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L'augmentation du taux de vacance d'emploi

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 3 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 10/08/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Selon le SPF Economie, le taux de vacance a, pour la première fois, dépassé la barre des 3 % (il est à 3,19 %). 123.690 emplois étaient vacants en Belgique au premier trimestre de 2017.

    C’est en Flandre que le taux de vacance reste le plus élevé avec 3,47 % contre 3,09 % pour Bruxelles et 2,61 % pour la Wallonie. La Région wallonne rattrape en partie son retard, elle enregistre la plus forte progression trimestrielle avec + 0,45 % contre 0,26 % et 0,24 %.

    On trouve 77 % de ces emplois vacants dans les moyennes et grandes entreprises, tout en restant inférieur au taux de vacance des petites entreprises. Les intérimaires occupent 1 emploi vacant sur cinq.

    On constate que les emplois vacants ont surtout augmenté dans les secteurs de la construction (+ 1,19 %), de l’hébergement et de la restauration (+ 0,98 %), ainsi que des sciences et services (+ 0,78 %), en comparaison du trimestre précédent.

    Comment se fait-il qu’avec 123.690 emplois vacants on ne parvienne pas à former les demandeurs d'emploi inoccupés (DEI) de façon suffisante pour occuper ces emplois ?

    S’agit-il dans tous les cas d’emplois qui nécessitent une qualification très haute, de façon à ce que ce soit inaccessible aux DEI ?
  • Réponse du 31/08/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Tout d’abord, je souhaite porter à la connaissance de l’honorable membre les éléments méthodologiques suivants :
    Les informations sur les emplois vacants sont utilisées pour l’analyse du cycle économique et l’évaluation des inadéquations sur le marché du travail. L’enquête trimestrielle du SPF Économie ne prend pas en compte les emplois en dehors de la Belgique et les postes en sous-traitance dans l’établissement des statistiques sur les emplois vacants. Par ailleurs, si un salarié occupe plusieurs fonctions au sein d’une même organisation, cela ne représente qu’un seul poste occupé. Par conséquent, le taux de vacance d’emploi reflète seulement en partie la demande d’emploi insatisfaite, ainsi qu’une discordance potentielle entre, d’une part, les compétences et la disponibilité des chômeurs et, d’autre part, ce que recherchent les employeurs. Concernant l’analyse des résultats de cette enquête, ils doivent être interprétés avec prudence. En effet, ladite enquête s’appuie sur un échantillon d’entreprises ayant au moins un salarié. Les données sont récoltées par secteur d’activité, par région d’implantation et par classe de taille des entreprises. Ainsi, les résultats comportent une marge d’erreur.

    Quant aux résultats du 1er trimestre 2017 pour la Wallonie, je me permets de partager mon interprétation avec l'honorable membre : notre région présente le taux de vacance le plus bas des trois régions avec 26.087 emplois vacants au 1er trimestre 2017. Toutefois, c’est en Wallonie que la progression a été la plus marquée en un trimestre avec + 0.45 point de pourcentage. Ceci montre qu’il y a des possibilités d’embauche. C’est une preuve de dynamisme économique et de création d’emplois. Néanmoins, cela signifie que les employeurs éprouvent également des difficultés à recruter.

    Enfin, à la question de savoir comment se fait-il qu’avec 123.690 emplois vacants on ne parvienne pas à former les demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) de façon suffisante pour occuper ces emplois, je partage l'étonnement de l'honorable membre. C’est la raison pour laquelle, j’entends que le FOREm mène un travail de diagnostic en profondeur de son offre de formation afin d’améliorer l’adéquation de cette offre avec les besoins du marché, sur base de critères multiples (insertion, marché de la formation, plus-value, demande de formation, etc.).

    Actuellement, parmi les 47 métiers établis en pénurie, le FOREm organise des formations menant de manière directe à 33 d’entre eux, et des formations contribuant à l’acquisition ou l’ajustement de compétences pour un total de 41 métiers sur 47. La formation dans les autres métiers nécessite un passage par les Hautes écoles ou les universités (infirmier, médecin, pharmacien, technologue en imagerie médicale, etc.) et sont donc soutenus par le dispositif de la dispense de disponibilité sur le marché de l’emploi pour les reprises d’études.

    Afin de fournir à la fois des débouchés aux demandeurs d’emploi et de répondre de la manière la plus adéquate possible aux besoins des entreprises, j’envisage d’évaluer les filières de formation mises en place par le FOREm et ses partenaires afin de les renforcer et les réorienter le cas échéant. Pour le surplus, j’invite l’honorable à consulter la section 3.5. de la DPR (pp. 9-10) qui l’informera des grandes missions en matière de formation dont j’ai la charge.

    À la question de savoir s’il s’agit dans tous les cas d’emplois qui nécessitent une qualification très haute de sorte qu’ils sont inaccessibles aux DEI, j’attire l’attention de l’honorable sur le fait que les statistiques issues de cette enquête ne permettent pas une vue par métiers. Notons néanmoins que les secteurs présentant les taux les plus élevés sont soit des secteurs habituellement à la recherche d’un personnel qualifié comme les activités spécialisées, scientifiques ou techniques, les TIC, etc. ou dans lesquels le turn-over de la main d’œuvre est important comme l’Horeca, les arts et spectacles ou le commerce, expliquant en partie une vacance plus élevée de l’emploi.