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La baisse des exportations vers l'Amérique du Nord

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 6 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 30/08/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Les chiffres pour 2016 des exportations wallonnes sur les différents continents sont les suivants :

    1° Pour ce qui concerne la progression :
    - Extrême-Orient : + 24,1 % ;
    - Amérique latine : + 14,6 % ;
    - Moyen-Orient et Proche-Orient : + 10,3 % ;
    - Afrique du Nord : + 9,7 % ;
    - Afrique subsaharienne : + 6,1 %.

    2° Pour ce qui concerne la baisse :
    - Amérique du Nord : - 5,4 % dû à la chute du commerce avec les États-Unis (- 7,7 %) ;
    - Océanie : - 4,2 %.

    En 2016, le poids des pays en dehors de l’Union européenne était de 22 %. Un niveau qui n’avait jamais été atteint par les marchés dits de grande exportation dans le commerce extérieur de la Wallonie (qui représentait 15,4 % en 2000).

    Si les exportations en 2016 ont progressé avec tous les continents, il n'en va pas de même avec l’Amérique du Nord et en particulier avec les Etats-Unis (ce qui est un constat avant l’élection de Trump, synonyme d’un repli sur soi des États-Unis). Doit-on craindre que les relations commerciales soient plus difficiles en 2017 en ce qui concerne l’Amérique du Nord ?

    Dans l’affirmative, le commerce avec l’Inde, la Chine, la zone BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), l’Afrique entre autres peut-il encore compenser ce recul déplorable ?

    Quel est le bilan commercial avec les États-Unis ?
  • Réponse du 15/09/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    S’il est vrai que l’on constate une baisse de nos exportations vers les États-Unis en 2016 (-7,7 %), contrastant avec le bond de nos livraisons au Canada (+ 49,1 %), il faut néanmoins rappeler que les États-Unis ont tiré notre commerce extérieur hors Europe de manière constante au cours des dernières années avec un record historique en 2015 (+42,4 %). Les États-Unis ont ainsi consolidé leur rang de premier marché de la Wallonie hors Europe et 4e à l’échelon mondial à hauteur des Pays-Bas et devant le Royaume-Uni, s’adjugeant en 2016,  7,2 % du total de nos exportations soit près du double qu’au début des années 2000.

    Si l’on considère l’évolution de notre commerce extérieur au niveau mondial depuis 2010, c’est l’Amérique du Nord (croissance annuelle moyenne de 10,6 %) qui devance nettement l’Extrême-Orient (croissance annuelle moyenne de 6,6 %), l’autre région porteuse pour nos exportations extraeuropéennes.

    La diminution de nos exportations vers les États-Unis en 2016 peut s’expliquer par divers facteurs :
    - une correction inévitable après le saut enregistré en 2015 évoqué ci-dessus ;
    - conjoncturel : la croissance américaine ayant subi un ralentissement en 2016
    (à peine +1,6 %) ;
    - la très forte concentration de nos exportations vers les États-Unis dans les produits pharmaceutiques et les équipements industriels qui représentent ensemble près de 90 % du total. Or ces deux grandes rubriques d’exportation ont subi un recul de l’ordre de 10 % sur le marché américain en 2016 par rapport à 2015 ;
    - les déclarations protectionnistes alarmantes du candidat Donald Trump ont eu sans doute un impact très limité étant donné que la candidate Hillary Clinton était donnée gagnante jusqu’à la veille de l’élection présidentielle en novembre 2016.


    Pour 2017-2018, le facteur clé positif qui déterminera nos résultats au Pays de l’Oncle Sam est le niveau relativement élevé de la croissance de l’économie américaine : les prévisions sont modérément bonnes (+2,1 % en 2017 selon le FMI) et devraient encore s’améliorer en 2018 en cas de mise en application de la réforme fiscale très favorable aux entreprises, conjuguée au lancement du vaste programme d’investissements en infrastructures promis par le Président Trump. Ces deux grands chantiers de l’Administration Trump devraient doper l’économie américaine et renforcer le dollar face à l’euro, et par conséquent, améliorer la compétitivité-prix de nos exportations.

    Concernant le commerce avec les pays BRICS et les autres grands marchés de l’économie mondiale émergente, l'honorable membre doit savoir que la stratégie de l’AWEx depuis de nombreuses années est d’intensifier ses actions hors des sphères commerciales habituelles européennes. Les marchés émergents représentent un facteur de croissance essentiel pour nos exportateurs en fournissant des perspectives de demande dynamique et en limitant leur dépendance commerciale vis-à-vis des grands pays voisins au sein de l’UE.