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L'impact des gelées tardives sur la situation des producteurs fruitiers

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 704 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 31/08/2017
    • de MOTTARD Maurice
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Les producteurs fruitiers demandent l’aide du Fonds des calamités suite aux gelées tardives d’avril dernier qui ont occasionné de gros dégâts.

    "Je ne peux pas le dire avec certitude, mais il est plus que probable qu’ils y aient droit", affirme Monsieur le Ministre.

    Il a donc demandé à l’IRM une étude concernant le nombre de jours de gel enregistré au mois d’avril dernier et l’intensité de ce gel.

    L’IRM a envoyé son rapport de son étude le 20 juin et cela confirme le caractère exceptionnel de ces conditions sur une période de 20 ans (le dernier épisode similaire date de 1991).

    Par rapport à une récolte normale, on estime la perte de 20 à 25 % pour les pommes et les cerises et de 30 à 40 % pour les poires. Cela devrait représenter une perte de ± 4 à 5.000 euros pour chaque verger.

    Si cela s’avère exact, ne faudra-t-il pas préparer un programme qui permette aux fruiticulteurs de survivre économiquement ?

    Quelle est l’analyse de Monsieur le Ministre en termes de perspectives d’avenir de la fruiticulture wallonne, après une année 2017 particulièrement difficile ?
  • Réponse du 21/09/2017
    • de COLLIN René

    Comme je l’ai déjà indiqué dans mes réponses précédentes aux nombreuses questions parlementaires orales et écrites sur le sujet, l’avis rendu par l’Institut Royal Météorologique (IRM) le 20 juin concernant la période de gel de fin avril confirme le caractère exceptionnel pour un certain nombre de communes wallonnes.

    En outre, nous recevons actuellement les seconds constats de dégâts aux cultures pour les productions fruitières. D’après un premier examen, les dégâts sont estimés, en poires conférence à 60 %, en poires doyennés à 90 %, en pommes à 90 % et en cerises à 80 %. Les pertes financières en pommes sont évaluées entre 4.000 et 5.000 euros par hectare. Ces informations permettent donc de vérifier les pourcentages de dégâts fournis par les procès-verbaux.

    Une fois tous les seconds constats de dégâts aux cultures en sa possession, l’administration pourra rédiger et présenter une note de synthèse sur l’ensemble des dégâts occasionnés et vérifier le respect des trois critères pour caractériser cet évènement comme calamité agricole. Si ces trois critères sont bien rencontrés, la procédure de reconnaissance sera effectivement lancée.

    L’aide directe aux exploitations agricoles est soumise au respect des règles européennes, les solutions ne sont donc pas immédiates. J’ai fait part de mes réflexions en la matière le 06 juillet lors d’une rencontre sur le terrain avec les producteurs.

    En terme de perspectives pour le secteur, je ne peux qu’encourager les arboriculteurs à se tourner vers la diversification tant au niveau variétal qu’au niveau des débouchés (jus, sirops, vente à la ferme…). Par ailleurs pour faire face à une situation comme celle de 2017 et qui risque de se répéter, le programme du centre pilote fruitier CEPIFRUIT devra à l’avenir consacrer une partie de son programme à des essais variétaux et phytotechniques spécifiques permettant l’adaptation aux changements climatiques. Les exploitations doivent également se tourner vers la production intégrée et l’élaboration de cahiers des charges spécifiques permettant de mieux valoriser leurs fruits de qualités, notamment en valorisant l’absence de résidus de produits phytosanitaires. À cet égard, Un projet me sera soumis très prochainement par le secteur. L’encadrement, notamment via les centres-pilotes, pourra être renforcé. Et enfin, il y a lieu de mettre en place pour l’année prochaine en collaboration avec l’APAQ-W et nos producteurs, un programme de promotion spécifique.