/

Les sangliers polonais

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 706 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 31/08/2017
    • de MOTTARD Maurice
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Lu dans la presse, l’Avenir : « Les animaux qui retournent sa terre viennent peut-être des pays de l’Est ». Et d’affirmer que, depuis des années, les gestionnaires de grandes chasses débarquent des sangliers élevés en Pologne, ni vu, ni connu.
    Ces sangliers venus d’ailleurs sont sensiblement différents des nôtres : ils ont le museau plus long. Ce serait l’omerta sur le sujet, depuis toujours.
    Renseignements pris, cette histoire de gibier importé illégalement de l’Est et disséminé dans nos forêts serait une espèce de « monstre du Loch Ness », dont on parle depuis longtemps. Sans aucun indice concret ? Non, de sérieux soupçons existent. Derrière la « légende rurale », pendant famennois des légendes urbaines, il existe peut-être, voire sans doute, une réalité ».

    Qu’en est-il des rumeurs qui circulent dans le public et les médias ? Monsieur le Ministre en est-il informé ? A-t-il vérifié les propos ?
  • Réponse du 20/09/2017
    • de COLLIN René

    Il s’agit ici évidemment de suspicions d’importations et de lâchers, par essence frauduleux, de grand gibier vivant et en l’occurrence de sangliers. Cette pratique contribuerait selon l’article incriminé à l’explosion de dégâts à l’agriculture.

    Les dispositions actuelles de la loi sur la chasse, en ce qui concerne le transport et le lâcher des espèces grands gibiers, sont reprises en son article 12 bis. Ces dispositions ont été intégrées par le décret du 14 juillet 1994 qui a profondément modifié la loi du 28 février 1882 sur la chasse. Pour rappel, en vertu de ces dispositions : l’achat, le transport et la vente de tout grand gibier et autre gibier vivant sont interdits, des dérogations pouvant être accordées dans le cadre de la science, l’observation ou la conservation du gibier sauvage, la production de gibier en vue de la production de viande ou à des fins touristiques, pour autant que cet élevage ne nuise pas au populations sauvages.

    Des fermiers évoquent des lâchers illégaux de sangliers venant de Pologne. L’administration n’a pas connaissance de cas avérés de lâchers illégaux. Chaque fois que l’on entend ce genre de rumeur, les informations sont recoupées, mais sans preuve à ce jour. Il n’y a aucun dossier judiciaire en cours au sein de la DGO3 sur cette problématique. Aucun constat n’a été réalisé ni par les services du Département de la Nature et des Forêts (DNF), ni par l’Unité Anti-Braconnage(UAB), dans la mesure où il faut un flagrant délit de transport et/ou de lâcher.

    Il existe néanmoins des suspicions notamment lors d’analyses génétiques effectuées dans le cadre de la convention-cadre qui lie la Wallonie avec l’Université Catholique de Louvain sur le « suivi de la Faune sauvage », où apparaissent des sangliers « éloignés » génétiquement de nos populations indigènes. « Les origines sont douteuses, mais les scientifiques ne peuvent affirmer qu’il s’agit de sangliers d’élevage ». Il n’est pas à exclure qu’il existe des sangliers issus des régions limitrophes qui immigrent de façon naturelle dans nos territoires, la capacité de déplacement du sanglier étant particulièrement élevée.

    Il est évident que le DNF et l’UAB sont très attentifs à ce genre de dérives qui, si elles étaient confirmées, seraient fort dommageables tant pour l’agriculture que la biodiversité et l’éthique même de la chasse. Des opérations spécifiques pour la surveillance des activités nocturnes en général, en forêt ou à proximité de celles-ci, sont menées régulièrement, mais il est particulièrement difficile d’optimaliser ce genre de procédure sans indices ou renseignements préalables.