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Les nouvelles technologies et l'emploi

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 10 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 31/08/2017
    • de MOTTARD Maurice
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Les progrès technologiques ont des effets inégaux sur les différents types d’emplois.

    En effet, le travail qui nécessite de hautes connaissances et beaucoup d’expertise est favorisé et croit en importance, tout comme le travail peu qualifié et qui ne nécessite que très peu de connaissances à l’inverse le travail qui se situe au milieu avec des connaissances moyennes risque de disparaître.

    On constate tout de même que le progrès technologique augmente fortement la demande d’emploi hautement qualifié.

    Il faut donc investir beaucoup plus dans l’enseignement, la reconversion, la réintégration du marché du travail. Cela n’est-il pas plus important que l’équilibre budgétaire qui préoccupe tant les politiques belge et européenne ?

    La digitalisation de l’économie, processus que l’on n’arrêtera pas, contribue à la rendre plus performante au prix que bon nombre d’emplois risquent de passer à la trappe. N’est-il dès lors pas indiqué de négocier avec les prestataires sociaux un programme de formation qui vise à ce que les travailleurs ne prennent pas le risque de « rater le train » et de se retrouver « à la rue » par manque d’adaptation aux technologies nouvelles ?
  • Réponse du 02/10/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    82 % des citoyens wallons disposent d’une connexion à Internet à leur domicile, tandis que 95 % des Wallons (de plus de 15 ans) disposent d’un téléphone mobile. 58 % des détenteurs de téléphone mobile (56 % des Wallons) disposent d’un smartphone. La possession de smartphones a progressé de 15 points entre 2014 et 2016. Les paiements des citoyens via smartphone ont eux aussi progressé de manière fulgurante.

    Le niveau d’éducation, l’âge et le genre influencent encore largement les usages du numérique. Pour ne prendre qu’un exemple, 91 % des universitaires et bacheliers disposent d’une connexion à Internet à leur domicile contre 56 % des détenteurs d’un diplôme du primaire. Cela démontre que les fractures numériques (d’accès, économique et sociocognitive) n’ont pas disparu.

    Ce n’est pas sans conséquence dans la mesure où les entreprises elles aussi se transforment numériquement. En effet, 90 % des entreprises wallonnes sont connectées à Internet. 40 % ont un site web. 48 % ont au moins un collaborateur qui utilise une connexion mobile à Internet dans le cadre de son activité. Enfin, 15 % vendent en ligne.

    Le baromètre de maturité numérique des entreprises wallonnes publié par l’Agence du Numérique en 2016 confirme cette nécessité d’une action forte permettant de créer un contexte favorable pour capter les opportunités immenses offertes par le numérique. Le baromètre montre ainsi que nos entreprises disposent d’une marge importante de progrès en matière de transformation numérique, notamment pour améliorer leurs processus internes et leurs relations client, mais aussi pour tirer parti du potentiel de l’e-commerce.

    Je souhaite toutefois souligner que la stratégie Digital Wallonia met fortement l’accent sur la sensibilisation, le diagnostic et surtout l’accompagnement à la transformation numérique. Nos PME ne pourront saisir les opportunités que leur offre le numérique que si elles le maîtrisent de manière optimale.

    Comme souligné par l'honorable membre, capter les bénéfices de la transformation numérique au profit de la Wallonie nécessite également de disposer des compétences numériques spécifiques.

    « Compétences et emplois » constituent donc l’un des 5 thèmes structurants de la stratégie numérique, organisés en 2 objectifs stratégiques sur lesquels j’entends travailler intensément.

    Aujourd’hui, le niveau de maîtrise numérique reste en moyenne trop faible chez les Wallons. Il est indispensable de compléter le socle des compétences par un apprentissage systématique des compétences et concepts liés à la science numérique. Il s’agit notamment de la connaissance des principes de base de l’algorithmique, de la programmation, de la gestion des données, souvent résumée, de façon trop restrictive, par le terme « apprendre le codage ».

    En ce qui concerne la formation professionnelle, je rappelle que les entreprises qui souhaitent proposer des formations liées au numérique en général peuvent évidemment faire appel aux 4 centres de compétences numériques disposant par ailleurs de spécialisations (industrie, processus de gestion, e-commerce, télécoms…).