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La formation aux métiers en pénurie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 15 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 31/08/2017
    • de LEFEBVRE Bruno
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Plus que jamais, l'emploi et la formation jouent un rôle important dans notre société.

    En 2016, la Wallonie comptait près de 230.000 demandeurs d'emploi inoccupés. Il est donc nécessaire de permettre à ces personnes d'occuper un poste de travail ou de suivre des formations en phase avec les besoins actuels et futurs des employés.

    Tous les ans, le FOREm dresse une liste des métiers dits « en pénurie ». Ces métiers représentent aujourd'hui 50.063 postes vacants en Wallonie.

    Dans la Déclaration de politique régionale, il est indiqué que les politiques d'emploi et de formation professionnelle orienteront vers ces métiers en pénurie en offrant des garanties de débouchés à ceux qui entrent dans ces filières. Cela aura pour donc pour objectif de fournir des débouchés aux demandeurs d'emploi, mais également de répondre de manière plus adéquate aux besoins des entreprises.

    Quelles sont les actions de Monsieur le Ministre afin de lier la formation des chômeurs de façon directe à ces métiers en pénurie ?

    Qu'est-il fait pour valoriser les formations correspondant à ces métiers ?

    Des campagnes de communication à ce sujet sont-elles déjà prévues pour l'année à venir ?
    Dans l'affirmative, comme se dérouleront-elles ?

    Qu'en sera-t-il des incitants financiers relatifs à ces formations aux métiers en pénurie ?
  • Réponse du 28/09/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Tout d’abord, je souhaite rappeler à l’honorable membre que l’une des missions du FOREm consiste à déterminer dans quelle mesure les profils des demandeurs d’emploi rencontrent les offres d’emploi des entreprises. Ce travail devant permettre au FOREm de rendre compte des tensions qui en découlent et ainsi d’établir une liste annuelle des fonctions critiques et des métiers en pénurie.

    Pour rappel, voici les grands constats de l’analyse publiée en juin 2007 : sur les offres de l’année 2016, le FOREm a identifié 80 fonctions critiques dont 47 métiers en pénuries de main-d’œuvre. Cela signifie que les taux et la durée de satisfaction des offres d’emploi enregistrées au FOREm sur ces métiers sont moins bons que les moyennes tous métiers confondus : autrement dit, un taux de satisfaction des offres inférieur à 89.8 % et un délai de satisfaction supérieur à 35,6 jours. Ces tensions sont de nature variable telle que : profil du candidat qui ne répond pas à toutes les attentes de l'entreprise ; délai de recrutement jugé trop long ; conditions de travail proposées par l'entreprise, etc. Dans d’autres cas, la principale difficulté au recrutement dépend du manque de candidats, on parle alors spécifiquement de métiers en pénurie de main-d’œuvre.

    En termes de volumes annuels, près de deux offres sur cinq gérées par le FOREm concernent un métier issu de la liste des fonctions critiques ou des métiers en pénurie. Compte tenu des taux de satisfaction enregistrés sur ces postes, on estime qu’environ 5.000 postes n’auraient pas trouvé de candidat en 2016. Bien que les taux de satisfaction des offres d’emploi attestent depuis plusieurs années que ce phénomène concerne moins de dix pour cent des offres d’emploi, il s’agit d’autant d’opportunités d’insertion manquées pour les demandeurs d’emploi et d’obstacles à la croissance pour les entreprises. Dès lors, il convient donc pour le FOREm de mener les actions qui renforceront au maximum l’appariement sur le marché de l’emploi sur ces métiers.

    En réponse à ses quatre questions, j’attire l’attention de l’honorable membre sur les éléments de réponse suivants :
    Premièrement, concernant le fait de lier la formation des chômeurs de façon directe à ces métiers en pénurie, le FOREm organise aujourd’hui des formations menant à 36 des 47 métiers en pénurie de main-d’œuvre. Par ailleurs, le FOREm mène actuellement un travail de diagnostic de son offre de formation en gestion propre afin de favoriser l’adéquation de cette offre avec les besoins du marché. Ce travail accorde bien entendu une importance prépondérante aux métiers en pénurie. Néanmoins, il est primordial d’étendre ce diagnostic à l’ensemble des métiers porteurs qui, bien qu’ils ne soient pas en pénurie actuellement, pourraient le devenir si le FOREm cesse d’alimenter le marché en compétences dans ces segments. Ainsi, au travers d’une veille continue, le FOREm s’assure de l’adéquation de l’offre de formation aux besoins du marché, qu’ils soient actuels ou à venir. Par ailleurs, le FOREm développe actuellement un processus court d’entrée en formation pour diminuer le délai entre l’adressage par le conseiller référent et l’entrée en formation. Ce processus, couplé à un dispositif de convocation (plutôt que d’incitation), permettra d’alimenter certaines formations liées aux métiers en pénurie et en tension (toutes ne s’y prêtent pas pour des raisons de séquences pédagogiques).

    Deuxièmement, concernant la valorisation des formations correspondant aux métiers en pénurie, de nombreux projets, en partie financés par le plan Marshall, visent la sensibilisation des demandeurs d’emploi à ces métiers et aux formations correspondantes. Ainsi, le FOREm propose aux demandeurs d’emploi, plusieurs formules d’essais métiers, prioritairement dans les métiers en pénurie et en tension. En outre, voici la liste d’autres projets actuellement déployés auprès de publics larges : le site « Horizons Emploi » du FOREm sur lequel les utilisateurs peuvent trouver de l’information pour chacun des métiers ainsi que le lien vers les offres d’emploi actuellement diffusées via le FOREm ; les brochures « Mon école, Mon métier » réalisées en partenariat entre le FOREm, Actiris et le Service général de l’Enseignement obligatoire et des CPMS ; WorldSkillsBelgium  via l’organisation de compétitions métiers, la diffusion de supports de communication et des démarches proactives auprès des écoles ; les Cités des métiers via des activités de promotion des métiers techniques ; Technikids et Techniteens, développés par les Centres de compétences et visant à promouvoir ces métiers auprès des élèves de fin de primaire et du secondaire ; Skills Week de la Commission européenne au cours de laquelle la promotion de la formation professionnelle dans des lieux publics et de grands passages est réalisée (tels « Rive Gauche » à Charleroi) avec pour innovation d’aller directement à la rencontre de la population.

    Troisièmement, concernant les campagnes de communication prévues pour l’année à venir, le FOREm prévoit deux phases : dans un premier temps, en utilisant ses propres canaux et en capitalisant sur des actions planifiées telles que la promotion des formations FOREm pour les métiers en pénurie (juillet/août) ; l’ajout, prévu ce mois, d’un axe « formation » à la campagne jeunes sur les canaux online (Spotify, YouTube, etc.) ; la participation à la Skills Weeks en novembre. Dans un second temps, une campagne de communication sera déployée sur les canaux du FOREm et dans des médias payants.

    Quatrièmement, concernant les incitants financiers, actuellement, tout demandeur d’emploi qui suit une formation est indemnisé comme suit : 1 euro brut par heure de formation suivie, frais de déplacement pris en charge à hauteur des tarifs des transports en commun ainsi que le remboursement des frais de crèche ou de garderie. Enfin, une analyse est en cours pour évaluer l’opportunité d’augmenter les indemnités horaires pour les demandeurs d’emploi suivant une formation dans les métiers en pénurie ou en tension.