L'utilisation du biogaz dans l'agriculture biologique

• Session : 2016-2017
• Année : 2017
• N° : 717 (2016-2017) 1

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• Question écrite du 07/09/2017

  • de LEGASSE Dimitri
  • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
  
  Tout récemment, le digestat provenant du processus de production du biogaz s’est vu reconnaître comme certifié pour l’agriculture bio. C’est une manière de combiner production verte de l’électricité et production d’engrais bio.
  
  Ce fertilisant était déjà utilisé dans l’agriculture traditionnelle et il l’est désormais pour le bio, après un long processus.
  
  Est-ce que cette manière de fournir de l’engrais bio sera financièrement attractive pour les agriculteurs bio ?
  
  Y a-t-il beaucoup de producteurs de biogaz en Wallonie et donc beaucoup de digestat produit ?

• Réponse du 22/09/2017

  • de COLLIN René
  
  Lorsque la matière première entrant dans le processus de biométhanisation répond aux critères de certification biologique, il n’y a aucun problème pour que le digestat soit utilisé sur des terres certifiées en bio. C’est déjà le cas pour une exploitation bio possédant depuis plusieurs années sa propre unité de biométhanisation.
  
  Dans les unités plus industrielles qui utilisent plusieurs sources variées d’intrants, il faut s’assurer que les critères de la certification biologique soient respectés. L’unité de biométhanisation Biogaz du Haut Geer a pu obtenir l’autorisation de valoriser son digestat sur des terres bio après avoir adapté ses approvisionnements aux règles bio. Après de nombreux échanges, mes Services ont pu octroyer cette autorisation au regard des garanties offertes par l’exploitant. En cours de production, des contrôles sur les conditions d’exploitation sont opérés par l’organisme certificateur, et l’usage par les agriculteurs bio est également soumis à supervision, compte tenu de certaines restrictions d’usage.
  
  Les digestats issus d’autres unités de biométhanisation qui n’ont pas fait les démarches nécessaires pour démontrer le respect des normes biologiques, ne peuvent pas être utilisées en production bio. C’est à l’exploitant de chaque unité de choisir d’effectuer ou non la démarche de certification.
  
  Concernant l’intérêt pour les agriculteurs bio d’utiliser ce digestat, il revient à chaque agriculteur d’effectuer son calcul. Les variables ne sont pas seulement financières, beaucoup de cultivateurs bio sont à la recherche de matière organique, et les digestats sont une piste intéressante, mais il est essentiel de veiller à l’équilibre des apports d’intrants.
  
  En Wallonie, en 2015, il y avait 46 unités de biométhanisation, dont 21 agricoles, 2 traitant des déchets alimentaires, et 1 des déchets organiques ménagers. Les autres sont des stations d’épuration urbaines, d’eaux usées industrielles et de centres d’enfouissement technique, dont la production de digestat est définitivement inéligible en bio.
  
  Les unités agricoles réutilisent généralement leur digestat sur leurs terres. Seule l’unité du Haut-Geer commercialise un digestat utilisable en bio.
  
  Pour que la filière du digestat bio se déploie, cela nécessiterait soit que des unités existantes revoient la nature de leurs intrants pour correspondre aux exigences bio, soit d’installer de nouvelles unités compatibles avec les règles bio.