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Les disparités hommes-femmes sur le marché du travail

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 17 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 31/08/2017
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Au cours du 3e trimestre 2016, 2.008.522 contrats de travail étaient des contrats à temps plein.

    Les contrats à temps partiel et ceux relatifs au secteur de l'intérim représentaient respectivement 701.608 et 120.910 personnes.

    D'après cette étude présentée par la FGTB, en mai dernier, le nombre d'hommes travaillant avec un contrat temps plein s'élèverait à 1.346.794 contre 661.728 pour les femmes.

    D'après le syndicat, ces chiffres témoignent de l'inégalité entre hommes et femme qui persiste sur le marché de l'emploi.

    Si les femmes sont deux fois plus nombreuses à travailler à temps partiel, c'est que les secteurs au sein desquels elles évoluent leur proposent principalement ce type de contrat.

    Au niveau de l'enseignement et de la fonction publique, les hommes et les femmes se partagent un nombre presque identique de temps pleins.
    Au niveau du secteur privé, les travailleurs à temps plein sont presque trois fois plus nombreux que les travailleuses temps plein. Pour la FGTB, ces disparités témoignent du fait que les travailleurs n'ont réellement le choix et acceptent ce qu'ils trouvent et ce qu'on leur propose.

    Aussi, face à la situation telle qu'on la rencontre sur le marché de l'emploi actuel, Monsieur le Ministre peut-il nous faire le point sur ces disparités hommes-femmes au sein du monde professionnel wallon ?

    En tant que nouveau Ministre, quelles solutions envisage-t-il afin de diminuer ces disparités ?

    Quel est son point de vue sur la question ?
  • Réponse du 28/09/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Tout d’abord, je souhaite porter à la connaissance de l’honorable membre les éléments contextuels suivants :
    Les chiffres présentés dans l’étude de la FGTB correspondent au volume de travail salarié dont rend compte l’ONSS. Il ne s’agit pas de contrats de travail, mais de volume de travail exprimé en équivalent temps plein (ETP). Ainsi, les données de l’ONSS permettent d’établir que, globalement, l’emploi salarié en Belgique, exprimé en ETP, est occupé à 56 pour cent par des hommes, et 44 pour cent par des femmes, ces proportions étant inchangées depuis plusieurs années. Cette observation traduit une participation au travail salarié plus faible chez les femmes. Toutefois, ces chiffres masquent une autre réalité, à savoir que l’emploi salarié exprimé en nombre de travailleurs occupés se répartit, d’après les données ONSS, à 52 pour cent pour les hommes contre 48 pour cent pour les femmes. La différence entre les deux répartitions précitées donne une première indication du travail à temps partiel dominant chez les femmes. Tout en retenant qu’il ne s’agit que d’une vision partielle de l’emploi (emploi salarié uniquement), les chiffres que l’honorable mentionne dans sa question sont confirmés par le FOREm.

    Concernant l’emploi à temps partiel en Belgique, toujours en se limitant à l’emploi salarié (source : ONSS), il serait plus proche de la vérité de dire qu’en Belgique, les femmes sont trois fois plus nombreuses à travailler à temps partiel que leurs homologues masculins (que ce soit en ETP ou en travailleurs occupés). Le rapport du nombre de femmes sur le nombre d’hommes est du même ordre de grandeur en Wallonie qu’en Flandre. En outre, il s’avère qu’un peu moins de quatre travailleurs sur dix à temps partiel souhaiteraient travailler à temps plein. Cette proportion est plus importante (46 %) parmi les hommes qui, rappelons-le, travaillent moins à temps partiel que les femmes. À noter que le même exercice fait pour la Belgique révèle que cette situation « contrainte » concernerait 3 personnes à temps partiel sur 10 (36 % d’hommes, contre 28 % de femmes).

    En conclusion, une analyse plus fine de la réalité permet de nuancer les chiffres avancés par l’honorable et ce, d’autant plus, à la lecture de l’Eurobaromètre 33.4, « la discrimination dans l’UE en 2015 », qui, pour la Belgique, montre que le sexe du candidat n’arrive qu’en dixième position sur douze, bien après d’autres discriminations telles que l’âge, le look, la couleur de peau, etc. C’est la raison pour laquelle, dans l’optique de pouvoir diminuer in fine ces disparités, j’entends permettre à davantage de personnes de trouver un emploi qui leur convient, que ce soit à temps plein ou partiel, en activant les leviers essentiels tels que le soutien à la création d’activités, l’entrepreneuriat, la formation, l’apprentissage des langues, la mobilité interrégionale, etc. En effet, je considère que la première disparité sur le marché de l’emploi est justement le fait de ne pas en trouver un. Par conséquent, j’entends renforcer l’action du FOREm dont le rôle est justement de permettre une meilleure rencontre entre l’offre – actuelle ou à venir – et la demande d’emploi via une proactivité accrue, tant envers les demandeurs d’emploi qu’envers les entreprises.