro-alimentaire.

    Dans le cadre du Plan promotion de la santé, les différents niveaux de pouvoir concernés ont eu l’occasion de participer aux groupes de travail coordonnés par l’APES en fonction des besoins. Le Ministre Prévot avait notamment obtenu l’accord de principe de ses collègues ministres responsables de l’enseignement, de l’enfance (moi-même) et du sport pour leur participation à la construction et à la mise en place de ce plan. Par exemple, l’ONE et l’ADEPS étaient parties prenantes de ce travail de réflexion pour ce qui concerne l’alimentation et l’activité physique à l’école et dans les milieux d’accueil de la petite enfance.

    Suite à la sixième réforme de l’Etat, la santé est à la croisée des compétences entre les diverses instances telles que le fédéral, les Régions et les Communautés. Si certaines compétences sont clairement définies et réparties, en revanche, les textes législatifs relatifs au transfert de compétences ont laissé subsister des zones d’ombre. L’objectif de cette coopération est de tendre vers des synergies dans les matières pour lesquelles des chevauchements restent possibles. Il est donc important d’élaborer ensemble une politique coordonnée en matière d’éducation, de promotion de la santé et de médecine préventive :
    - en choisissant des options politiques cohérentes et complémentaires en veillant à l’autonomie des entités concernées ;
    - en renforçant l’articulation des politiques menées par les différents niveaux de pouvoir qui ont la Santé dans leurs attributions.

    C’est pourquoi la coopération avec la ministre de l’Education, mais aussi le développement des politiques dont j’ai la responsabilité en Communauté française (enfance) est une nécessité sine qua non pour que les actions concrètes envisagées aient un impact conséquent.