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Le photovoltaïque

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 10 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 31/08/2017
    • de MOTTARD Maurice
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    Le photovoltaïque est la filière la plus accessible aux citoyens. Les prix ont diminué, le kw/h atteint aujourd’hui ± 1,6 euro/Wc.

    La Wallonie aide au financement et a mis sur pied les outils favorables au développement de cette filière comme Qualiwatt, le compteur qui tourne à l’envers et qui prévoit le versement d’une prime annuelle pendant 5 ans par le gestionnaire de réseau de distribution (ou l’installation est raccordée).

    La technologie progresse, elle est facile et rapide à mettre en œuvre et est également performante sur le plan du fonctionnement et de la production.

    Le photovoltaïque devient de plus en plus bon marché. Une question se pose donc ! Faut-il continuer à encourager l’investissement dans la production sans se préoccuper de la notion « d’autoconsommation » (en d’autres termes, le stockage de l’énergie produite permettant une consommation différée dans le temps) ?
  • Réponse du 20/09/2017 | Annexe [PDF]
    • de CRUCKE Jean-Luc

    Il y a lieu de définir la notion d’autoconsommation pour le « prosumer » dont le réel intérêt est d’augmenter son autonomie solaire. En effet, comme l’indique l’illustration en annexe, l’autoconsommation est la part de la production photovoltaïque consommée sur place (Consommation directe/production PV) et l’autonomie solaire (ou autoproduction) quant à elle, est la part de la consommation qui est produite par le PV (Consommation directe/ consommation électrique).

    En effet, actuellement en Wallonie il existe 2 mécanismes de soutien pour les installations de petites puissances (< à 10kWc), la prime Qualiwatt qui ne tient pas compte de l’autoconsommation étant donné qu’elle se base uniquement sur la puissance installée (plafonnée à 3 kWc) et la compensation qui autorise le compteur à tourner à l’envers rend inutile tout effort pour augmenter son autonomie solaire. En effet, peu importe le moment de consommation de son électricité étant donné qu’il y a sur base annuelle, une compensation entre l’électricité produite et celle consommée. Si bien qu’en réalité, en moyenne, le particulier, ayant une installation produisant l’équivalent de sa consommation, n’autoconsommera que de l’ordre de 38 % de sa production et aura besoin du réseau à hauteur de 62 %.

    Par ailleurs, l’évolution tarifaire prévue par la CWaPE va probablement changer la situation en introduisant un tarif « prosumer » pour 2020. Le particulier pourra donc choisir entre un tarif capacitaire fixe ou un tarif proportionnel (cf. note explicative de la CWAPE http://www.cwape.be/?dir=7&news=689.

    Le tarif capacitaire revient à faire payer au « prosumer » l’équivalent des frais supportés par le GRD (frais de distribution, transport, OSP, surcharges, cotisations, taxes, etc.). Ce tarif n’incite à aucun changement de comportement de la part des « prosumers » actuels. Par contre, le tarif proportionnel quant à lui, nécessite l’installation d’un compteur communiquant qui ne tournera plus à l’envers, mais qui comptabilisera séparément ce qui est réellement consommé du réseau et ce qui est renvoyé sur le réseau. Le « prosumer » devra alors payer ce qu’il consomme du réseau comme tout autre consommateur. Il aura donc tout intérêt à synchroniser sa consommation avec sa production pour augmenter son autonomie solaire et minimiser l’appel au réseau.

    Il y a deux moyens pour augmenter son autonomie solaire outre celui de diminuer sa consommation : les déplacements de charge et le stockage (chimique ou non). Le déplacement de charge consiste à synchroniser consommation et production par exemple en programmant lave-vaisselle et/ou lave-linge pendant les heures de production. C’est une question d’habitude comme on a pu habituer le citoyen aux tarifs bihoraires. Le stockage chimique (batteries) est une solution qui arrive tout doucement sur le marché, mais qui reste encore trop cher pour l’instant. La tendance des prix est néanmoins fortement à la baisse. Il existe aussi d’autres systèmes qui stockent l’électricité excédentaires dans un ballon d’eau chaude sanitaire. Ces systèmes ont l’avantage d’être intelligents et ne ciblent que l’électricité excédentaire. Cela permet d’augmenter fortement l’autoproduction (c’est-à-dire la part de la consommation produite sur place) avec un investissement très limité.

    À l’avenir le soutien du petit PV dépendra fortement du contexte tarifaire à venir. En fonction de celui-ci, nous mènerons une réflexion approfondie sur le système de soutien sachant que les tendances à la diminution des prix continuent tant dans la filière solaire qu’au niveau des batteries.