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Les effets du fipronil sur les insectes pollinisateurs

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 703 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 23/08/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Les études expérimentales, pratiquées sur les animaux de laboratoire et relatives à la toxicité aiguë, subaiguë, subchronique et chronique du fipronil et de certains de ses métabolites mettent en évidence une neurotoxicité de ces composés.

    En France, on observe une polémique sur la question de l’impact que la substance peut avoir sur la vitalité des populations d’abeilles (et autres insectes pollinisateurs), qui – effectivement – réagissent de façon extrêmement sensible aux neurotoxiques.

    Notons également que le miel est une denrée alimentaire sensible. Bon nombre d’analyses démontrent qu’il y a des résidus de pesticides qui rentrent dans la chaine alimentaire humaine.

    Vu la mortalité et la fragilité des populations d’abeilles – ce qui entraine un risque pour l’horticulture que nous ne sommes pas encore capables de mesurer – n’y a-t-il pas lieu d’outrepasser l’action des lobbyistes favorables à l’application desdits biocides et de procéder à un examen critique des règles et des pratiques agricoles afin de protéger la survie des insectes indispensables pour le secteur horticole (et la biodiversité en général) et afin d’éviter tout risque de santé ?
  • Réponse du 19/09/2017
    • de COLLIN René

    Comme je l’ai longuement expliqué en Commission Agriculture du 06 septembre dernier, le Fipronil est un insecticide de la famille des néonicotinoïdes autorisé en usage vétérinaire dans le traitement des parasites externes (insectes comme pou et puces ainsi qu’acariens) chez les animaux domestiques, mais interdit dans le traitement des animaux de rente destinés à la chaîne alimentaire. Depuis 2013 l’EFSA (agence de sécurité alimentaire européenne) considère qu’il représente un risque aigu élevé pour la survie des abeilles.

    En ce qui concerne d’éventuelles utilisations comme produits phytopharmaceutiques, vu cet impact prouvé sur les abeilles, un seul produit à base de Fipronil était encore autorisé en enrobage de certaines semences d’espèces ne présentant pas de floraison. Celui-ci-ci ne peut plus être vendu depuis le 1er juin 2016 et être employé depuis le 1er juin 2017. Il n’y a donc plus de produits phytos autorisés comprenant du fipronil en Belgique à l’heure actuelle.

    S’agissant d’autres néonicotinoïdes, à savoir les substances actives imidaclopride, clothianidine et thiaméthoxame, une nouvelle évaluation de risque pour leur impact sur les pollinisateurs est en cours au niveau européen. Par ailleurs, les évaluations pour un éventuel renouvellement des approbations européennes de la clothianidine et du thiaméthoxame sont également en cours; celle de l’imidaclopride suivra cette année. Pour le fipronil, il a déjà été décidé que l’approbation ne serait pas renouvelée.
    Comme Ministre de la Nature et donc de la biodiversité, j’y serai bien entendu tout particulièrement attentif. Je rappelle que la Wallonie a dès 2011 retiré l’imidaclopride de la liste positive des matières actives autorisées en production intégrée de fruits à pépins (la Flandre ne l’a pas fait).

    La Wallonie pousse depuis de nombreuses années à l’utilisation raisonnée des pesticides à travers la lutte intégrée. Suite à l’audit d’avril 2015, la Commission européenne a constaté que la Wallonie avait bien mis en application ce principe.

    Enfin, je tiens à vous rappeler toutes les actions que je mène en faveur des abeilles et des pollinisateurs en général. Celles –ci s’articulent selon 3 axes :

    * La sensibilisation de l’ensemble de la société au rôle des pollinisateurs : le plan Maya, la semaine de l’abeille, le réseau Wallonie Nature ;
    * Le service aux apiculteurs : renforcement de la formation, le guichet unique BeeWallonie et la reconnaissance de l’Indication géographique protégée (IGP) Miel de Wallonie ;
    * Le troisième et dernier axe est bien entendu la lutte contre la mortalité et préservation des colonies : subvention de recherche des causes de mortalité, lutte contre le frelon asiatique.