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La différence de production de lait entre la Wallonie et la Flandre

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 711 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 31/08/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    La presse a récemment fait état des différences entre le nord et le sud de la Belgique quant à la production de lait. En 2016, selon les chiffres du SPF Économie, le nombre de vaches laitières a diminué de 3.713 unités en Wallonie alors qu’il augmentait de 2.673 en Flandre. Au final, on compte plus de 61.000 vaches destinées à la production laitière en Flandre contre 47.000 en Wallonie.

    La différence se marque aussi sur la production moyenne des animaux. Une vache flamande produit en moyenne, par an, 10.215 kilos de lait contre 9.098 chez nous.

    Quels éléments portés à la connaissance de Monsieur le Ministre expliquent cette évolution négative du nombre total de vaches laitières pour la Wallonie ?

    La crise laitière et les mesures de soutien à la réduction de production de lait expliquent-elles à elles seules cet état de fait ?

    Quelle en est l’évolution sur plusieurs années ?

    Qu’en est-il pour la productivité ?

    La presse indique qu’une des explications réside dans les compléments onéreux que la Flandre utilise. Partage-t-il cette analyse ?

    Ces compléments additionnels impactent-ils la qualité du lait ?
  • Réponse du 19/09/2017
    • de COLLIN René

    En termes d’évolution, en 2010, la Flandre comptait 297 179 vaches laitières alors que la Wallonie en comptait 223 452. En 2015, ces chiffres passent respectivement à 316 042 et 212 465. En 2016, la Flandre comptait 325 400 vaches alors que la Wallonie n’en comptait plus que 205 510. Les courbes d’évolution du cheptel laitier sont donc inversées entre les 2 régions.

    Les chiffres avancés de 61 000 vaches pour la Flandre et 47 000 vaches pour la Wallonie ne correspondent pas aux nombres de vaches destinées à la production laitière dans ces deux régions, mais se rapprochent du nombre de vaches des races pie-noire et pie-rouge, soumises au contrôle laitier et qui ont achevé une lactation en 2016.

    Les productivités citées concernent d’ailleurs la production moyenne pour les sujets de race pie-noire HF (Holstein Friesian) soumis au contrôle laitier.

    D’une manière générale, les productions bovines wallonnes reposent davantage sur l’exploitation des prairies permanentes alors que les éleveurs flamands, plus intensifs, ont recours à des rations à base de maïs complétées par des aliments concentrés en protéines, le plus souvent importés. La proximité des exploitations flamandes et des sites portuaires, sources d’approvisionnement de ces matières, explique cette situation.

    Historiquement, depuis les années 50, l’agriculture flamande a évolué vers des exploitations très spécialisées, à haut taux de main d’œuvre sur des superficies plus réduites donc plus intensives.

    La Wallonie est davantage axée vers le mode de production biologique ; en 2016, un peu moins de 1 250 vaches laitières détenues en Flandre sont certifiées « bio » contre près de 15 000 vaches en Wallonie. La production laitière optimale recherchée pour ces animaux est plus faible et la production biologique repose sur les fourrages produits à la ferme et l’autonomie fourragère des exploitations.

    Les producteurs wallons ont adhéré en plus grand nombre et pour un volume plus important au régime volontaire d’aide à la réduction de la production laitière lancé en 2016 par l’Union européenne.

    La qualité du lait, sa capacité fromagère, la composition des profils d’acides gras, la présence d’oligo-éléments et autres nutriments sont naturellement impactées par la race, la ration des animaux et leur productivité.