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Les différences salariales entre les apprentis wallons et flamands

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 40 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 07/09/2017
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Nous le savons, il existe toujours une différence salariale entre les jeunes apprentis wallons et ceux vivant en Flandre.
    Le jeune wallon perdrait ainsi 4.784 euros au bout de ses trois ans de formation en alternance par rapport à un jeune apprenti flamand.

    Treize mille jeunes wallons se formant en alternance sont ainsi sous-payés. En effet, au cours de sa première année de formation, l'apprenti wallon reçoit 260,43 euros minimum, soit 184 euros de moins que son homologue flamand. La différence de salaire se fait également sentir au cours de la deuxième et de la troisième année de formation. La différence de rétribution entre un apprenti wallon et un apprenti flamand atteindrait, au terme de ce cursus de trois ans, la somme de 3.780 euros.

    Les jeunes de la CSC et de la FGTB proposaient de rehausser les salaires avec une rétribution minimum de 395,99 euros bruts par mois à la place de 367,66 euros pour la deuxième année et une rétribution égale à 568,99 euros bruts par mois à la place des 490,22 euros actuels, pour la troisième année.

    Quel est le point de vue de Monsieur le Ministre sur la question ?

    Une augmentation des rétributions pour les jeunes wallons ayant opté pour la formation en alternance est-elle envisageable ?
  • Réponse du 17/10/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Il est un fait que les employeurs flamands rétribuent mieux leurs apprenants (surtout en première et deuxième années). En ce qui nous concerne, le mode de rétribution des apprenants francophones dans le cadre du contrat d’alternance a déjà fait l’objet d’une concertation entre les Gouvernements de la Région Wallonne, de la Communauté française et de la Commission communautaire française ainsi que les partenaires sociaux. Les pourcentages fixés par niveau de compétence sont les suivants : A = 17 % du RMMMG (revenu minimum mensuel moyen garanti), soit 265,64 euros actuellement ; B = 24 % du RMMMG, soit 375,02 euros ; C = 32 % du RMMMG, soit 500,03 euros. Toutefois, j’attire l’attention de l’honorable membre que ces montants constituent des minimas. Potentiellement, il est donc possible d’augmenter l’allocation versée aux apprenants francophones, soit à l’initiative des entreprises formatrices, soit à l’initiative des secteurs, certains le font déjà. A ces montants et suite à la réforme récente des incitants financiers, s’ajoute un incitant de 750 euros destiné à motiver le jeune à aller jusqu’au bout de sa formation et obtenir sa certification.

    Concernant la question relative à l’augmentation des rétributions pour les jeunes wallons ayant opté pour la formation en alternance, j’attire l’attention de l’honorable que pour initier une action gouvernementale, il devrait s’agir d’une action conjointe des trois gouvernements. La formation en alternance a fait l’objet d’une réforme qui a débouché sur un accord de coopération-cadre adopté en 2008. Cet accord prévoit un statut unique et un contrat d’alternance unique pour l’apprenant en entreprise ainsi que la création de l’OFFA comme structure de pilotage.

    Aujourd’hui, l’objectif du Gouvernement wallon est de soutenir une formation de qualité, de prioriser la formation en alternance et de développer des filières d’excellence en alternance ainsi que soutenir l’insertion professionnelle des jeunes et des adultes. Pour ce faire, les actions prioritaires à mettre en place rapidement sont, entre autres, l’adaptation de l’offre de formation pour qu’elle soit encore davantage en phase avec les métiers en pénurie et d’avenir, le renforcement de l’accompagnement pédagogique des jeunes en formation, etc. En outre, particulièrement envers les entreprises, il s’agit de renforcer les partenariats dans le but d’augmenter le nombre de places de stage et de soutenir une formation pratique de qualité en entreprise.

    En définitive, ma priorité est très clairement de permettre à chaque Wallonne et chaque Wallon d’accéder le plus rapidement possible au marché de l’emploi. Et en cela, l’alternance est une option à développer.